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Espace dimensionnel - Space Fictions + Photos
Design, textes et photos eipho

jeudi 27 décembre 2007

ou l'arrivée du grabuge -

Cet homme se baladait toujours avec une casserole sur la tête,
" c'est pour retenir mes idées " nous dit-il et hop,
il tombe à la renverse et disparaît de moitié, dans les herbes hautes.
Il se relève et d'un mouvement de bras, s'exclame:
" c'est pour retenir mes idées " nous redit-il et hopla,
il tombe de nouveau à la renverse dans un tas de feuilles sèches.
Il se redresse, frotte ses manches d'un revers de main et à peine eut-il le temps d'ouvrir la bouche, que l'un de nous lui adresse sur le champ:
" Ne le redites pas, mais bon sang diantre fichtre, pourquoi donc une casserole ? "
La galant homme attend que le thé soit versé et par surprise, nous délivre un secret:
" Ne le dites à personne, mais c'est pour retenir mes idées " et voila t-il pas,
qu'il tombe à la renverse, sa tasse volant dans les airs, avec le thé bouillant lui retombant sur la figure.
Alors comme si de rien n'était, la face trempée et rougie, il lève un doigt en l'air et lance sur le ton d'un conquérant:
" Même sous la pluie et la tenaille, même sous le feu et ma baignoire, je porte fièrement ce couvre-chef car il me vient de mon père, qui le reçut lui même de son propre père, et du père de celui-ci encore, jusqu'à un aïeul très éloigné de l'autre côté du pacifique, et dans la famille, nous n'avons jamais rien fait de toutes nos vies, mais nous y sommes vaillamment arrivés, et ça messieurs, bien à vous de nous imiter un jour, et de plus, nous détenons pour cela, une fortune considérable ! "
" Mais dites moi mon brave, rappelez-nous votre nom déjà" demande l'un de nous.
" Moi, mais enfin ", il rajuste son noeud papillon, " n'auriez-vous point la décence d'esprit après le récit de mon histoire d'admirer, de célébrer ou même de deviner l'identité de votre interlocuteur ? .... et bien je suis Monsieur l'i de Mi pardi ! " et là il tombe à la renverse sur un balancier à rectification verticale qui le remet droit comme un i.
" Connais pas " on se regarde tous, on regarde encore les uns et les autres interrogent ceux-là du regard, non, que nenni comme dirait la Louve qui est avec nous.
" Etrange, parbleu n'avez-vous jamais entendu les aventures de mes péripéties ?
Ne connaissez-vous donc pas le royaume de Mi ? "
" Jamais entendu parlé " dit notre banquier.
Soudain jaillit de nulle part, comme un tonnerre à foudre, l'homme oiseau tout déplumé.
" Olla, ollé mes amis ! " tout essoufflé " il faut que je vous dise, malheureux incident, il y a eu un choc terrible, le trou noir, le trou noir ! "
" Quoi donc votre trou noir ? " dit un homme aux mains rouges.
" Et bien j'ai bien peur, qu'une brèche se soit formée, causant des dégâts considérables dans les parallèles du temps, les dimensions sont toutes mélangées " répond-il l'air tragiquement peiné.
Monsieur l'i de Mi, se gratte le museau et commence à comprendre:
" Mais enfin, il doit bien y avoir un responsable dans cette histoire, un responsable qui sait probablement comment réparer la situation, et si je ne m'abuse, me retourner dans mon monde ".
Il y avait là Machin, Monsieur Sezz, l'abbé, le maire et plein d'autres, réfléchissant et questionnant l'homme oiseau.
" Ah mais j'y suis, le coupable ne peut-être que celui qui a laissé des traces de sang, je l'ai vu ramper comme un animal dans le noir et puis il s'est volatilisé "
Tout le monde se retourne sur l'homme aux mains rouges.
" Ma yé n'y souis pour rien moi, j'y souis arrivé par mégarde et j'en souis sorti en me réveillant, yé n'ai rien fait moi " (l'accent pour tromper l'adversaire).
" Ah ah, il a avoué " lance l'homme à tête d'oiseau, il a creusé un trou dans mon propre trou et cet incident a provoqué la rencontre des songes avec la réalité, si nous n'arrêtons pas le processus, cela sera un chaos total "
L'homme aux mains rouges: " quelle bande de tarés, bon allez je me casse "
De là, il sort un hélicoptère de sa poche et s'enfuit en poussant la musique à fond.

dimanche 23 décembre 2007



Nos pas, passants, passés, n'ont pas
l'allure changea, en nous, nos pas, pressants
sans empreintes, en prendre, en feindre
la neige est enceinte et il n'y a pas
de chant sans âge, sans un chantage
d'air entraînant, sans affectif chant d'algues et nos oublis
les nuits, de nos allures en dedans, chaussures de femme fameuse
de right et de left sans un centre, un cocon gercé
des rebords et de fines lames d'or
pour une prière d'indien, une montagne sapin et nos pas raides
il y a temps long dans une pause, où l'on s'est vu
nous et nos pas, dans une sphère de geisha et méditer
tout l'été sans en bronzer l'idée, de quelques vapeurs méditantes
sur les rebords à tribord d'une avancée, pressante, passée
au fil du temps dans un égouttoir, aux larmes dorées, l'on sait jamais
jusqu'où, jusqu'à nous, nos pas seront allés
et nos yeux se défont sur cette allée enneigée
d'une vue sous nos pieds, qui suivent toujours le même trait.

Apaisant, lentement, on se ment, à coup de vérité-ablement
esprits saccadés, nos musés personnalités s'en sont figés
et nos pas, passants, par passé, n'ont plus suivi
dans la n'ai-je, plus de traces derrière mes pieds
neige plus d'odeur, derrière ce par fin
pour une dernière fois, fleurissante, envie de survie
j'ai appelé, au loin, l'idée de changement d'une voix lactée
rotation moins critique, sans nos cris, nos pas, crispants
fiévreux sur front humide de l'enfant neige
fils Nature, réveillé et désespéré de la laisse traînée
l'emprunt fut une possession machiavélique
punition angélique d'un retour de flamme
pour nos pas, passants, passés, n'ont plus
d'empreintes empruntées de nos femmes fameuses
un point où tout s'arrête, jusqu'à la dernière miette
le dernier sous, la dernière fumée, pour nos pieds
n'ont pas, il n'y a pas, de contre-bas
la lévitation sera, une des dernières marques de fabrique
de nos pas, ici bas et nos cerveaux serrent nos têtes
t'en fais pas.

vendredi 21 décembre 2007



L'hiver s'étire, dans ses jambes d'armure, contraction frigorifiée
sous le sapin vert blanc, l'espace attend et considère une larme coulée.
Quelques cheveux couverts de givre se collent à ses joues,
l'odeur du brouillard et sa respiration s'élèvent dans les airs,
dans cette matinée grise et brumeuse, elle souffle sur ses doigts.
Je crois entendre encore sa voix, vibration fragile et douce comme une fine pluie mourante, bien avant qu'elle vive cachée, refuge sans ombre, avant... qu'elle ne parle plus.

Assise là, sans mouvement sur la terre froide protégée du vieux conifère
elle retire lentement ses gants humides et promène ses mains,
les faisant voler dans l'air frais, étendant ses doigts pour les faire danser.
Sans aucune expression, la portée de son regard surpasse le fond,
sans bruit, elle devance l'inattendu du songe et la neige fredonne à l'instant.
Au clair de son visage on lit qu'il fait déjà trop froid,
qu'il n'y a plus assez de chaleur pour sa grâce.
Ses gestes s'accomplissent, tremblants, son corps s'affaiblit, lentement
son coeur..... défait, perspective vaine, entreprend de se laisser aller.

Folle ivresse, je crois.... entendre encore sa voix.
Dans la nuit, la neige s'est habillée de bruine, et elle avait disparu.
J'ai conservé ses gants de laine, ils renferment toujours son parfum qui m'envoûte encore,
et chaque hiver depuis, je m'allonge sous un sapin un instant... avec elle.
Alors je crois l'entendre, quand la neige glisse sur ma figure, je ferme les yeux
et sens sa main, froide et sauvage, m'effleurer et revenir se poser sur moi
d'une bienveillante chaleur.

dimanche 16 décembre 2007

J'ai décidé, et ceci est une première mondiale,
de mettre en ligne et d'exposer mon tempo harmonicator.

Le tempo harmonicator qu'est-ce donc ?
A la pointe de la technologie, le T-Har. est la description en temps réel
de la forme palpable d'un corps gras en pleine mutation généalogique.
J'explique;
Sous l'effet du dioxyde de tapioca, et monocarbonate d'ethinylestradiol
ainsi que de l'effet du maltodextrin vulgaris pinus sur les cellules souches d'un dermophile indien, l'on peut observer après de longues années de recherche, des différences notoires sur la modification en temps réel de la membrane résistante qui recouvre chaque partie d'un corps normalement constitué, appelée peau.
Après différentes expériences donc, dans le célèbre laboratoire du doctor Gang à Pékin Express, je livre ici, aux élèves chercheurs en incroyabilité passagère, mes nouvelles mensurations et difformités spectaculaires, ce jour à précisément 1H55 à l'écriture de cette nouvelle édifiante.

Notez, trois doigts en forme de lacets, recourbés à l'extrémité antérieur du genou droit, quatre sous chaque oreille, qui à ce niveau présentent des formes à bec d'ornithorynque diffusant fréquemment des retours gazeux.
Une difformité nasale assez prononcée recouvrant la partie arrière de la cage thoracique, entièrement jonchée de nombrils épineux.
L'abdomen surdéveloppé présente quand à lui, une pilosité remarquablement jaunâtre, qui abrite des rangées d'écailles sécrétant des formules mathématiques par horodateur.
Ici nous avons deux tentacules sortant d'une cavité osseuse, généralement utilisée pour des yeux ou autre tiroir à rangement, notez cependant, l'apparition rétractable de tétons à chaque bout.
Les pattes, si nous pouvons appeler cela des pieds, sont munies de cornemuses parfaitement silencieuses mais servant de lâché de ballons quand l'individu est heureux.
Admirez ici la particularité d'un menton ressemblant à une piste noire toute cabossée à mini écran plasma inter modulable avec webcam et grille-pain à poulet.
Enfin nous décrirons un moyen de communication à la pointe du progrès par un tube cathodique relié à une connexion sans fil aux enceintes du vatican et une maxillarisation parfaitement coordonnée avec la marche et l'emboîtement du pas.
Puis un système nerveux rétréci au maximum pour plus de confort et une prise en main optimum.
Et pour finir, nous avons là un prototype se modifiant encore, d'un bon kilo par centimètre carré, en pleine croissance à l'aube de ses trente ans.

Mesdames et messieurs merci, la séance est levée.

jeudi 13 décembre 2007


Les habitants du vent soulevèrent les aquapierres lumineuses de leurs arbres à main.
La lettre aimantée d’un magnétiseur s’étant égarée, la plaine avait soufflé sur les nus éternels pour dévoiler les heures situatiques, perchées elles-même sur la question, formant quelques kilos d’angoisse palpables, bruyants mais tout à fait dociles.
La plaine les utilisa, les dispersant par les vallées, leurs flairs aiguisés ne pouvant se tromper même dans les cheveux d’une pleine trompeuse réponse parfumée.
La rapidité de la chose dut se faire dans les plus brefs délais, les nus s’étant alors appauvris en devinrent mortellement fébriles. Mais ce bruit se tut, évitant d’éveiller chez les coutoportes quelques soupçons sur la présente faiblesse. Ainsi et en attendant, les habitants du vent les cachèrent dans leurs ventres.
L’angoisse toute entière, comme un seul homme, revint avec la lettre et put reprendre une couleur apaisante après l’avoir déposée devant les arbres à main, elle se coucha et disparut dans ses heures situatiques.
L’apaisement revint peu à peu, la plaine s'effaça dans un tourbillon, les nus éternels purent sortir leurs sourires. La lettre fut dépliée et lue, autorisant ainsi de faire passer les habitants du vent dans un nouveau siècle, une nouvelle ère qui sans cela, n’aurait permis une nouvelle descendance.

- Les aquapierres lumineuses -

samedi 8 décembre 2007

Madame Uphar est une naine qui vit dans les bassins de nos pensées.
Si l'on s'y endort tout près, alors elle choisit pour nous de merveilleux rêves pour nos journées où le soleil aurait mystérieusement disparu.

Mais un beau matin, cette brave dame, emportée dans un élan de nostalgie,
découvrit dans les journaux ce qui suit:
"Trois petits vieux sont décédés de musique dans un terrible accident d'ambiance".

A la lecture de cette nouvelle, son esprit s'éveilla et lui somma d'agir expressément. Aussi, bien des idées lui vinrent comme remettre les tourne-disques au goût du jour, avertir les pompiers et rétablir "la danse des canards" pour sirène ou limiter la vitesse du son à six miles de l'heure.
Et puis en chemin, elle croisa un jeune homme qu'elle reconnut sans trop de mal à son accoutrement, celui-ci après un doux baiser sur le revers de sa main lui déclara:
_ Savez-vous qu'hier encore, j'embrassai mon chien et donnai de la pâtée à ma copine !
Alors dans un rebondissement et une illumination sur son visage, Madame Uphar eut une idée toute aquatiquement ingénieuse, fabriquer de la musique silencieuse !

_ Il faut que je regarde mes notes, se dit-elle, j'ai forcément par là, une vieille formule sonore et d'anciennes partitions sans bruit. Mais il me faudrait un saladier, un saladier d'écoute à basse fréquence pour tout mélanger.
Alors elle regarda sa pendule à bols et à cette heure avancée, partit à sa recherche.


Il ne lui fallut pas longtemps pour le trouver, sa pensée fabriquant les choses ou les matérialisant sous d'autres formes, elle put créer un bruit court, lent et sans distorsion en secouant le tout bien fort. Un bruit qui serait la base de tous les autres bruits dans leurs volumes et densités. Ainsi plus aucun accident sonore n'eut lieu.
Oui la naine Uphar se mêle des affaires des autres, mais uniquement pour leur bien nous assure t-elle.

jeudi 6 décembre 2007


Nous sommes déçus de ne plus vous voir
déçus de ne plus y croire
vos liens sans nos cauchemars
des lieux aux hauts revoirs
des lieux qui nous font croire
que tout passe par un soi-disant art
nos poésies et nos espoirs
de froides idées sans y boire
de drôles d'idées pour tous nos soirs
Mais on ne peut cesser d'y croire
se mouvoir d'une grande histoire
sans plus attendre c'est un miroir
sans égarements, un mouvement pour nos mâchoires.

Sans sens de l'envers
sans friction pour le verre bleu d'un vers: le bobinoir


Nous sommes des sus sous vouvoyés, une foire
des sueurs en trop de gloire
voilier pour co-chemins noirs
des marres et des mouchoirs
des lieux qui semblent prévoir
des langues sur nos trottoirs
nos poches plaisirs et nos ex-poires
deux froids d'hiver comme un avoir
et frôle l'été sur ville-dortoir
Maison peignoir, un réchauffoir
sa moue voit hors du grand plongeoir
s'en détendre et s'en concevoir
sans les gares m'en rouloir et ne plus pleuvoir.

Alors au fond du couloir, un grand comptoir
et sur ce comptoir un démêloir, aux airs libérateurs
voilà où nous étions.


mardi 20 novembre 2007

dans, l'histoire de Simon Pire_


Chacun à son monde, alors, comment aller dans le monde des autres ?

Oncle Roland se trouvait au grenelle de l'environnement,
peut-être faudrait-il le trouver et lui demander comment.

Les pavés sont noyés par l'eau stagnante et le vent souffle quand on le voit.
Cette rue ressemble au dos d'une tortue.
_ J'ai 50 ans, au milieu, je me demande s'il faut revenir ou continuer, lance Simon au chef de gare. Où va ce train ?
_ Il fait le tour.
_ Le tour de quoi ?
_ Le tour de votre monde, il lui faut 8 jours pour être à nouveau devant chez vous.
_ Parbleu, mais ce train, je croyais que c'était une de ces filantes étoiles !
Tenez, aidez-moi à monter ma boite d'allumettes voulez-vous.
_ Est-ce tout ?
_ Oui, mon seul bagage.

Simon grimpe puis ouvre le côté de sa boite où se trouve son lit de camp, s'installe et s'endort pour la nuit.
Non loin de là, Président Cinquante Neuf en personne accompagné de sa chère épouse la femme de verre, séjournent dans le second compartiment depuis 19 années et vont très prochainement arriver à destination.
Le lendemain, Pire et Cinquante Neuf se réveillent et croisent leur regard à travers les deux hublots les séparant, c'est le choc.
Pire se reconnaît, comme il s'est reconnu dans l'Oncle Roland.
Le président arrive le premier.
_ S'il vous plaît ne faites pas peur à ma femme, ne vous montrez pas, nous fêtons nos noces d'argent, dit Cinquante Neuf.
_ Mais où allez-vous ? lance Pire.
_ Dans 16 jours, nous arrivons enfin, devant la maison dont vous êtes sortis.
_ Mais... mais c'est chez moi !
_ C'est chez-vous dans votre monde, pas dans le nôtre, ni dans celui d'un autre et encore moins un jour d'après ou avant, ce n'est pas pour rien que je suis le Président Cinquante Neuf voyons, c'est moi même qui ai tout créé.
Simon Pire croyait que c’était lui.

Simon Pire réfléchit.
Simon Pire est un clone, il le sait.
Mais Simon Pire aime l'adrénaline, l'imprévu, les nouvelles sensations et le nougat, aussi il se saisit du Président, le tue et prend sa place.
Pour lui le voyage se voit rallongé de huit jours, accompagnant désormais la femme de verre, transparente à souhait.
Malgré tout ça, à l'heure d'arrivée, Simon Pire découvre la maison et la vie de Cinquante Neuf et non la sienne, il apprend sur-le-champ, que quiconque perd son identité, est oublié.
La femme de verre le retient par le poignet et demande:
_ Quiconque oublie, qui oublie ?
_ Qui oublie quoi ?
_ L'identité.
_ Est perdu ?
_ L'identité c'est quoi ?
_ Je ne sais pas, une chose qui ne doit pas servir.

Le matin suivant, on apprend qu'un Simon Pire est mort, jeté d'un train.
La femme de verre se lève et lance un sort sur l'agresseur par la pensée.
Celui-ci serait appelé Hervé Mieux, puisque les clones Mieux sont moins fragiles.
Et c'est devant ses yeux, que l'homme qu'elle croyait être Cinquante Neuf prit l'apparence d'un Hervé Mieux.
_ Rassurez-vous, Président Cinquante Neuf n'était pas non plus Cinquante Neuf, un autre Simon Pire l'ayant tué avant vous, vous ne pouviez pas vous-même redevenir un Simon Pire et vous voila en Hervé Mieux.
A présent, vous êtes les plus nombreux ici, 244 Hervé Mieux contre 242 Simon Pire.
_ Ma vie est mieux, pourvu que ça ne soit pire, dit... Simon Mieux.
_ L'important est de ne pas entrer en contact avec vos mêmes clones, ne pas interférer avec vos doubles, d'où dédoublement de la personnalité.
La femme de verre est futée, elle en sait plus que la plupart de vos copines, Mieux comprend maintenant, pourquoi les femmes sont au pouvoir depuis plus de 50 ans, tout est tellement parfait, si bien harmonisé, qu'il se demande pourquoi les Pire sont encore là.
Mais Pire se réjouit du monde de Mieux et il y reste.

Plus tard il découvre que sans non, il n'y a pas de oui,
sans blanc il n'y a pas de noir,
sans haut pas de bas
sans fin pas de début.


samedi 10 novembre 2007


Il est bientôt cinq heures, Elowan arpente le grand boulevard un journal sous le bras et porte son attention sur les hautes façades de part et d’autre de la chaussée quand soudain, il croise son ombre. Celle-ci le salue mais Elowan reste froid et continue sa route.
Son ombre se met alors à le suivre, et au croisement d’une rue isolée, elle bondit sur lui et lui plante un couteau dans le dos. Elowan s’écroule.
Trois secondes se détachent et Elowan se relève nullement blessé, pour cause, l’ombre et le couteau n’ont aucune consistance. C’est la vitesse de déplacement de l’ombre et la puissance du coup porté dans l’espace qui ont fait basculer Elowan.
Alors Elowan se met à courir, son ombre court derrière lui.
Il espère la semer en se cachant dans une des grandes tours d’immeubles, il grimpe deux étages à pied puis ouvre la porte du palier et appelle un ascenseur. Plus de trace de l’ombre.
Elowan entre, appuie sur le douzième bouton, les portes se ferment. Il a juste le temps de reprendre doucement sa respiration quand, il aperçoit son ombre sous ses pieds en train de découper le bas de l’ascenseur pour y faire un trou.
Elowan presse alors avec insistance sur le bouton d’ouverture des portes, celles-ci lui laissent la voie libre au septième étage, malheureusement il part vers le côté du couloir débouchant sur une impasse.
Son ombre, dont le contour est armé d’un grand couteau, avance sur les murs et arrive lentement sur lui, le faisant tressaillir jusqu’à lui en donner des sueurs froides. Seule échappatoire possible, la fenêtre du couloir. Pris de panique, Elowan se jète dans le vide.
Mais contre toute attente et dans sa chute, Elowan distingue son ombre déjà au sol et celle-ci le rattrape, évitant qu’il ne se brise les os. Avec délicatesse, elle le pose à terre.
Néanmoins, Elowan meurt d’une crise cardiaque et son ombre disparaît.


lundi 22 octobre 2007

J'avais une bien fameuse histoire à raconter qui commençait par:

_ On va crever !, dit la crevette
_ On va mariner !, dit Marinette

Une des deux était l'héroïne, la première à donner l'alerte, mais laquelle ?
Je me rappelle que dans un sursaut cardiaque j'ai vu des mollusques en faire autant, l'incroyable, l'impensable, l'inimaginable était devant eux.
Je crois bien apercevoir une vague de cinquante trois kilos foncer sur la foule.

Les martin-l'hermitte, les bernard-pêcheur s'emparèrent d'une caisse pleine de boules de gum, un formidable trésor à sauver, mais tout se brouille.
Je crois bien voir aussi les bigorneaux s'échapper à dos de langoustine
et des oursins à maillots rouges et bouée de sauvetage foncer dans le tas.
Les vieux homards essayant de calmer le jeu et de minimiser les risques pour le campement, mais les crabes policiers faisaient déjà évacuer les gens sur les tortues ailées. On apercevait des petits yeux s'enfouir dans le sable,
ressortir puis disparaître à nouveau.

A ce que je me souviens, tout ce beau monde était terriblement affolé
et courait dans tous les sens sans aucune vraie logique.
Mais en ce qui concerne la fin de l'histoire ça ! je m'en rappelle très bien.
On avait installé là, en bordure de courant, une grosse télé portable
et la grosse vague aperçue n'était rien d'autre qu'un vieux documentaire diffusant en boucle la même vague sur fond musical d'un opéra catastrophe.

_ Voila comment traumatiser tout un écosystème, aboya le chercheur d'inutile qui notait sur un carnet tous les événements comiques.
Mais n'oublions pas la crevette ou Marinette, une des deux, s'était jetée sur la télé et par une magnifique prise de judo, l'envoya loin dans l'eau.
Le chercheur stupéfait se dit: "ce n'est que partie remise, je reviendrai avec un écran de cinéma, diffuser Titanic, la scène où la comète s'écrase et toc !"
Mais en se retournant, il tombait nez à nez avec l'armée d'hippocampes appelée à la rescousse et après un combat acharné, il fut bientôt maîtrisé.
On le ligota et on eut à manger pendant un bon bout de temps.

Et depuis, autour d'un feu follet, on raconte à qui veut l'entendre
l'incroyable légende du monstre à vague qui vit au fond de l'eau.

mercredi 17 octobre 2007


J'ai planté des stylos sur l'autoroute
des milliers de stylos sur tous mes doutes
Toute une vie il m'a fallut
pour un jour écrire dessus
sur les nuages et puis le ciel
des mots pour qu'on m'écoute
une vie d'homme, entière j'en ai bien peur
et me voila vieux et puis boiteux
les mains dures comme du bois
remplies de cornes, d'échardes et d'ampoules
mais le coeur brave et généreux.

J'ai planté des milliers de stylos sur toutes les routes
que je me fasse arrêter c'est ce que je redoute
pour les empêcher de cheminer, leur dire de tout stopper
leur faire voir la vie, celle qu'ils oublient
la vraie et formidable vie c'est trop d'ennuis
alors depuis toujours moi j'ai semé
des stylos à feuille, d'herbe et de roseau
sans jamais m'arrêter et même sans eau
la sève est l'encre et l'encre est envie
envie de dessiner, de peindre et donner vie
de refaire le monde comme une symphonie
mais plus je travaillais et plus ils produisaient
mes récoltes en devenaient grises et avachies
alors j'y passais mes nuits et puis mes jours
mes jours et puis mes nuits
espérant redonner couleur aux élégantes
jusqu'à la mort pour ses formes naturelles
détruisant l'artificiel.

J'ai planté bien plus qu'une vie
des routes comme des hérissons
des milliers de pics qui attendaient
que le vent fasse danser sur leurs pointes
les nuages dorés, le ciel et puis l'espoir
pour graver dans l'éternité
quelques modestes messages de paix
et quand ma vie s'est terminée
même sans monnaie et que je savais
au moins j'avais essayé
de faire quelque chose
depuis que j'étais né.


mardi 9 octobre 2007


Le onzième étage en face, trappe dans son ciel le nom d'une marque noire.
En bas, clignote de la fenêtre, l'enseigne d'un sex-shop qui vient flasher les murs insalubres de ce motel miteux, des odeurs d'une cité qui sommeille, bistrots et filles en trottoir, où les derniers soupirs, vont déserter les ruelles peu avant cinq heures.
Dans le vague, quatre feuilles tourbillonnent, je regarde en l'air et contemple les nuages illuminés, déferler et passer sur les grattes ciel jusqu'a en perdre haleine, infliger sur eux, des histoires du temps qui passe en leur offrant, toutes sortes d'intempéries pour existence.
Sur une façade, l'écho d'un train qui freine devant une foule invisible de voyageurs couchette. Pendant ce quart d'heure, deux trois taxis viennent rafler au passage, quelques flaques sur bitume qui paraissaient d'ici, comme des plaques de glace.
Après la sirène d'une voiture police, je me replonge dans mes écrits, sur un bureau tréteaux orné d'une lampe à pendule, mais rien n'y fait, ce soir je n'y arrive vraiment pas.
J'enfile un imper, sors par la cage d'escalier et passe discrètement prés du réceptionniste assoupi à son comptoir, devant un vieux match sur une télé noir et blanc. Mes pas trainent et m'entraînent vers le fleuve, à cette heure, les lampadaires se teintent d'une fameuse couleur bleue adoucissant les flots et ma raison, sensation surnaturelle d'une ville la nuit.
L'envoûtement se prolonge jusqu'au petit matin, l'atmosphère remplit mes sens de perceptions nocturnes et inflige pour mes pensées, de nouvelles méditations. Assis là, l'imagination fabrique une autre vie, ici, tout est différent, j'aime m'y perdre et rêver.
Mais croyez-moi, il faut revenir les soirs de peine lune, parce que nulle part autre, je ne l'ai vu danser ainsi. La dame blanche ne se noie pas et quand elle vient pour la visite, je remplis des pages, écris sur les murs et peins sur du papier de verre, des notes pour constellations.
Personne pour mon regard, pas un chat pour détourner mon attention sur mes fictions et puis, le clapotis de l'eau et quelques rires au loin me suffisent pour descendre dans les abîmes de la génération perdue.


dimanche 30 septembre 2007


Un... 2, soupirs,
la lune éclaire la route,
et les étoiles, retrouvent le doute
humidifiée par la brume épaisse
le bitume emporte, sur d'autres contrées
mes sanctuaires de paix

3.... quatre pas, je pose
en évidence dans la démence
l'affaiblissement mental qui poursuit
quelques égarements du personnel cérébral
que je manie avec soins
pour mon oubli vital

Cinq... 6, entre, dans les sons de la mer
une jolie voie, qui me réveille et m'appelle
réouvrant mes yeux
survivre grâce à elle

7... huit, il est bientôt l'heure
de ne plus résister, s'envoler et me voir
au delà de toute profondeur connue
sourir avec joie à la tempête
des paradis artificiels

Neuf.... puis 10
désespérance
s'abandonner à la vie lassante
des oiseaux de proie
marcher en silence
vers le recommencement
pour atteindre zéro et se voir renaitre
comme un magnifique feu d'artifice
projetant toutes les pensées sur l'ombre
y formant la plus belle toile de la vie.

samedi 29 septembre 2007


Si vous êtes entré un jour dans le "Filet à pain"
alors il faut que je vous parle des mômes aux cheveux blancs.

Ils sont là tous les jours sous le chapiteau
le cirque est fait pour eux et les plus nombreux,
sont ceux aux pattes rousses.
Ceux qui portent des griffes, vivent dans les prés
et creusent des terriers.
Mais s'ils doivent se montrer ou voir du monde
jamais ils le feront sales ou recouverts de terre.
Il y a aussi les gosses de la vallée bleue.
Ceux-là fabriquent de la peinture
et peignent tout ce qu'ils trouvent y compris vous.
Arbres, nuages, pierres, roseaux
tout y passe et chaque jour la couleur est changée.
C'est à eux qu'appartient l'usine en haut des cimes.
Et puis il y a les plus timides,
rare de les voir, ils se placent généralement au fond.
Un jour, caché, je les ai vu rire de tout coeur
aux farces et pitreries des braves automates.
Mais ils ne vivent pas sur le sol
et viennent en faisant apparaître des tas de lumières multiformes.
Et enfin, ceux aux drôles de chapeaux
les plus serviables et moins craintifs.
Ils surgissent de temps à autre
demander un morceau d'étoile ou un bout de chemin
et j'ai bien peur qu'ils se dessèchent plus vite que les autres.

Alors il faut que je vous dise.
Le cirque est un remède
le chapiteau, un lieu magique
source de jouvence
qui leur fait retrouver un brin de santé.
Tous ces petites têtes aux cheveux blancs se dessèchent
leurs peaux sont comme une pomme fripée
aux teints de feuilles mortes
des feuilles d'automne
parce que dans ce monde
il n'y a pas de parents.
Alors le chapiteau a été construit
comme pour les soigner
chaque fois qu'ils rient
et ils y passent leurs vies.


jeudi 27 septembre 2007

Sous le chapiteau, les anguilles d'Henri frétillent
une cloche à branche s'habille derrière un paravent
Il est bientôt l'heure et tous s'activent comme avant
Les musiciens crochus au thé
les baigneurs au vin haché
les jongleurs tranchés menu
sauce mayo à courant d'air bio
Les hurleurs à crocs et glisseurs moustachus
les bonnes dames à billets et hommes poissons muets
et les danses dorsales sur montgolfière triballe.

Il est beau mon chapiteau, il est beau
les enfants aux cheveux blancs occupent tous les bancs
les rires des caïmans projettent turbans à roman
des mille-pattes voltigeurs récupèrent la pluie
et repoudrent les cages sans barreaux de sucre à barbe
Les fées albatros chantent des sandales à vacance
la joie dans leurs yeux, les mômes applaudissent
le chien sur échasse qui dépasse, les girafes à museau
et les éléphants de traîneau sur neige collée plus haut
Les serpents à jambes et les aimables requins tordants
sans oublier, Marty la pondeuse à bonbons
sur un âne accordéon.

Le nain fanfare, le clown président, le souffleur à frites
les siamois loups, le bûcheron d'auto, la cigogne à pied
tous les artistes font le tour, leur tour et au détour
se font remonter la visse, se redresser et continuer sans fin
Il est beau, il est beau mon chapiteau d'automates
et quelques mômes pendant qu'ils dorment
retrouvent leur couleur de cheveux uniformes
et plus il y en arrive et plus le cirque s'agrandit
car les gosses ne vieillissent pas, c'est ainsi dans ce pays.

samedi 15 septembre 2007

uN
Quand nous sommes étranges, comme nous sommes d'étranges pelures d'oranges
une bonne pâte bourrée de trac, il nomme son chien.. Patatrac
dans la lumière nue, ensemble, ils écoutent les sons du silence.

dEux
Quand nous sommes ailleurs, avec cette personne de treize millimètres
ses yeux ont été poignardés par le flash d'une photographie
comme nous sommes à eux, son regard n'est plus qu'un bruit de silence.

tRois... à 3 je dis:
Quand nous sommes ceux qui parlons sans bruit, comme nous étions la vue du pélican
immergeant ses lunettes, petites lunes dans les soins de ses plumes
comme nous quand sommes.. bientôt le silence de quatre.

...
Comme nous sommes bien quand lit sommes nous, rapidement.. d'autres
dans son silence, si lent, endormi, il raconte ses phrases avec minutie
pour que d'autres dans ses rêves, quand nous y sommes, puissions trouver ces soi-disant sons.

cInq, donne la voix
Pour quatre frères, quatre pierres dans une rue de l'arctique
quand nous sommes étranges, Patatrac le messager, fournit les sons de celui qui se tait
comme somme d'argent pour résonance en continu de bonnes vibrations.

sIx, 6
Si comme nous, eux, en touchent un bout, les pierres s'illuminent de tranquillité
comme pause nous sommes un arrêt sur soupir, quand nous sommes étrangement calmes
quand il se tait, en nous, quand nous y sommes, si fois de mon six, cirage de mon cerveau.

en sEpt
J'accepte, comme quand nous sommes, quelques hommes de millimètres prêts du silence
un chien de berger rempli d'une mission, le silence c'est lui, qui court
quand nous sommes étranges, comme du papier mouillé en plein mutisme.

hUit, pour mur mûr
Une terrible chanson silencieuse que nous sommes, quand, la chance à son huitième
parvient à dire "chut", l'interruption du silence envahit l'espace de discrétion
hélas le compte n'y est pas et bientôt un tout neuf marquera les sons, du si lent silence.

nEuf, le nouveau
Comme nous serions heureux, si d'avant, eux, étranges quand nous sommes
une heure plus tôt, l'homme aux millimètres et son chien avaient su parler
quand nous y sommes, je songe ce rêve qui donne le silence du son.

Puis, 10,
Dis voir la nuit, étranger de midi, dIx gestes de vent quand nous sommes pollen
dix cernes mieux les remparts du silence, dix parus, envolé sans un bruit
dix pensées d'en faire le souvenir, dix solutions en mémoire, le si lent...
quand nous y sommes.


jeudi 13 septembre 2007



Vers sage, ver sang, dit "vorce", amorce à tire-larigot
pour un tiers de terre, chemin de fer s'entrecoupe
un seul peuple vous manque et tout est délettré
moue hachoir à faire trois coups à coups
ne plus sonner ne plus appeler, fuir la fuite du temps
laid dans sa cape, moche dans ses entrailles, avide
sa jambe et sa canne, sa barque sa détresse, dé-stress
le rivage visage sa nage implacable renverse, dé-stress
miroir mi-moi le noir, fusion de deux, âmes, détournement
frêle oie zoo migrateur, émigré, le calciné, proie des rois
balaye ciel des indicateurs, nos nus-âges s'en tant, tempête, sentant et
s'entendent pour valse de rafales, le dos courbe, la nuque brise
les cheveux flottent, nos bras se défont, nos jambes se dissolvent,
nos pieds fondent sur terre, entière, les frontières explosent,
les arbres poussent, grandissent et percent la biosphère
sur-face de pantins, surfait en face de fossés, faux c'est mieux faussaires,
faux airs d'hommes guérilla, sang paix pour un cheval, sang dieu pour armée
mille bombes pour drapeau, les rives hier abreuvent nos sillons de sang étrange et les vagues précipices en siècle avenir six pierres dans l'édifice pour victoire.
Si me tiers de dire six métiers pour une vie, s'il faut faire dix-huit crochets pour survie. Si j'embrasse la liberté de plein nez, si je refuse leurs papiers, si je refuse de voter, si je refuse de lutter pour ma patrie, si je préfère dessiner un drapeau, un seul, pour la planète entière, et pas qu'un tiers. Des cailloux pour applaudissements, des plombs pour poignée de main, des mines pour mes enfants, petite mine, du bout stylo, mon cou-rage pour écrire. En rire, s'évader, ne plus voir, leurs infos, ne plus lire, leurs glorieuses histoires. Sous le vent, soulevant la cape, cap droit devant et faire sa vie, ici sur cette terre en tiers et tout reste à faire ou se taire.
L'odeur, eau de leur vin sans odeur, pour l'heure ne rassure, rats sur banquise en fonte, une mer de feu, une mère colère, nature murmure vengeance, vent d'enfance, vent pur, avant l'aventure mirage pour nos âges immatures.
Il défait les barbelés, relève les barrières, entame à brasse le sauvetage
des fauves éléphants, baleines ours des sables, des étoiles piégées sous la lave
quand cerf pour humain, hume guérison dans sa main, souffle coeur pour courant d'air un quart hypnotique, c'est l'optique politique et son fric, le quand sert à mourir.
Faire du sang à boire, déboires d'une sotte-ciété, malade des salades, piétons trottoirs et masque sur nez, pour la foire, j'irai voir vos pluies acides, la pollution cache soleil et ne jamais s'arrêter, ne jamais s'arrêter et nos réveils de sonner.
Alors on ira tous se lever et un jour dans la rue, protester quand il sera trop tard. Et nos réveils de sonner, nos cloches de retentir.
Il est l'heure pour du beurre de produire et alimenter, la machine infernale
pour once de confort, payer sa terre, en tiers, acheter sa vie, entière
mendier sa survie, vendre son identité, maintenir la stabilité et ne pas craquer.
La terre en tiers n'est plus mystère, l'humain le fier reste à refaire
nos rêves sont faits de fer, plus puissants que galère, nos gens sont dans les airs et s'envolent pour Jupiter, cette terre en tiers il l'a aimé, en a souffert...
l'éclair s'est ouvert.. sur son plus beau concert.


samedi 8 septembre 2007


Un verre de sable et puis nos pieds
des éléments qui contrastaient,
avec nos rêves et puis après
mouvements de tête on l'écoutait
nos souvenirs il racontait.

retour -

A ventre ouvert, largue-moi tes idées.
Très bien, alors je dis: une fenêtre et une fenavoir
partent pour le marché des sols cassés à prix planché.
Dans un angle, des traces de doigts, tâches de graisse
et plus loin, un coeur tracé, fait par un enfant.
Le même qui sur la plage le voit disparaître emporté par la vague
alors il sanglote en la regardant s'éloigner.
" Pourquoi, lui demande t-il, pourquoi tu as pris mon coeur ? "
La vague revient doucement et passe lui refroidir les pieds,
comme pour dire qu'elle ne le reconnaît plus.
Le début et l'apprentissage, savoir désormais qu'il y aura toujours une chose
pour se mettre en travers et briser en morceaux, bleu cristal.
De l'autre côté du continent, sur la jetée, une petite fille lance du pain aux mouettes.
Un an plus tard, même période, un nouveau coeur est dessiné sur le sable avec un bâton, la vague arrive et l'enfant dresse le bâton en l'air.
" Ne me le prends pas cette fois-ci !"
L'écume recouvre tout et l'emporte encore une fois, au loin.
" Pourquoi, pourquoi tu l'as pris de nouveau ? "
Il la regarde s'enfuir, sans un mot alors dans sa pensée,
un jour il sera astronaute.

Bien plus tard, la fille aux mouettes découvre un lendemain sur une plage
de bien jolis dessins et un homme qui court après la mer
et détale dans l'autre sens quand elle revient. Elle sourit.
Les deux font connaissance, c'est silencieux, tout dans les yeux.
Ensuite, des mots, les mots qu'il faut.
Il lui demande pourquoi elle met du vieux pain sur son balcon.
Elle lui dit qu'ils sont citoyens de rien, à jamais.
Ensemble, elle lance du pain à la mer, lui ses coeurs aux mouettes.

Du temps, souffle, planeur olympique en marée citadine
rempart, barricade, mur, porte, fenêtre, aucun obstacle
trottoir, voiture, bus, escalier, barbelé, aucun obstacle.


jeudi 6 septembre 2007


Les rescapés de Neptune tendent leurs filets
jaune est une lumière, Mars un élément du temps
Pour articulation, horloge à tic tac et pulsations de vie
les maintenir, c'est Mars qui synchronise, faussement rouge
son atmosphère bleu-vert pâle tente la dissimulation.
Regard futur sur passé lointain, la spirale de retour
annonce, les débuts de la préhistoire, ici là-bas
même autre, dimension planète.
Les poussières résistent, et l'homme dans ses premiers jours
a des allures de batraciens.
La souche survit, transportée et se pose comme une goutte sur un buvard.
Inondant tous lieux accessibles, de sa vie aux mille facettes
ou reste, des milliards d'années, en sanctuaire hibernation.
Les rescapés de Neptune sont venus et ont vu
leurs plus lointains ancêtres, mémoires effacées dans la spirale.
Naître et mourir sans fin, dans le grand tourbillon.
Une humanité repartie à zéro
et ceux de Neptune avaient oublié
que seule la racine porte la mémoire.
Si nous n'étions pas, les premiers humains ?



mercredi 29 août 2007


Une pomme elle sera, on l'attend.
Dans sa boite à gants, un parasol, trois mouchoirs, six cassettes, un caniche replié, quatre bombes de peinture, deux robes et un accessoire bateau-atelier.
Les chenilles de son véhicule avancent à vive allure sur l'autoroute une voie à fil de soie.
De part et d'autre, les deux bouts de cette route sont retenus par deux mains taillées dans la roche, un pouce et un index font office de pinces et retiennent dans le vide, là fragile trajectoire à balance.
Plusieurs mètres de cheveux s'enfouissent en arrière en une longue traînée bleue et attirent autour d'eux, les xligadores (oiseaux gigantesques suivant les chars à voiles tout le long de leurs trajets).
Au bout d'un mouvement rouge de l'astre brun elle arrive enfin et fait écouter une cassette pour passer le contrôle des Plantes, tenant ici, toute la partie sud du monde.
Il y a dans cette cassette, un échantillon de sa voix, un fragment de terre natale ainsi qu'une réplique exacte, des racines paternelles.
Tout se passe pour le mieux, direction le labyrinthe du Grand Lebowski.
L'abbé est là, entouré d'une forêt d'acacias, les villageois s'étant encore transformés pour la journée.
" Voici ma plus grande oeuvre, elle arrive. Admirez comme une graine peut parcourir avec le vent, guidée par sa nature !, une pomme elle sera, une pomme sans pommier ! "


vendredi 17 août 2007



Dans ma gamelle, mon écuelle en bois
j'ai trouvé un verre pain d'épices, mais aussi
ses doux mots allongés sur haricot
le cri perçant d'un papillon
et la douceur d'un matin blanc.

Dans ma gamelle, j'ai trouvé
une gamme d'elle, ma belle et tortueuse amie
une chandelle pour sa demeure, j'y amène
un cerf-volant fait de papier de mes lettres
pour monter plus haut et tomber chez elle
dans une rue qui sent bon les fraîcheurs d'antan.

Pour elle, j'emploie ma plus belle voyelle
la console de ses peurs torrentielles
lui dit "eh mam'zelle, vous êtes belle"
j'aime sa rue de bonbons, sa jolie rue si douce
j'aime quand elle épelle mon nom
toute la journée les oreilles au vent, je l'attends.

Dans ma gamelle, toute une citadelle
des fleurs citronnelles, son parfum demoiselle
envoûtant, enivrant, une entière gamme d'elle.
Elle habite là-bas, un endroit soleil qui m'ensorcelle
sur sa robe, une coccinelle à dentelle et trois mirabelles
un beau souvenir et tout son être, intemporel.

Pour elle, je ferme les yeux et fais le beau
pour elle je roule sur l'herbe dimensionnelle
elle me voit et me sourit sous son ombrelle
alors je fais attention, à sa gamme d'elle
pour moi c'est passionnel, elle habite là-bas
dans une rue sensationnelle.

Dans ma gamelle, quelques vermicelles couleur violoncelle
toute la journée, j'ai ses odeurs de sa gamme d'elle
c'est officiel, de mon statut canin, je l'aime
comme une belle aquarelle, avec toutes ses gammes, à elle.
Voyez-vous j'aime plus que tout sa rue, sa jolie tourelle
ses sentiers mimosas, la rivière et la passerelle.
Elle habite là-bas, avec sa gamme d'elle
et moi dans ma gamelle, je ne pense qu'à ses ailes.

Alors j'aimerais lui dire, lui chanter des airs pour qu'elle
la fille à la cannelle, vienne aussi un peu me voir
sous la pluie qui ruisselle, ma petite niche et mon totem
près du peuplier, au milieu d'un champ qui me rappelle
comme je préfère aller chez elle.
Mes frissons sont fraternels, mes murmures optionnels
et ma grande faiblesse, c'est sa gamme d'elle
quand je la vois courir, quand je la vois me parler
me regarder, quand je la vois aimer et puis sentir
quand je la vois pleurer ou s'amuser, quand je la vois........
sa rue tourterelle, sa belle rue dans ma gamelle.


mardi 7 août 2007





Le colonel Floyd était venu nous voir
accompagné de son fidèle, le bien pensant caporal Clegg
nous clochards terrestres, errants du rien, célestes.
Un vieux matin d'étoiles avait surgi derrière une caisse à refrains
et s'était posé là, écoutant les sages paroles de l'officier.
_ Mes amis, jour grand pour vous, n'est-il pas vous le serez,
regardez plus atteints vous n'êtes, plus rien, c'est mes amis fini !

Le colonel s'était détaché d'une affiche gribouillée
plantée là sur un mur, depuis bien deux longues années.
Il avait eu le temps de nous voir le bougre
en pleine hallucination paranoïaque sur fond urbain.
Et par cette grande nuit qui ressemblait à une tempête d'étoiles
il en était sorti.

Pour nous il n'était rien d'autre qu'un pestiféré
un partisan de la guerre et de ses marches funèbres.
Mais bien des fois, nous trinquions à sa santé, car il gisait ici,
chez nous, dans un coin de rue sombre et éloignée.
A son arrivée, aucune bouteille n'a valsé sur sa poire,
nous nous sommes tous regardés,
nos clopes en sont tombées de nos lèvres
et nous n'avons pu le quitter des yeux,
lui et son caporal, qui au passage n'était plus sur l'affiche.

_ Allons n'ayez craintes, est venu le moment,
ici présent mon bon caporal, vient tout juste du haut conseil m'apporter l'autorisation, vous n'êtes plus ce que vous croyez être, et inutile de voulez-vous, remercier.
_ M'enfin de quoi parles-tu colonel, demanda Harry, le premier à se lever.
_ Et que nous veux-tu, continua Pierrot sa bouteille à la main.
(Il faut dire qu'Ici, nous avons tous pris l'habitude de le tutoyer sur son affiche, alors les vieilles coutumes sont dures à perdre..)

Tous les ivrognes du coin se sont joints à nous,
au bout de trois fois moins qu'un quart d'heure
nous étions une dizaine derrière le feu
reflétant nos ombres sur le mur et l'affiche
et le colonel nous répéta encore:
_ Vous ne serez jamais plus ce que vous pensiez être !
puis il disparut ou plutôt réapparut dans son affiche avec le caporal,
tous deux immobiles comme par le passé, comme si rien ne s'était passé.

C'est alors que pour la dernière fois, nous avons entendu la voix du colonel
comme transportée dans la nuit, au dessus de nos têtes,
nous en avons vu que la voie lactée et elle a résonné en nous pour toujours:
_ Frères d'armes, vous êtes tous, des frères d'armes.
Et c'est ainsi que jours après mois, minutes après heures
le contenu de chaque bouteille que nous absorbions était devenu de l'éjoispar
comme nous l'avons désormais appelé.
Ce n'était plus de l'alcool non, plus de poison pour nos vieux jours
mais un élixir de joie et d'espoir qui a fait de nous, pauvres rats,
des gens à part, métamorphosés, qui désormais, aimions vivre.
Certains sont allés retrouver leurs enfants, d'autres partis embrasser leur épouse, redonner signe à leur famille, retrouver du boulot et de nouveau, aimer la vie. Le sentiment de dégoût, la morosité, tout ça avait été effacé.

Ainsi dans un autre quartier, entre poubelles et détritus
au milieu de sans-abri, de pauvres gens du désespoir
l'affiche du colonel régnait à moitié déchirée
et était prête à présent, pour un énième signal du caporal Clegg.


jeudi 2 août 2007


" On va tous se métamorphoser en chef-d'oeuvre,
hors-d'oeuvre pour certains, main-d'oeuvre pour d'autres"
_ Répétez " Je suis une oeuvre " bleue, rouge ou marron,
attention pas de blanc, le blanc est synonyme d'échec.
_ Répétez " je suis une oeuvre " et faites l'oie sauvage.

_ Je vois que monsieur le Maire a beaucoup d'entraînement,
" regardez vous tous et prenez exemple sur le chef du village,
regardez il est déjà en train de se transformer en chef-d'oeuvre ! "

_ Vraiment vous arborez là un très beau duvet monsieur le Maire.
_ Ouais l'abbé et mon bec n'est-il pas beau ?
_ Oh si, d'ici peu vous serez prêt à vous envoler.
Mais pour cela il faut continuer à engraisser vous le savez, n'est-ce pas mon bon ami ?
_ Oh oui l'abbé vos paroles sont divines, regardez les gens,
ils ont l'air tellement heureux, regardez les se lustrer les plumes !

Le jeu de l'oie est un phénomène dans la région et par les quatre ronds du pays, les gens accourent pour se métamorphoser également en oeuvre.

_ Hier ils étaient des peintures et s'aplatissaient contre les murs,
quel spectacle, un musée humain !
_ Vraiment l'abbé ! vous faites fort et vous, en quoi êtes-vous transformé ?
_ Moi je suis une oeuvre d'apothicaire, ça ne se voit pas ?
_ Ah ?
_ Oui je peux remplir n'importe quel tiroir juste par mon bon vouloir, exemple;
vous conduisez une orange et vous avez la nette impression d'éternuer dans la clémentine d'à côté, et bien moi je dévisse une pompe à vélo sur un pédalo d'aviation !
_ Ah !
_ Et oui, très pratique, aussi, si un jour vous avez besoin d'un nouveau triple de genoux et bien moi, je confectionne des idées à pulsions rétractables à partir de jambon gris, qui servent à se nettoyer automatiquement dans une caisse à mouche, et oui !
_ Eh bien dites moi, vous êtes sacrément astucieux, une chance pour nos fidèles, mais... où sont-ils donc tous passés ?
_ Oh vos villageois à l'heure qu'il est, ont dû s'envoler dans le sol.
_ Par ma barbe l'abbé ! je vous fais mienne,
une cruche à l'eau qui roule, vaut mieux que trois tu l'auras !
_ J'accepte.


dimanche 29 juillet 2007


On n'a plus de rêves puisque nos rêves sont devenus réalité.
Alors on rêverait à la réalité, mais comment pourrait-elle être dans nos rêves ?

Une réalité nous ferait envie, parce qu'ici tout est folie,
rien qui ne rentre dans une normalité.
Les guichets appellent des trains imaginaires, des toboggans à l'envers gigantesques s'évadent du ciel et plongent dans la mer par des escaliers sans sens ni direction.
Aucune porte ne se trouve sur un palier et si ascenseur il y a, alors il vous conduit tout droit sur une autoroute et vous demande quel menu choisir.
Les sols sont des tapis roulants, plus vous avancez et plus vous restez sur place, ne pas bouger, ne pas, pour avancer.
Oubliez le temps, ne vous y fiez pas, pensez au dérèglement, à l'absurde du n'importe quoi et si vous pensiez vous rassasier sur quelque chose de concret, détrompez-vous, il vous suffira d'ouvrir la bouche et choisir une couleur, une chance sur deux pour que le rouge soit de la viande et le bleu des fruits rouges.
Il y a une astuce pour aller plus vite, offrez le plus possible de résistance au vent, en boule ou accroupi voila une bonne chose que vous pourriez faire.

Et puis là on rencontre un homme à tête d'oiseau qui se dit l'inventeur du trou noir:
_ Dites-moi vous semblez égaré où allez-vous si pressé, et puis,
il vous sert à quoi votre temps ? personne ne l'utilise.

Alors dans ce monde qui n'est pas le votre,
vous dites avec un langage qui ne l'est pas non plus:
_ Et vous votre trou noir, à quoi vous sert-il, il faut bien y mettre quelque chose, ou avez-vous peur de l'égarer ?

L'homme à tête d'oiseau, se tourne, fait quelques pas et entre dans une réflexion qui semble prendre des proportions éternelles. Soudain il s'envole et se pose sur un épis de maïs à 15 mètres de haut.

_ M'aideriez-vous à y mettre quelque chose monsieur, quelque chose qui puisse suffisamment m'occuper le reste de votre temps.
_ Mais je ne sais, c'est à vous, à vous de choisir ce que bon vous semble.
_ Ah non je proteste, fit l'homme oiseau, c'est vous qui avez parlé d'y mettre quelque chose dedans, je ne vous lâcherai pas.
_ Oui mais tout compte fait, si vous y mettez quelque chose, ça ne sera peut-être plus un trou noir.
_ Où voulez-vous en venir ?
_ Et bien je dis que, un trou noir c'est un trou noir, il n'y a rien, c'est un passage d'un endroit à un autre, souvent par une autre dimension ou que sais-je encore, où mène le votre ?
_ Ah ça, je n'en ai aucune idée sinon je ne serais sans doute pas là à vous parler et me serai probablement égaré.
_ Vous voulez dire que vous n'y êtes jamais allé ?
_ Non.
_ Bien prenez un GPS mon vieux, une boussole, un portable ou faites vous attacher d'une corde assez longue pour votre périple, je ne peux vous aider davantage.
_ Si, vous le pouvez, soutena l'homme oiseau.
_ Alors vous n'avez qu'à mettre un panneau " Direction la réalité "
et faire payer l'entrée, comme ça vous pourrez y mettre des fous dedans.

vendredi 20 juillet 2007



Chaque jour qui passe est un jour d’impasse
mais la colombe surgit et trace la voie
chaque fleur qui fane s'envole, telle la gitane
et court sur les ondes, les médianes en folie, réelles
du temporel présenté sur un plateau d'aiguilles.

"Ne l'as-tu pas senti venir cette déesse d'or,
celle qui te réveille pour te faire chanter ?
Ne l'as-tu pas senti venir, revenir à toi, plus tôt
l'as-tu laissé.... s'envoler, s'évanouir comme tes idées ?
l'as-tu laissé prendre le cap sans boussole dans tes songes mon ami,
cette clef t'est confiée, prends en soin et va au plus profond, la retrouver."

Chaque rêve se bouscule et veut sa place
chaque endroit est pris tel une ville qui succombe
construire au-dessus des grattes ciel le grand fleuve
une immense étendue avec nos mots à mots
ceux qui se tordent de douleur et aspirent à une tranquillité méritée
ceux qu'on oublie pour penser au pressant, oppressés
la grande autoroute s'achève enfin, et les pionniers martelés
commencent à écrire.... les premiers mots,
des gens d'en bas, les pauvres chanteurs
ceux à la voix cassée qui, apercevant la colombe
ont suivi sa voie, les artistes de cinéma fantastique
les saules pleureurs sur fond blanc
pour gravir les marches et inscrire leurs maux.

"N'as-tu pas vu ces formules envoyées dans le ciel,
celles qui prient, pour que tout s'efface, les explosions croisées
les déchaînements impitoyables s'abattant sur eux
les terminaisons à refrains des grands ducs
les marginaux à trottoirs et serpillières de salon
les enfoirés de l'apocalypse et les gredins à sous
as-tu seulement jamais osé les défier
leur dire les phrases à scandales
celles qui pourraient leur faire voir les choses, autrement
leur montrer la vraie couleur du temps
as-tu jamais un jour essayé mon ami ?"

Chaque jour qui passe est un jour d’impasse
mais la colombe surgit et trace la voie.

vendredi 13 juillet 2007


J'ai percuté la rampe à l'envers
me suis retrouvé les deux pieds sur terre
sur un coup de tonnerre, raide comme une équerre
juste avant l'après-guerre, planté dans un cimetière.

Miséricorde, c'était pas triste je vous l'accorde
pas encore de concorde mais des hordes
de jongleurs à désordre, qui grattent
sur des six cordes, les airs du désaccord.

Ils saignent et baignent dans l'immense plaine
les tirs d'obus, c'est ça qu'ils craignent
ils sont là par centaine avec un seul capitaine
ses pauvres gars choppent la migraine par demi-douzaine.

J'ai reçu des éclats, je ne sais plus trop pourquoi
on m'a dit, toi va par-là et suit cette croix
j'ai vu des caporaux qui nettoient et d'autres servirent de proie
et puis dans le tas, y a ceux qui aboient et ceux qu'on ne revoit pas.

Aussi j'ai décidé de ne plus y retourner
une jambe en moins c'est lourd payé
le délai est bien trop long à rester dans l'abstrait
mais je n'ai pas eu le choix, une fois réparé
j'étais renvoyé dans une tranchée.

Et puis il y a eu cette nuit où l'on n'entendit plus un bruit
notre sergent entreprit une sortie dans la boue, aplati
c'était de la folie mais on suivit comme des zombies
bien trop prés, accroupis dans le brouillard, ce fut une boucherie
les MP40 et mortiers ont chanté comme des furies
"Tous aux abris" je pourrais écrire mon autobiographie.

Alors sur ma seule jambe moi j'ai couru
bien plus vite qu'un pendu avant d'être abattu
et sur ma route j'ai dit adieu aux tondus
aux vieux que j'avais connu, étendus
je les avais prévenu et maintenant, tout était foutu.

Mais je ne sais pas pourquoi, j'ai dû trébucher
je suis tombé et à cet instant j'ai repensé
à ma femme, mes enfants, que je les aimais.
Tout s'atténuait, et pour les rejoindre je m'en allais
bien plus vite que pour finir fusillé.

mardi 3 juillet 2007





Un ascenseur à chiffres négatifs
plongeant dans le lointain passé
des bas-fonds de pensées obstruées
aux formes de verbe éblouissantes
le présent souvenir d'une inconnue
spectre vagabond à l'apparence de dame
survole par soupiraux au large couloir
revoir sous l'histoire les insurgés du malheur
pleuvoir les lames du perfide inquisiteur
sonner minuit et trancher les gorges
offrant le sang des fleurs servantes.

Les pièces souterraines, caveaux d'argent
tenant lieu aux yeux enfoncés, d'oubliettes à damnés
juste au-dessous des cabarets des gens de lettres
des chansonniers quelques écus acquittés
et d'une rombière à gros jupons faisant ripaille
d'abondants raisins et sermonner les culottes courtes
petits pilleurs poisseux orphelins des marées.

Il y a eu cette nuit, nuit d'octobre à scarabées
colporteurs d'élixir miraculeux
quintessence du merveilleux, prodigieux bienfait
vendu sous l'oeil de gardes intrigués, amusés
la lune fit venir la dame des bois, femme des loups
accouplée avec le démon, sorcière à sacrifier
pour elle un bûché était prêt mais jamais capturée
l'on dit que ce sont les cris, les hurlements de la nuit
qui l'ont fait venir jusqu'ici, les plaintes faisant tressaillir les morts
par les ténèbres les loups étaient venus
la rendant féline, animale et imperceptible
elle se rendit et amena ses fauves dans l'antre
dévorant les bourreaux dans les prisons écarlates
mais les gens réveillés, croyant avoir affaire au diable
brûlèrent l'endroit considéré en l'instant
comme la porte de l'enfer terrifiant.

Plus d'un siècle plus tard, l'on peut toujours en ces lieux,
y lire la phrase écrite en cette sanglante nuit:
"N'as-tu vu les parois rougeâtres avancer de leurs crocs immenses et se replier sur ta gorge"
St Denis - 1864

dimanche 1 juillet 2007


Il y eut un matin, un mois prochain, une nuit d'après, presque, une année.
Tard dans la pénombre, remuant son café, elle était assise là, tout près.

On le lui avait bien dit mais maintenant je sais,
elle dépeint d'une main une vie sans abonnés,
combien d'années ?
Le large rideau orangé tarde à s'ouvrir sur le théâtre de sa vie.
Malgré cela, le soleil réchauffe la pièce et avance sur sa peau comme l'ombre d'un marchand de sable. Doux teint senteur pèche, il court dans ses cheveux de toute leur longueur. Jamais il ne s'était plut à se perdre ainsi, et dans son dos, finit de faire disparaître les derniers frissons, de ces matins solitairement froids.

Sur la table, un stylo, son agenda, une coupe, quelques agrumes, un rouge à lèvre et puis, hormis ses amis et son boulot, le vide absolu.
C'était bien ce matin là, qu'elle se surprit, à regarder sa vie.
Toujours, ces mêmes gestes, toujours qu'une seule brosse à dent dans la salle de bain, toujours ces soirées seule devant la télé ou ne jamais sortir accompagnée.
Cacher aux autres ce cruel manque d'affection, regarder les couples s'aimer,
se détester, attendant un signe, quelque part, mais où regarder ? (soupir).
Elle avale son café, deuxième soupir, s'en ressert un pour la bonne cause
et puis tient, l'envie de fumer lui reprend, tant pis, elle arrêtera une prochaine fois, un paquet se trouve là, dans le tiroir de la vieille commode, sous les magazines.

Aujourd'hui c'est férié, peut-être une belle journée...
Elle enfile son peignoir, ouvre les rideaux et dans ses yeux, le soleil devinant l'humidité qu'il y régnait, vint les éblouir de toute sa splendeur, transformant pupilles sombres en rivière étincelante.
Elle cligne des yeux et de deux gestes, place la clope à ses lèvres comme une veille habitude et embrase l'extrémité à l'aide d'une allumette. Et puis, le plaisir à évacuer cette fumée des poumons, comme si tous les malheurs s'y échappaient en même temps, les souffler dans le vent, les voir s'évaporer.

Tout ça est ridicule, elle jette la cigarette et la regarde tomber, du haut de son balcon. Alors elle pense qu'elle aurait peut-être le temps de se consumer avant d'atteindre le sol, que du sixième étage, elle aurait peut-être le temps... elle. Qu'elle dans sa vie, elle le voit passer le temps, tous les matins devant sa glace, en échangeant seulement, quelques mots avec un combiné, sans abonnés.

Penchée à son balcon, sur la pointe des pieds, au-dessus des toits et antennes paraboliques, par ce beau matin de mai, elle murmurait en secret qu'elle se pardonnait.
En équilibre sur la rambarde, sa pensée légère s'étant égarée, elle était prête à s'envoler. Alors soudainement, la sortant de ses envies, un vieil ami vint lui rappeler, que tout n'était pas encore fini, et que si jamais elle avait besoin, elle pouvait appeler, le téléphone se mettant à sonner.

mardi 19 juin 2007




Après

La bouteille de cendres voyageait à travers courants et marées.
Elle l'avait déposée là, au pied de cette digue, jurant de ne plus y revenir.
Souhaitant mettre fin à ces souvenirs, commencer une autre vie, oublier.
Marchant pieds nus dans la forêt et voulant se perdre un instant.



et si ?

Avant

Un pas derrière eux, descendant du train en marche,
restant un mètre au dessus du sol et voir le ciel à l'envers.
Comme dans son rêve.
Allongée, la tête dans le vide sur son lit, elle flânait devant sa télé en repensant à lui.
11H30 il était parti quai n°3 sans lui dire quand il reviendrait.
Sentiment d'abandon. Se laissant aller aujourd'hui jusqu'a ne plus vivre que par lui.
Fixée sur l'image du seul miroir de sa chambre, l'orange était dans sa coupe.
Quelques lettres là, écrites par lui, gisaient sur le sol et puis son odeur dans les draps.
Sourire ou pleurer, elle ne savait plus.
Quai n°3 dans ses bras, la serrant si fort.
Trop de passions s'étaient écoulées. Pour elle, il reviendrait et si alors ce n'était pas le cas, il l'appellerait sûrement.
Son cœur se décomposait, piégé par le doute.
Aucunes larmes ne pouvaient couler sur sa joue et pourtant.
Etendue, lasse, elle rêvassait dans une tristesse qui s'amplifiait.
Pourquoi cette orange là-bas ? Alors qu'hier quand il était encore ici, une pomme s'y trouvait ?
A t-on échangé sa vie ? Dans ses lettres, le mot "pour toujours" n'avait peut-être pas le même sens pour lui ? Elle qui lui avait demandé de l'aimer, au moins le temps d'un tour de cadran.

La lumière du jour qui se couchait dehors, plongea sa chambre dans une obscurité naissante, et l'orange devint verte, comme si 3 années s'étaient écoulées.
Elle se leva péniblement, sortit plus ou moins de sa léthargie, et prit l'orange dans ses mains.
C'est alors, qu'au-dessus d'elle, l'horloge se mit a reculer vitesse grand V et puis comme détraquée par le temps, toute sa chambre tourna autour d'elle, tel un manège de chevaux étourdissant.
Ce matin brusquement tout s'arrêta à 11H25.
Alors comme par réveillée d'une nouvelle conscience, elle sortit de sa chambre et courut, courut encore jusqu'au quai n°3.
Et devant la foule, elle sauta dans ses bras.
_ "Reste avec moi !" lui dit-elle, "reste avec moi".

Et lui tout d'un coup tomba en poussière.
Sa montre, pourtant indiqua 29, alors que, dans l'autre dimension la bouteille atteignit son but.
La mort s'apercevant s'être trompée, lui redonna vie, effaçant de leurs mémoires ce tragique incident.
Et de l'autre coté, l'orange retrouva sa couleur.

dimanche 17 juin 2007


Il n'y a pas de sons
aucune voiture
pas un seul piaf
aucune habitation
pas une seule âme
pour chance, un peu de vent...
..................
S'envole un nuage de poussière
je couvre mes yeux
un pas sur le coté
et trois pierres dégringolent
roulant comme ça
prenant de l'élan
pour dans un dernier saut
éclabousser et disparaître
au fond de l'eau..
..............
La masse liquide
réchauffée par le soleil
bercée par les flots
en devenait attirante,
alors pieds nus
sur les rochers de mousse
doucement vers elle, j'allais...
lentement rentrer, pour rester
quelques instants, immergé
les yeux fermés, dans une apesanteur relaxante.
......
Revenu m'oxygéner,
le dos flottant sur les vagues,
du bout d'un doigt, je touchais...
le ciel, sentant l'air passer sur ma peau mouillée
Mon corps, dans l'eau et le vent
je referme les yeux...
porté par le vent, balayé par la mer...
porté par le vent, balayé par la mer...
porté par le vent, balayé par la mer...

jeudi 14 juin 2007


Des formes, déforment le surplus.
L'opéra suit et essuie une descente ondulée
sur des flancs fluviales, immenses en rainures acoustiques.
Se perdant, il disparaît, sous les griffes d'une grille,
bouche d'égout cartonnée, il n'a plus pied.
La musique s'assourdit dans le noir
et l'on tend une oreille sensible au moindre ultrason.
Les lépreux sont où, se cachent-ils eux aussi,
ou évite t-on prudemment de parler d'eux ?

Ingurgiter de la salade et boire du vent diffusé à grande échelle,
voila tout ce qu'elles sachent faire, les formes climatiques.
De la paperasse en veux-tu on brûlera,
alors les braises forment une flaque, le ciel s'y noie, si noir
Sur elle, s'abattant de tout son poids, tu vois pourquoi ... c'est leur loi
Atmosphère ne lui avait pas dit, croyant avoir encore le temps.
L'insuffisante ne sait se retenir alors elle déborde sur les cotés
et nous glace les pieds, à nous, les formes antiques
qui marchons sur la tête, reculons au futur.
Elle se dit disperser par les foules, que tout est planifié,
l'assemblage de lettres, la manigance des mots, tout ça...
et puis, une table de citron, pour les réunions, trop vieille peut-être.
Alors elle s'assieds où elle peut,
oubliant vite le peu de confort
et voit les autres sortir par la grande porte,
celle qui ne se réouvre plus,
plonger dans l'infini.

Elle est toute ruinée mais elle se dit,
qu'ils seront mis en sûreté pour leur réveil dans l'haut de la, dans l'haut du si et du sol.
Pour ne pas être déformés par les formes climatiques de nuages formés aux formes fermées, la pâleur du sombre s'étant attaquée au pire...
La maigre peine travaillée en vallée sur des accords majeurs,
détruite à jamais, et les disciples de la perfection,
s'en vont en sifflotant, comme si rien de tout cela n'était jamais arrivé.

Les mots seront la drogue interdite.

mercredi 6 juin 2007

La première fois que je suis allé en montagne, je fus très étonné par un troupeau d'ours en train de brouter dans un champ de marguerites. Mais ce qui me frappa le plus, fut ces bergers qui piquaient du bec contre l'écorce des grands sapins. De temps en temps, sous leur poids, les arbres se pliaient à l'horizontal et si les bergers y étaient agrippés à deux, malheur alors si l'un lâchait prise. L'arbre revenait immédiatement en position vertical, et l'autre se voyait propulser dans les airs, volant au dessus de la forêt et atterrissant au milieu d'un essaim de mille-feuilles épineux ou dans une colonie d'impalas déchainés qui s'en faisait des passes avec leurs sabots arrières. Parfois, il y avait des randonneurs qui descendaient en patin à roulettes, mais c'était rare. Aussi lorsque je suis arrivé en haut, une chose me stupéfia. Il y avait là un lac de sable et une maître-nageuse en kimono perchée sur un siège-échelle.

_ Quelle est donc cette mascarade, dis-je, où est la mer ?
En me montrant du doigt elle me répond le plus naturellement :
_ Là-bas.
Alors je me tourne et vois lentement arriver la mer de nuages.
_ On peut aller se baigner, demandai-je.
_ Bien sûr, mais il faut que je vous fasse une prise de karaté avant.
_ Euh... est-ce bien nécessaire ?
_ Tout à fait.
Alors elle se lève, descend et se dirige vers moi.
_ Non mais vous... Oh regardez derrière vous, un dromadaire de Camel enfumé !!!
Elle se retourne l'idiote, je cours mais me prends les pieds dans un câble électrique sauvage. Et en ¼ de seconde, la maître-nageuse se trouve devant moi, m'agrippe et me fait décoller grâce à une non moins célèbre prise qu'elle exécute au ralenti. J'applaudis, c'était magnifique.
Me voilà en train d'essayer d'attraper un de ces oiseaux-bouée. Je me faufile à l'intérieur, effectue un looping arrière et plonge dans la mer de coton.
De là, je fais un bras d'honneur à cette folle et rejoins le sommet de la montagne en face en nageant.

Mes amis je vous le dis, la montagne est peuplée d'êtres féroces, de sauvageons aux manières peu délicates, de rustres barbares et d'atroces visions qui vous hanteront pendant des semaines. Pour ma part, j'en garde un souvenir effroyable.
Pour ne pas totalement gâcher mes vacances, je suis parti les finir sur une plage du sud. Malheur, où avais-je encore mis les pieds ! Des moniteurs de ski veillaient à ce que tout le monde soit bien équipé, pour les faire descendre tout schuss depuis les dunes jusque dans la flotte. On n'en revoyait ressortir aucun.

_ Mon dieu, mais où est-ce que vous les envoyez, questionnai-je.
_ Ben ils arrivent en face, en Afrique, de là ils prennent leur élan depuis le haut des pyramides et reviennent en mastiquant gaiement leur tuba.
_ Incroyable !
Ce monde est-il devenu fou sans moi ? C'est vraiment pas juste.

lundi 4 juin 2007

Je sais que r_i_s avait déjà parlé de poux dans une de ses péripéties,
mais il fallait à tout prix que je vous raconte ma version.

Vous avez tous sûrement déjà entendu parler ou même constater de vos propres yeux
ou par ceux de quelqu'un d'autre... la surpopulation de certaines villes !
et bien c'est ce qu'il se passe sur la tête de bon nombre de chevelus en tout genre.
Alors un beau jour, Kranie la puce, eut une excellente idée,
faire fortune sur la tête des chauves.

Pour cela elle monta la plus formidable affaire de tous les temps.
Elle se tourna brusquement vers Gino le carrossier et lança:
_ ça y est je sais, il faut monter un stand de patins à glace !
La petite entreprise prit forme et pour remédier à la désertification des crânes lisses
les poux se faisaient dorer la pilule tout en patinant gaiement,
bref, le rendez-vous V.I.P. pour les vacances.

Ainsi du soir au matin, les foules se précipitaient faire la queue devant le stand qui ne désemplissait pas. Et les chauves, fiers de retrouver un crâne moins dégarni, en étaient extrêmement ravis.

Mais ce n'était pas tout, Kranie entreprit de conquérir le marché asiatique,
et plus précisément chez les non moins nombreux moines bouddhistes.
Kranie fut bientôt une star adulée, la reine des patins
mais du jour au lendemain, elle disparut.
De par son esprit aventurier et souhaitant agrandir ses affaires,
elle s'était mise en tête de coloniser les campings de naturistes.

_ En voila de la surface, se puça t-elle, ici je pourrai même ouvrir une chaîne de restaurants !
Mais par malheur elle mit la tête dans un endroit à vent, et par une énorme soufflerie fut bazardée dans une grosse masse molle et odorante se refermant sur elle, l'étouffant comme une moins que rien.
Elle lança un dernier sos à ses congénères, puis s'éteint.

Depuis, au dessus de chaque stand, un écriteau mentionne l'information suivante:
" Ne quittez pas vos têtes ! "

samedi 2 juin 2007

Le cannibale crève la dalle
et rencontre Chantal, toute pâle, un soir de bal
il l'amène chez lui dans le Cantal
un coin pas banal.
Elle prend sa malle, l'ouvre comme une pétale
sur le lit tout sale et s'étonne d'avoir oublié son châle
A sa gorge elle à mal car malade est la Chantal
Le cannibale quand à lui, s'affale
et se cale le bide avec une grosse balle
faisant office de casse-dalle
Demain c'est carnaval et il pourra savourer sa caille
L'animal s'imagine déjà un festin royal
car dans son monde infernal, la chair humaine est idéale
Le dernier bal de Chantal lui fut fatal
par une soirée d'une chaleur infernale
elle passa sous les crocs du gars pas normal
Et le lendemain dans le journal
le cannibale avouait, avoir perdu les pédales
sous les attraits de Chantal, qu'il jugeait impeccables.

lundi 21 mai 2007


Colonne de marbre
sur nuit blanche
proche du divan
aux regards des étoiles
s'offrant délacée
sur ta nuque le souffle
frisson volupté
Du verre de sang rassasiée
succube ennivrée, exposée
d'une phalange effleurée


court la perle
déferlante de vagues
ascension mystique
divine ensorceleuse
lueur douce tamisée
projète les formes
de tes pieds léchés
attendent ces incubes
rampants d'une ferveur
passionés ils sont
ardeur d'états d'âme
fusionnels exploités
déesse ils te servent
de ton choix se languissent
cette nuit celui qui
d'une dernière etreinte
mourira pour toi



vendredi 11 mai 2007


Je me dirigeais vers ce banc, prés de la statue Brassens
et prenais place, un peu, au milieu de ce parc, désert.
Mon instrument sur les genoux, j'entamais les airs mélodieux,
faisant vibrer de mes doigts, les cordes de ma gratte enflammée.
Chaque note, chaque air, si pur, si harmonieux
faisait danser les feuilles mortes, dans des tourbillons de vie
Chut !!! quelqu'un passe.
_ Excusez moi, je joue faux...
Et quand le malheureux fut partit, au départ d'une chanson
toutes les feuilles se remettaient debout et danser encore.
Et puis au bout de l'allée, mon ami arriva,
entraînant, l'averse et la pluie,
de ses rythmes endiablés d'harmonica.
Sur et autour de lui, les gouttes d'eau sautaient
dans des farandoles de joie.
D'un chaleureux salut, il s'assit lui aussi, trempé d'extase
et avec moi, entamions les airs de la belle nature.
D'un magique élan commun, et sous nos mélodies effrénées,
les feuilles au contact de l'eau, tourbillonnaient de joie et d'envie,
de ce formidable spectacle, nous jouions de plus belle.
C'est alors que chaque goutte prirent les feuilles sous leurs ailes,
les entraînant vers le haut et les déposèrent délicatement
sur chaque branche d'arbre dévêtu.
Le bonheur procuré s'amplifiait au regard de ces feuilles jaunies,
redevenant vertes par le contact de leur vie d'avant retrouvée.
Et nous, un sourire bêta aux lèvres,
parcourions les natures mortes,
et au fil de nos notes, par les routes vagabondes,
redonnions joie en ce qui était éteint.

vendredi 4 mai 2007





Jamais, James met d'écharpe
pourtant par tous temps
il neige... n'ai-je pas vu à travers les vitres teintées
le marchand de glaces sonner le glas
et appeler la foudre, les fous de poudre
faire grincer leurs ongles sur le tableau
attendre la limousine tout en dégustant du caviar bon marché
et avant d'y grimper, marcher dans les excréments des enfants
qui promenés en laisse, se laissent guidés dans le monde déglingué que leur offrent leurs aînés.

Et ils peuvent, pleurent et se heurtent à la manif
se frayant un passage jusqu'à la scène
débrayés qu'ils sont, ces vulgaires clowns du showbiz
musique à faire, à taire et dans l'air, se dévoilent
leurs suspensions à retardement, jouant à coté
tel des Syd Barrett dans l'art de la gloire
je frôle la compréhension avec tension
et ramasse un autographe perdu là, par l'agitation des gus

l
l
l
l
l
L'entracte fut longue, je crois m'enivrer des phrases à dire
des ronds qui s'enchaînent, perdant l'équilibre
sur mon estrade, je vois, revois et perçois
les milliers d'yeux qui s'affolent
la pluie mitraille la tribune depuis des lustres
et le même air sur scène et leurs visages
toujours les mêmes gestes avec un zeste de panache en plus
trois grattes et un pianiste plantent le décor
je sors, me rafraîchir, dans le frais, réfléchir
et chanter cet air dans ma tête
"Strawberry Fields Forever"

Le concert marque dans le temps
toujours là depuis l'an dernier
leurs doigts ne brûlent pas
comment jouer si longtemps ?
Tel des automates à la sauce tomate
je les mate ne jamais finir un morceau
la mort dans un sceau, retourné sur le sable et s'envoler
téléphone-moi, appelle moi, me sortir de là
la grotte est immense, l'écho interminable
le petit train passe ramener encore et toujours plus de monde
le parfum s'emploie a éradiquer la mélancolie
et transformer face terne en sourire inerte, crispant les mâchoires
a jamais, James le film ne s'éteint
et ceux qui n'ont plus de jus tombent comme des ballons sans hélium
Tu payes, tu restes, même si ça ne finit jamais
tu as voulu venir, revenir et te souvenir
comment c'était avant, un moulin à vent
dérobé sous leurs chaussures pointues
eux les lutins, sacrés farceurs !


mardi 1 mai 2007