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Espace dimensionnel - Space Fictions + Photos
Design, textes et photos eipho

lundi 28 avril 2008


Je lui caressai les cheveux et dans ma main, luisaient des fils d'or fin
de mon index et mon pouce, je lui attrapai un grain de beauté
et lui glissai dans son nombril, puis un deuxième que je déposai au même endroit.
Je lui ai mordu le derrière de la cheville jusqu'au haut du talon
de là j'ai biosphèrisé ses yeux et elle s'est vue sur la lune
sa chevelure devenant des branches, son visage s'est éclairé
dessine-moi une fusée, a t-elle demandé.
Je lui ai pris un doigt de pied et lui ai mis dans son pied
puis un deuxième, elle a ri, moi aussi en lui montrant ma fusée.
Crois-tu qu'on pourra rentrer dedans, a t-elle questionné
Bien sûr, ai-je répondu, mais pas avec nos tailles actuelles
il faut d'abord mettre nos corps dans nos propres corps
Comment faire cela, ceci, ceci là ? réclama t-elle.
C'est simple, prenons deux personnes où l'une prendrait le corps de l'autre dans ses doigts et l'autre ferait de même, alors ils n'auront plus qu'à lâcher au même moment, le corps de l'autre dans leur propre corps inversé. Pour faire plus simple, prendre l'image d'une manche qu'on retourne.
Pas de réponse, elle s'est endormie.
Ma foi rien de surprenant, penser que son corps puisse sortir et rentrer de nouveau en soi provoque un état d'hypnose progressif contrôlé par son propre cerveau en transit. Une sorte de manière de dire du cerveau au corps: bouge pas et évitons les dommages à ce dédoublement, je te garde inconscient pendant ce moment.
La nature est bien faite tout de même.
Tout était parfait, elle était entièrement nue, mais ne mesurait plus que 2 centimètres.
Mince je n'ai pas le mode d'emploi pour le processus d'inversion !
Qu'une chose à faire, la mettre dans ma fusée, vitesse à 146 années lumières ainsi en 20 ans elle aura fait le tour de l'univers et repassera par la Terre dans sa taille originelle puisqu'au grand passage, au moment où la boucle s'achève, il y a un RESET obligatoire à toute chose, un rechargement des bases, une restauration du système, de la dernière sauvegarde valide.
Si elle dévie de sa trajectoire, alors elle restera à 2 centimètres et risque de trouver tout ce qui l'entoure immensément grand. Cela me fait penser à quelque chose, nous, avons-nous été déviés un jour ?


dimanche 20 avril 2008


Qui entend les ultrasons.
Qui est Chakri-kra Chakra-kra au zénith
dans les plaines moments méditation.
Qui pourrait-être un arbre dans la forêt
une herbe sauvage, canal ciel-terre
ruisseau du grand fleuve vert
parcourant montagnes transhumance
mue spirituelle dispersant ses branches, comme autant
de bras tendus, têtes levées, yeux fermés
et donnant sa lumière à tous ceux déjà
qui cherchent là-bas, les réponses qu'on répète
les erreurs qu'on corrige, les questions qu'on s'inflige
pour se réparer, contribuer, à l'éveil enfin
d'une évolution, s'arranger, d'être mieux pour être(s) mieux.
Les autres, ces autres et nous, sont une partie de Chakri-kra Chakra-kra
l'homme à tête d'éléphant, celui qui se rappelle l'univers connexion
ses tensions dimensions, hors et dans nos têtes
les vieilles légendes les prophéties, les peuples anciens et les arrières.
Les aïeuls et leurs histoires, la grande face d'un monde
ses croyances, dogmes rites, ses sociétés et politiques
les grands désordres et l'inspiration première en manque
d'air et de lumière, ces fous et ces sages ne sont que
Chakri-kra Chakra-kra réuni.
Une tête d'éléphant, immense, posée sur le corps des humains


mardi 8 avril 2008


Monsieur Oire regarde un feuilleton télévisé.
« Jack Dumour est fou d'amour, Stacy Damour est folle d'humour »
- Le télésonne phone -
_ Bonjour ma Damour.
_ Oh c'est vous mon amour !

Monsieur Oire éteint sa télé.
La sombre histoire, se dit-il.

Vous vous demandez alors à l'instant, pourquoi une telle réaction chez monsieur Oire et qui est ce talentueux personnage.
Cet individu est assombriste de métier, on le nomme donc, vous l'aurez deviné :
« L'assombriste Oire »

Son travail consiste à assombrir des scènes, effacer des indices, masquer des traces, brouiller des pistes, faire disparaître un détail, retirer un paragraphe et d'autres trucs pas très clairs.

Un jour il rencontre malgré lui, la belle Lassombre, Claire Lassombre qui fabrique des balances dans la maison du même nom depuis six générations.

L'assombriste Oire et Claire Lassombre tombent amoureux et se marient.
Oire cherche à gommer les imperfections de sa femme,
Lassombre lui met des limites et balance Oire dans des contrats d'équité.
C'est un mystery vert, hiver mystère.

Assombrir le clair souhaite
Éclaircir le sombre souhaite


samedi 5 avril 2008

Une vague suite de Simon Pire et Sens parfait


Une plongée dans une splendide et merveilleuse cité:
" La ville d'Itée où il n'y a pas de mensonge "
Les gens disent en y allant:
_ On va vers Itée.
Les embûches sont longues et semées de chemins.



Monsieur Clavont : « Vous savez Jimmy, aussi loin que se portent nos regards il y a l’univers, si nous cessons de le regarder, il n’existe plus. A comprendre, cela sous-entend que c’est comme regarder l’horizon sur la mer, après il n’y a plus rien ou il n’y a rien. L’homme veut voir l’étendue de l’univers alors il le voit, il veut voir plus loin alors il le voit, mais si des limites avaient été faites dès le début, alors on ne verrait pas plus loin. »
Jimmy : « Je ne comprends pas très bien ce que vous voulez dire par-là monsieur Clavont. »
Monsieur Clavont : « Je dis qu’il faut explorer là où on l'a déjà fait, mais qu’il faut le faire un peu mieux. En route Jimmy, nous repartons au cimetière. »

(Quarante minutes plus tard)
Monsieur Clavont : « Jimmy, Jimmy, hé venez voir ! »
Jimmy : « Qui y a t-il monsieur Clavont ? »
Monsieur Clavont : « Regardez, penchez-vous, allez-y allez-y, n’ayez pas peur voyons. Alors que constatez-vous ? »
Jimmy : « Je ne sais pas monsieur Clavont, je ne vois rien, où faut-il regarder ? »
Monsieur Clavont : « Allons donc mon jeune ami, voudriez-vous ma lunette ? regardez ici même à mon pied, le trottoir a été mâchouillé ! »
Jimmy : « Ca alors qu’elle surprise ! par la plus grande des diableries mais qui a bien pu faire ça ? »
Monsieur Clavont : « Pas qui mais quoi Jimmy, quoi ! et je dois vous faire une confidence, (empruntez là, la voix la plus basse possible) nous ne sommes pas seuls, (reprendre ici, une voix normale) nous devons de ce pas interroger l’abbé ! »

Monsieur Clavont et Jimmy se faufilent au fond d’une allée et se dissimulent dans un fossé. Une ombre passe alors devant eux et tels deux renards, Jimmy agrippe le lascar et monsieur Clavont lui afflige un coup derrière la tête. Celui-ci tombe au sol évanoui, entraînant Jimmy avec lui. Monsieur Clavont lui passe un sac sur la tête et attache chevilles et poignets.
Monsieur Clavont : « Nous l’amenons pour interrogatoire. »

Il fait bon vivre dans le bureau. Perchées sur une tour, les fenêtres grandes ouvertes, trois grandes plantes se prélassent au son d'un air latino. Il y a un distributeur de boissons, café, thé et même glaçons, une machine à écrire et un poster de Sarcogniau où l’on s’exerce aux fléchettes.

Monsieur Clavont : « Alors voyons voir un peu qui ou quoi se cache sous ce sac, Jimmy s’il vous plait, retirez-le. »
Jimmy : « Bien monsieur. »
(Monsieur Clavont et Jimmy sont estomaqués, sans mot)
Monsieur Clavont : « Et bien mes aïeux, laissez moi m’asseoir cinq minutes… un homme à tête d’oiseau… on m’aura tout fait Jimmy, tout croyez-moi et j’en ai vu, mais là c’est un comble. Alors, pouvez-vous nous dire pourquoi cet accoutrement n’est-ce pas et que faisiez-vous dans le cimetière de bateaux à pareille heure ? Mais peut-être que si (ici monsieur Clavont allie le geste à la parole) nous retirions ce masque… Ah ah ! (faisant trois pas en arrière) la femme de verre en personne ! nom de Zeus ! Mes hommages madame, nous faisons simplement notre boulot et avec tout le respect que je vous dois, nous devons continuer cet interrogatoire. »
La femme de verre : « Mais faites donc je ne suis pas pressée. »
Monsieur Clavont : « Alors commençons voulez-vous. Premièrement qui êtes-vous, l'homme oiseau plus connu pour avoir créer les trous noirs et le temps perdu ou la femme de verre qui lit dans l’avenir comme dans le passé, quels autres personnages inquiétants cachez-vous encore hein ? »

(La femme de verre se lève, regarde par la fenêtre et se met à chanter)
La femme de verre : « Et bien puisque c’est comme ça et que de plus il ne doit pas en être autrement, je vais tout vous expliquer. Croyez-vous vraiment une minute, que si je venais aux gens et que j’apparaissais devant eux en femme de verre, croyez-vous vraiment que je sois crédible un instant à leurs yeux ? absolument pas, ça serait différent ailleurs, mais pas ici, alors voilà pourquoi ce masque. Mais je tiens à dire que le véritable message n’est pas sous le signe de l’apparence, il vient de l’intérieur, alors au fond qu’importe si je porte un visage d’assassin ou celui d’une femme méduse, entendez ce que j’ai à dire. »
Jimmy : « Oui très bien tout ça, mais n'oublions pas le trottoir mâchouillé, il se peut que nous tenions là une piste non négligeable. »
Monsieur Clavont : « Oh bravo Jimmy, ce détail était complètement sorti de mon esprit. Avez-vous donc une réponse plausible à nous fournir là-dessus madame ? »
La femme de verre : « Apprenez que le temps ne se nourrit pas comme vous. Il lui faut manger ce qu'il trouve de plus dur. S'il n’avale pas pierres, rochers, lunes et planètes s’en est fini pour lui et pour vous par la même occasion puisque vous vous retrouveriez immobiles jusqu’à la fin de votre vie et vous finiriez un jour, par tomber en poussière. »

(Monsieur Clavont et Jimmy s’observent et hochent la tête)
Monsieur Clavont : « Bien, nous réfléchirons à tout ceci demain, il se fait tard et nous n’avons aucun motif pour vous retenir davantage, nous devions savoir, c’est tout. »
La femme de verre : « Je sais, vous deviez savoir, c’est pour ça que je suis là. »
Monsieur Clavont : « Bonne nuit madame, et… qu'allez-vous faire à présent ? »
La femme de verre : « J’ai un train à prendre. »
Monsieur Clavont et Jimmy : « Un train qui fait le tour de notre monde ! » dirent-ils au son d’une même cloche et conclure de bonne humeur.