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Espace dimensionnel - Space Fictions + Photos
Design, textes et photos eipho

mercredi 31 décembre 2008


photo eipho
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Trois heures de l'après-midi en nostalgie, un banc de bois
défiant soleil, l'intemporel et se rappeler, comme c'était parfois.

« As-tu oublié fit l'oiseau-gomme » - « As-tu, réglé ta montre ? »
                                                       (penser à son horloge interne)
Ici vous intervenez, sifflez à l'oiseau:
_ Le temps m'a échappé... complètement..

- le vide, partout, se remplit des pensées... -

Il voulut être un messager de vous à l'oiseau
mais il n'y eut que le creux du ciel et les fêtes au loin.
Avait-il pensé un jour, converser dans Le langage qui réunissait tout ?
Il ne savait parler lui-même, mais acceptait de le faire à votre place.

Le banc de bois est la silhouette qu'un soleil déplace.

Et toutes les formes, s'égarent, se dispersent comme les fresques dites percées.
Un support voyageur du temps, les ombres s'inclinent et se focalisent
à une portée de main sur les rêves insaisissables, notes aériennes presque insensibles
regorgeant d'insondables mystères et de fréquentes questions sur:

- S'échapper, le temps peut-il ? Nous prendre et nous faire voyager
sur un banc de bois, nous amener là où il veut et ne rien contrôler.
Le temps peut-il ? Faire en sorte que l'on ait aucune emprise sur lui
et que cela soit lui, qui déplace les pionniers chercheurs d'intervalles-sensation.


- le vide, partout, se remplit des pensées... -

L'oiseau savait siffler, il savait dire et se faire entendre
le banc de bois restait muet, même si sa silhouette s'éclipsait
ne sifflant vos réponses ou questions qu'en son for intérieur
et le temps l'amenait ailleurs, plus tard, aux portes du Mondebleu
apprendre Le langage de l'oiseau, pour un jour pouvoir vous parler.

Le banc de bois est la silhouette qu'un soleil déplace.


Bonnes fêtes à tous
que 2009, soit une juste mélodie_


lundi 29 décembre 2008


- Agrandissement au clic


Là où les mots n'ont plus d'importance, le silence se lit comme toute vérité.

On y accroche nos aises parce qu'on se dit
que cette vérité là, est plus souhaitable qu'une autre.
Ne disant rien, laissant couler le fleuve comme le Présent
un Présent qui oublie, les peines et tracas
parce que dans sa réalité, ceux-ci n'ont plus le moindre intérêt.

Vous pourrez lui parler d'autant de victimes que vous voudrez
en s'apitoyant, cela ne fera que grossir l'ampleur
que d'autres désigneront comme dégâts irréversibles.
Or, ceci n'est juste que la marche de la Vie, tout s'éteint, tout recommence, en mieux. Alors même si il reste une trace, tout finit par se cicatriser, s'effacer, s'annuler comme ces dettes que nous aurons protégées, compensées, aimées puis enfin embellies
faisant désormais partie de cette carte qu'est, notre route initiatrice.

Celui qui veut l'enfer pour lui ou autrui, justifie ainsi qu'il ne l'a pas connu.
(Peut-on le qualifier de novice, d'inexpérimenté ? non, car tel doit être son parcours à cette heure, comme il fut probablement le nôtre auparavant).

Passer par certaines étapes n'est pas sanction, mais quelque chose pouvant réveiller autre chose qui n'existait pas avant, comme, la tolérance, la compassion, le partage ou même l'écoute.

Il s'écouta alors, longuement, ainsi que sa respiration, son cœur défaillant
et entreprit de guérir de ses anciens maux, comme il ne l'avait jamais fait
comme jamais alors, personne ne le lui avait montré.
Il apprit que ces trois dernières années, et ses périples en solitaire avaient servi à cela : se trouver.

Les étapes d'une vie, les instants d'un regard vers l'existence
apercevant ce mouvement nous ayant fait grandir
progressant d'une marche colossale vers la destinée.

Le Présent parut plus épanoui
en effet, le silence se lut comme toute vérité.
Il n'y avait rien à faire, rien à dire
seulement accepter.


samedi 20 décembre 2008



lundi 15 décembre 2008



_ J'ai prié les Dieux qu'ils fassent de toi un lapin, m'a t-elle dit.
Un lapin ? Hihi, pourquoi un lapin aurais-je voulu lui demander. J'avais juste oublié que nous dormions tous les deux, que dans ce sommeil partagé, je lui racontai l'instant d'un rêve, où je suffoquai, atteint d'un malaise cardiaque.
_ Ce n'est pas un rêve, a t-elle chuchoté en me serrant dans ses bras.
_ Dormons-nous encore ? lui ai-je demandé.
_ Oui, nous dormons, fit-elle dans un doux sourire.
_ Je n'ai pas eu peur, ai-je dit. Ou si, juste que nous nous perdions l'un sans l'autre.
_ Non, ça ne se peut pas, m'a t-elle confié. Le cœur se remplit où la présence se retire et s'évanouit. Respire, respire fort et l'Amour sera ton corps.
Quelque chose d'étrange, oui vraiment étrange s'est alors produit. Le grand parfum de la tranquillité, la douceur d'une paix sublime, où une joie toute divine s'élança depuis un feu solaire intérieur et nous baignions dans la Lumière, elle et moi, comme une seule et même étincelle. Ma main s'est fondue dans sa main, mon corps s'est enveloppé sur son corps, et j'ai touché son âme.
_ Comment sont les lapins ? ai-je demandé.
_ Ils courent et bondissent dans les herbes hautes, s'amusent avec les papillons, s'enivrent du parfum des fleurs, découvrent ce large monde si magique pour eux, vivent dans l'insouciance des jours d'été. Ils ne se font pas la guerre, ne connaissent pas la méchanceté, n'ont pas de cœur pour aimer ou pleurer, ne saignent pas du mal que l'on pourrait leur faire. Un lapin, c'est un être féerique à travers le regard d'un enfant. Un lapin, c'est la liberté.
_ Alors j'aimerais bien être un lapin maintenant, comme ça, tu sauras ce que je suis devenu. Dormons-nous toujours ?
_ Le sommeil est ta vérité. Je ne suis que ton rêve.
_ Où es-tu ?
_ Là, en toi. À jamais.
...
_ Je me rappelle à présent, ce qu'il s'est passé. Dans mon rêve, j'étais mis en contact avec des personnes qui m'aimaient, qui m'appreciaient entièrement pour ce que j'étais. Mon cœur en a été rempli d'un coup et n'a pas tenu. Tu sais, j'ai rêvé que j'étais un homme.

Le rêve fut fini, je l'embrassai, elle, la Vie, à jamais.



jeudi 11 décembre 2008


Une ville dort le jour

une vie dort le jour
la vie dort son jour
le jour dort la ville
la ville : vie qui dort
un jour dans la vie d'une vie
dort son jour dans une ville
la photographie réveilla la vie.

Une ville donne la nuit

la note, seulement, d'une vie éveillée
la nuit éveille sa ville
le jour d'une nuit
la ville : vie qui pense
un jour dans le silence d'une vie
panse ses villes dans sa nuit
l'interruption endormit la vie.

Une ville, vie de jour/nuit
sur la carte le prix inscrit



lundi 8 décembre 2008


L'écorce de sa peau était écrite dans un braille qu'il ne connaissait pas.

" Voici celle qui est, qui était peut-être "

Il porta sa main endolorie à son front pour en faire jaillir une lointaine pensée de paix, émergeant des mondes dont il venait.

Quand le Cri Noir du Jars résonna trois fois
il fut dispersé dans l'insondable, les colossaux Big-Bang.

" Voilà un monde qui s'est tu "

Ils virent alors, la légende de la Terre
celle du cœur qu'ils y avaient mis.

Et naissait jadis, l'évasion de l'esprit_


jeudi 4 décembre 2008


Dans une leçon du son
les mondes liquides fixent leur apesanteur
évitant une montée des eaux due à une tristesse amplifiée.
Alors elle vit dans les cinq mondes
cinq mondes identiques aux formes différentes
où dans la marche, une jambe avance le corps, l'autre le retient.
Je l'appelle, elle me répond:
" Dis-voir, est-ce la neige que l'on entend à l'autre bout du fil ? "

Le fil du temps m'apparut alors comme quelque chose qui me relia à elle
et puis c'était tout. Pas envie de perdre ce fil, aussi je l'avalai.

Elle eut l'idée, dans ses mondes, de faire une sorte de ce que l'on pourrait appeler ici un journal télévisé, si ce n'est qu'il ne distribue que des bonnes nouvelles. Ainsi les gens éviteraient de trop se plaindre, d'avoir un peu moins peur d'eux-mêmes et des autres, seraient plus heureux et s'aimeraient donc, entre eux davantage, me dit-elle satisfaite.

Une diffusion de joie dans le cosmos est une bonne chose, et j'ai tout de suite fait la comparaison avec ce que pouvait émettre la Terre...
Pas de comparaison me suggéra t-elle, il vous faut passer par toutes les étapes pour voir plus loin. Si vous en êtes là aujourd'hui, c'est parce que vous devez passer par-là, et apprendre tout ce que cela peut vous apporter pour mieux avancer.

Je regardai son hologramme dans le ciel de la nuit et restai silencieux.
Elle se sert de la voie lactée pour communiquer ai-je pensé, car elle vibre et s'intensifie quand j'entends ses paroles.

Pourquoi cinq mondes, lui ai-je demandé.
" Les cinq mondes représentent les cinq dimensions "
Cette réponse me suffit.
" Tu sais tu as un don répliquai-je, celui de faire voir aux gens qui ils sont "


lundi 1 décembre 2008



Un hôtel sommeille sur trois étoiles.
C'est à dire qu'il est assez large pour s'étendre dans pareille distance
peut-être lui servent-elles de piliers fondation.
Il faut quarante-trois jours pour en faire le tour, mais on y a installé une patinoire galactique.
Vous prenez de la vitesse, vous vous élancez et vous absorbez 9G à la seconde.
Votre corps est là-bas, votre esprit est ici.
De ce fait, il lui faut trois jours pour regagner votre corps.
Si une piqûre de météorite se plantait dans votre main, vous ne la ressentirez que longtemps plus tard.

À l'arrivée, ils ont installé mon corps sur un lit, attendant que mon esprit se pointe.
Pour régler le problème de décalage horaire et corporel, il faut faire l'amour à une femme différente, une déesse.
« Êtes-vous venu seul ? »
« Oui, on ne m'a pas prévenu. »
Parmi aucune ou toutes que je connaissais, il y en avait qu'une ici ou là-bas, aussi je choisis et n'ai pas pris n'importe qui.
J'ai désigné la seule, celle qui était devant moi, la Vierge Marie.
Elle eut les joues toutes rouges, fut confuse et je sentis son cœur se remettre à battre après deux mille ans.
Elle me dit:
« Avant tu étais mon fils, maintenant tu es mon homme, ensuite tu seras mon père. »
Marie est folle.
Mais plus tard je compris. On lui donne deux mille ans alors qu'elle est immortelle et n'a toujours que trente ans.
Cet hôtel est le sien j'ai pensé et c'est elle qui m'y a appelé.
Aussi, trouverai-je un moyen de l'en remercier.

J'ai été sur ma Terre, lui ai écrit un poème avec des grains de sable et poussière et l'ai soufflé vers ses étoiles. Trois filantes alors, j'ai vu éclairer le grand hôtel là-haut.

Cet hôtel est un bordel de l'amour
un bordel qui remet tout en place.
Oui, un sacré bordel dans les étoiles, alors le ciel a ri avec moi.
Et le lendemain, sur la patinoire du retour, elle me tint la main
dans une grande trainée lumineuse, se dépliant dans l'espace.


samedi 29 novembre 2008




Combien d'orage orange nous aurions dû avaler, pour nous sentir comme le papier gelé.
Elle aurait d'abord écrit sur nos phalanges, trois mots par doigt et crocheté le verrou de nos poignets, à moi et mon reflet dans le miroir de la fébrilité.
J'aurais pu apercevoir alors, les formules à double sens, de ses phrases voilées, pour libérer mon corps de l'emprise immortelle, l'électrique distance de ses envies lunatiques et émouvantes.

Les marées de ses pensées, subliment les miennes, inondent les jours à ne savoir si, la foudre de ses yeux s'abattra sur moi ou, sur mon insomniaque reflet argenté. Lui qui pense deux fois, oublie d'être à moitié, et se perd tragiquement dans un effacement du temps, se heurtant aux obstacles sans plus aucune importance ni attention.

13H30, le pouls qui sonne, se libérer d'un comatique parfum planant, rêverie de jour, à contre sens, sortir de l'hibernation du néant. Palper les contrefaçons de l'inconscient, deviner les phrases célestes avant qu'elles ne tombent du firmament de mes songes dérivés. Essayer de dormir sans faire un seul rêve de sa gamme d'elle, brûler mes ailes à l'envers, et plonger du grand canyon en jurant de devenir une flaque d'eau cosmique. Atteignant alors son but, le Colorado se changerait ainsi en fleuve de larmes épicées, puis s'évaporant, il retomberait sur l'humanité en étoiles cérébrales révélatrices, de ce qui est le vrai sens d'aimer.

J'aurais les chevilles liées, que mon reflet galoperait toujours plus fort.
J'aurais les yeux attachés, que mon regard transpercerait toujours plus loin.
Et une mouche est sortie de ma tête, y laissant son bourdonnement paralysant, une drogue hallucinogène venant éclairer les passages invisibles, les routes stupéfiantes de sa danse hypnotique, les frissons de ses rires et la courbe de ses mots, dans mon dos, sont autant de poignards sculptant dans ma roche, un cœur tout neuf. Taillant les défauts au marteau, retirant l'inutile de la vie dans une machine à nuage, et glisser sur un toboggan de chamallow, directement sur son corps abricot.

J'ai attrapé l'heure en face, lui ai dit de nous laisser seuls, de ne plus nous déranger et de faire croire aux arbres que leurs ombres ne bougeaient pas. Ils s'endormiraient alors, paisibles de nous voir branche dans la branche, moi et la douce fée des temps modernes, capturée dans le filet de mes doigts néptuniens. Et même le soleil, obligé de venir nous assister dans la balade des pas légers, les passagers d'un grand aller, vers une éclipse mouvementée en aurores australes interminables et, saupoudrées de regards charmés.
J'ai mis, trois cailloux sonores de sa voix dans mon oreille interne, un coquillage et une pierre de son corps dans mon crânamain-baladeur, un filtre enivrant de son arôme directement dans ma truffe et tous nos souvenirs, dans le registre de mes yeux cinéma à lecture sensationnelle.

Mon reflet est tombé sous terre, là où les nuages semblent se noyer sous une mer arc-en-ciel, à deux pas d'une asphyxie brûlante et sexuelle. Se cramponnant de toutes ses forces, pour résister à l'appel du siphon, les eaux s'évacuant créent le tourbillon, mais mon reflet transpire et en rajoute, des gouttes d'envies à n'en plus finir, et moi je le regarde, ne sachant lui dire: «Vas-y fonce !» ou «Résiste mon gars, tu y es presque !» Et puis, malgré toute sa force, il se laisse happer, comme dans un éclair, un orage orange me faisant avaler, animant alors une vibration dans toute mon échine, dressant tous les poils de mon pelage hivernal, crachant la maladie frustration tel le volcan...
ça y est... je suis, le Nouvel homme.


jeudi 20 novembre 2008

L’un est l’autre qui se connaît en lui
L’autre est l’un qui ne se connaît pas


31940 mena l’expérience de dislocation à son terme. Les parties de son corps envoyées à l’autre bout de la terre, répondaient et communiquaient toujours entre elles. Un coup de poing lui était envoyé au Liban, et on entendait un cri en Chine. Ses yeux lisaient une merveille à San Francisco, et son cœur vibrait d’émotion en Antarctique.
« Il y a toujours un contact dans la matière », confia-t-il à l’équipe, en cette fin d’automne 1973. « Si cela est ainsi, l’humanité devrait bientôt ressentir les effets de sa propre vie partout dans le monde », disait-il trois mois plus tard aux journalistes de la Conferencial Human Energy. « Envoyez seulement mes deux bras sur la lune et je vous construirais une cité sans scaphandre. »
Sans rien y paraître, les scientifiques de toute part étudièrent le phénomène jour et nuit : « C’est impossible », avaient-ils conclu.
C’est alors que le projet 810 fut lancé. Le 15 juin 1975, on décida de bâtir virtuellement une Terre nouvelle, pure, intacte, qu’on matérialisa ensuite à l’aide du fameux F-Ophotron à dix-sept mille milliards d’euros. Huit individus avaient été choisis pour leur qualité d’expert, spécialistes en dédoublement, ou sortie hors du corps, dont 31940 faisait office de leader. Le but était d’envoyer le corps sur la nouvelle planète et l’esprit restait sur Terre pour retranscrire les événements. « Cela a aussi son point positif, nous dit 31940. Le corps n’est plus exposé à la pollution, c’est comme un renouveau, une renaissance. » _ « Oui, l’air étant pur, continuait un autre, l’esprit sur Terre en ressent tous les bénéfices, cela change son mode de pensée en vision beaucoup plus pure de ce que pourrait être la vraie vie ici. »
« Cela est tout simplement épatant, déclara l’équipe supervisant le projet. Faut-il donc sortir de la couche terrestre pour mieux voir le monde ? » C’était le 3 septembre, le jour où 31940 égara une de ses jambes sur la nouvelle Terre.
« Bon dieu, fit l’un des directeurs, si vous ressentez partout votre matière, comment se fait-il que vous ne sentiez plus votre jambe ? »
« Je crois que c’est logique. La jambe retournée à elle-même, a fusionné avec la matière environnante. »
« Voulez-vous dire que tout ce qui est matière, même ce qui semble inerte, à son intelligence propre ? »
« C’est évident. » affichait en grand titre le magazine scientifique NDE d’octobre 75. « C’est évident. »
31940 disait plus tard : « Il n’y a pas d’inertie, même dans un mur en béton armé, tout bouge mais bien trop vite à nos yeux. C’est sa densité qui fait sa dureté apparente. Evaporez-vous et vous passerez à travers. »
« Ce qui veut dire ? » demanda le chef du projet.
« Que la matière est une, mais qu’elle se matérialise sous des aspects différents, et ces aspects ne sont valables que pour la matière en nous. Changeons de matière et la matière extérieure changera. »
« Oui mais comment changer de matière ? »
« Pourquoi vouloir changer quand ils nous restent tant à étudier avec celle de la Terre ? Et c’est peut-être lorsque nous connaîtrons parfaitement celle-là, que le changement se fera. »
« Peut-on le provoquer ce changement, le devancer ? »
« Oui, envoyez l’être humain dans le vide, quelque part dans l’espace. »
« Mais il va mourir instantanément ! »
« Non, son corps va se liquéfier en millier de bulles. Sa matière toute entière se divisera exactement comme a fait l’univers. Sa conscience se répandra partout où iront ces bouts de matière. Quant à l’esprit, il aura conscience de l’ensemble. »
« Ne peut-on pas obtenir ces sensations par un autre moyen ? En gardant toujours un corps intact ? »
« Dans ce cas il vous faut attendre l’évolution. Ou alors, avoir la faculté de sortir de votre corps, ou bien peut-être, pourriez-vous créer une planète où tout serait transparent, où tout pourrait se traverser, mais ça ne serait qu’un monde artificiel où vous ne seriez qu’un vulgaire fantôme. »

En 1982, le projet 810 travaillait en secret sur un nouveau projet. Celui de créer des corps presque sans matière, translucides, avec seulement des centres énergétiques le maintenant. Ces corps pouvaient être envoyés n’importe où, sur Terre ou dans l’espace. Il ne restait plus qu’à trouver les volontaires, et cela ne manquait pas, pour y projeter leur esprit et animer ces nouvelles "peaux" quasi indestructibles.
C’est en 1987 que le nouveau directeur de 810 déclara à la presse avoir des bases sur la lune, mars, venus et jupiter, et qu’à présent de nouvelles sociétés pouvaient naître, des sociétés libres de demeurer à plusieurs endroits à la fois, d’avoir une conscience à plusieurs endroits à la fois et de ne plus vivre qu’une seule vie, mais plusieurs en même temps.
En janvier 1988, 31940, pionnier du mouvement, sabota tous les laboratoires et la station mère du projet 810. Il déclara au monde que l’évolution ne devait pas se fabriquer artificiellement. Que l’humain n’était pas encore prêt à se déployer matériellement dans l’univers et qu’il avait encore beaucoup de chose à régler et à apprendre sur Terre.
Les mondes artificiels avaient disparu à jamais. 31940 fut seul à détenir le véritable projet 810.

lundi 17 novembre 2008




"c27c27" hurlait l'aigle-hirondelle traversant le grand platane
et dans sa dimension, nous retrouvions un lézard charpentier, assembleur de serrage de mains, il faisait se rencontrer des gens ne se connaissant pas
de tout horizon, de toute langue et oreille
on aurait pu croire alors, au rassemblement créateur d'une galaxie.

"c38c38" faisait la licorne éclatant le monde comme un ballon
libérant alors les progénitures comme le pollen, se répandant aux cinq cent vents tourneurs de page, les pages de leur histoire en partance, prenant le large, ils disaient adieu à la mère mouette sur le grand Port.
C'est un pélican vert, mémoire de poisson et sur son dos, un cavalier aux grands airs
des airs d'hiver corsaire, printemps accouplant mais aussi, de classique musique en prairie-papillon. C'est un, celui qui possède, l'arcaflèche ensanglanté accoucheur de vie.
Il perce et multiplie.

"c44c44" chantait une femme-libellule au bord d'un puits de ronces, un puits sans fond sans temps, où poussaient depuis les siècles apnéiques, les roses bleues d'un monde vertical. Des gens y dansent en se trémoussant par terre et sillonnent de haut en bas
l'espace et le vide qu'ils aiment aussi à effacer ou bien à peindre sur leurs flancs, les motifs psychédéliques d'imaginaires animaux, apparaissant sous leurs yeux, depuis leurs pensées sauvages.

L'aigle-hirondelle reste, la licorne reste, le pélican cavalier reste, la femme au puits reste. Ils sont la destinée, la fatalité, l'existence et l'espérance.
La forme change, le contenu demeure identique, quelle que soit la nature de la sphère, traduit la chouette-coccinelle de "c56c56"
Alors elle bat des ailes trois fois, produit l'étincelle qui embrase la vieille forêt mourante et surgit à la place, quatre arbres, les quatre arbres cardinaux d'une nouvelle carte.
Et demain, nous n'aurions plus froid.

"c63c63" le monde est fini, fermez tout, fermez tout, tonna la lumière ne pouvant éclairer plus. Ils fermèrent l'atmosphère, l'heure biosphère et profitèrent du tout nouvel air.


C'était, les Animaux créa-développeurs de monde


lundi 10 novembre 2008


Cosmic Jean-Louis (c'est son nom) est installé à la terrasse, non pas d'un café car cela est impossible (on l'imagine mal si petit pour tenir assis sur le rebord d'une soucoupe, les jambes se balançant dans le vide...), mais bel et bien d'une brasserie et articule avec sa bouche, des mots assez audibles pour lui-même, son voisin de droite ou l'être invisible lui faisant face.
Il dit ou il se dit qu'on ne peut et on ne doit pas, vouloir changer les gens
il dit aussi un peu plus tard, que cela ne partait pas de mauvaises intentions et il réfléchit
ou plutôt pense de nouveau, à tout ce qui a bien pu lui faire dire tout ça.
Cosmic affirme une seconde fois, posant son poing sur la table et d'une façon déterminée:
« Non, on ne doit pas vouloir les changer, mais s'adapter, être plus souple, sinon ils se ferment à vous » finissant sa phrase par un "malheureusement" silencieux.
Alors son voisin de table acquiesce d'un hochement de tête, ferme les yeux et disparaît.

Cosmic Jean-Louis regarde les gens de l'autre monde assis comme lui sans se voir, sous le pont différent. Il sort de sa poche une cabine téléphonique et compose un numéro (du loto).

_ Oui bonjour, ça serait pour prendre rendez-vous.
_ Nous ?
_ Pardon ?
_ Quoi ?
_ ... Euh, un rendez-vous, c'est possible ?
_ Où ?
_ ... Euh, chez vous ?
_ Ah ça y est j'ai compris, parce que je croyais que vous vouliez qu'on se rende !
_ Comment ça ?
_ Et bien, rendez-vous, haut les mains !
_ Comprend pas...
_ C'était de l'humour !
_ Ah ! ... bon... alors un rendez-vous c'est possible ?
_ Tous les deux ?
_ Non, chez vous !
_ C'est à dire que chez moi, je serai là !
_ Mais enfin, je veux un rendez-vous pour la visite annuelle de mon cerveau droit.
_ Alors si c'est pour lui, pourquoi appelez-vous à sa place ?
_ ... Mais c'est un canular ou quoi ? Je suis bien chez ......
_ Oui, quel est votre nom ?
_ Cosmic, Cosmic Jean-Louis.
_ Vous avez réussi le premier test, rendez-vous le 24 novembre à 22H40.
_ Où ?
_ Ben chez nous !
_ ... Ah !?


C J-L attend dans sa course
le risque d'être arrêté_

samedi 8 novembre 2008



J'imaginai les préférées du temps
comme ceci
et mon ami a dit quelque chose

pour lui faire l'immortel
.dans les conjonctures sauvages
une analogie pendant la vie
l'équation

Il pourrait également illustrer l'idée «luttant contre la mort»
comme souffrir et ne pas vouloir abandonner
et bat la douleur, avec son âme nue

je n'ai jamais noté ce point jusqu'à l'observer à ce moment;
et il se trouve sur la route beaucoup de fois
nous devons nous rappeler que nous regardons seulement l'idée allégorique
et la version centrale reste, un monologue d'ailleurs

j'imaginai les préférées du temps
comme ceci
et mon ami a dit quelque chose

pour lui faire l'immortel
.ne pas être effrayé par la mort, si vous vous tenez dessus
vous avez fait votre paix et les diables seront des anges vous libérant de la terre
l'individu esprit-identité est, indépendant à l'équilibre réalité

il emprunte seulement quelques influences
une profondeur d'observation
il annonce Le chemin n'est-ce pas ?
sans se soucier

or ici, discernant jusqu'à l'allure de la situation
un changement établi pour lui
traversant les mauvaises coupures
le point s'est rallumé, l'échelle harmonique


mercredi 5 novembre 2008



Ses repères des repos, les pères entrepôts
folles volent ivres, vibrent sous la coupe
les milliers de flèches en flaque oh !
Une bulle de pluie s'immobilise, ça loupe
ni ne projette le monde
mais semble voir comme d'un seul oeil
une goutte en suspend pour le reste du temps.
L'échappée contrée sableuse, fougères et oiseau-guitare
vers celle qui fit chanter le soleil
et des aboiements dans un lointain, côté polaire.
Des bénéfices du doute, accorde-moi
défiant vertige pacifique, les bras en croix
c'est: Novembre en couleur pourpre
_



samedi 1 novembre 2008




Cinquième, quatrième, non, un troisième étage
un troisième regard vers elle
reflet éblouissant contrastant avec le flou orangé
l'appel de l'ascenseur s'arrêtant au premier, deux étages avec elle
une porte entrouverte, secousses intérieures, palpitations, secondes enivrées.
Désormais, je ne prends plus l'escalier.

Mes mains hors du corps
s'échappent, n'ai su que dire
les portes se ferment, oubliant d'appuyer, sur le bouton, restant là
subjugué, les yeux fermés, respirant son sillage, baignant de sa présence
comme dans un tourbillon, encore, malgré moi.

7H15, je sors, effaçant la pluie et le froid
invisible, sous mon coupe-vent imperméable
je longe, la grande avenue.
Les allers incessants des automobilistes, sont comme sous l'averse
la continuelle marée d'un océan sur le vertige de mes idées
elle, y prend une place tout en or
l'inspiration pour les moments d'évasion
la muse de mon art aux images de mots et sensations, sans oublier
l'adrénaline.

Perpétuel voyage aux sens différents, j'y mets, divers ingrédients
l'instinct en éveil, la tête en l'air, humant sa trace, ses envies
lui écrivant parfois, dans mes songes, des lettres aux fantasmes d'un monde perdu
un monde d'imagination, d'espoir et d'ambition.

17H30, je rentre, comme d'un mirage.
Aujourd'hui, je ne sais vraiment ce que j'ai fait
l'illusion, la foule, la multitude de citoyens du cosmos
la société d'une terre, n'est rien sans un goût d'elle.
Aujourd'hui, j'ai longtemps marché.
Aujourd'hui, dans mon esprit, j'ai encore écrit un infini récit
mais je n'ai aucun enregistreur incorporé à ma pensée
alors je lâche maintenant, les quelques mots, d'un mortel égaré
sur une planète signalée, absente.



lundi 27 octobre 2008


Question d'être et se sentir, où sont, ceux qui croient être
dans quelle, limite, dimension, se sentent-ils vivre ou s'éteindre
de par quelle conscience, sens précis, ont-ils appris à se matérialiser ?

Nous sommes le temps, le temps bleu d'elle, dans ses yeux
depuis le moment où elle nous porte attention.
Nous regardant, comme ses enfants, dans un temps que chacun trouvera à sa mesure.
Les plus petits dans la rapidité et les plus grands, dans l'inversement équilibré.
Le temps bleu d'elle n'a aucune forme, aucune durée délimitée
ne possédant aucun sablier pour calculer sa constance, sa persistante éternité
seuls ceux vivant dans son temps, s'en servent pour chiffrer leur vie
dans des instants impalpables d'étrangeté libre à chacun
dans leur propre monde, leur propre dimension, leur propre cheminement
dans l'espace, ici ou ailleurs, mille temps en représentent finalement, toujours un seul.

L'unique, le temps bleu d'elle nous regarde évoluer, à nos rythmes et vitesses
toujours dans un sens précis, dans un avancement, un éternel présent.
L'inaltérable, dans lequel nous croyons à un passé, à un futur
ne sont qu' images de mémoire, d'esprits capables de se projeter
or cela, n'existe pas ou plus. Le passé et le futur ne subsistant que dans le présent.
En effet, sans être là, maintenant, impossible de voir le passé ni d'inventer le futur.
Les seules questions sont, combien de temps mettrons-nous à vivre dans ce présent
et à quelle vitesse le ferons-nous, pour
améliorer ce que nous voyons du passé, et à rendre ce que nous croyons du futur, meilleur.

Ensuite, le temps bleu d'elle sait voir
à notre guise, quand nous cesserons de gâcher celui qu'elle nous offre
nous pourrons le plier, le raccourcir ou le prolonger.


dimanche 26 octobre 2008





lundi 20 octobre 2008



On mange monde, le, glacé papier, dans
mondanité, mond'vanité, grand bras y est, argenté
art aux gants, sveltes aux phrases estimes, se recroquevillent
simples penseurs dans l'heure grimace pyjamas.
Ceux, moquent sans saveur, voir, s'en connaître
montrant du doigt, du bout, monde, mange, le soleil
aux éclats, rires, curiosité hein! dix crêtes
vires-tu oses y t'es, ma-lade des touches de pi-a-no.
Détresse cheveux, des mange, couche floue d'une, deux, vues
on mange sur, les ventres à femme et
tempête tant, temps pis, ridicule liset, île à rite et, en poing côté
fil de lin compris, entre deux mots, trois fins suspension
dès ce vent, mort rose, où billet prend l'ode heur de la faim.
Eh mot rage y est planté de saules flex-cibles, tombe en rame eau.
Les bois sont peuplés d'ivress-emblance, tant de quêtes-stions
pour ceux-là, en râbe baisser, seul là, face à leurre supériorité.
Mange on monde mon, la, mer gelée, et sent ciel
sonne le ré aigu, ré chauffe cinq faune y, est libérée, libellée
la sentence se re-tire, re-trie, replie, allant vers à l'envers
du mauve et côté, du ma-chine-arrière et, d'une vite est-ce déjà l'éruption
l'interruption sup-position. Est-ce des ja-rdins, des pelouses en morceau
des bouts de nous, dénués, dénoués de sens quand on
monde mange moi, par leur
mange monde on, table eau froid c'est
nappe, mappemonde, mon-mon de monde croqué
..on mange monde.


lundi 13 octobre 2008


Qui de la poule ou de l'œuf, est arrivé le premier ?

La poule vit déjà dans un œuf
l'œuf Vie, l'œuf Univers_

Si l'univers s'élargit, c'est que la vie ne cesse de se multiplier, partout, en lui, sa vie.
L'univers est fait de la vie, et cette vie qu'il crée, ne cesse de le grossir.

Vous êtes tous une part d'Univers, ou si vous préférez, tous une part de Dieu, donc comme l'Univers, Dieu est en vous et vous êtes dans lui.
Et comme l'univers, nous sommes tous au fond de nous, à moitié homme, à moitié femme.
C'est nos comparaisons et nos jugements qui nous font nous dissocier les uns des autres. Les premières religions adorant la femme, les dernières vénérant l'homme.

Or, l'univers est égal à la nature
l'humain est égal à la nature, puisqu'il est aussi elle.
Donc on ne parle plus de sexe, quand on parle d'un ensemble, d'un tout.
Un tout que nous sommes aussi, créant à la fois, le masculin et le féminin.

Dieu ou « l'Univers », serait-il hermaphrodite ?
Et dans ce cas, parlons-nous de reproduction, ou de création ?
Si la deuxième option est choisie, alors nous-sommes nous aussi, des créateurs.
Des créateurs d'univers, tout comme l'Univers dans l'œuf de la poule_


mercredi 8 octobre 2008


Ses rêves rares de voir si loin le soir
c'est dingue d'y croire en noir, plus soif et boire
large éventail mâche montagne, des mosétouffés, des parencuniers
sous l'eau résonne, les morsures d'une échauffée
marche et bornes, marche la bonne, on donne ses papiers
pour demain soulagé, prier à coude et accoudoir
canon sur la tempe banques et écroulés, nos sous nos années
nos biens, maisons marais, ils se marrent de pondre intox
ils se marrent de faire paniquer, où le but atteint, les atteint
eux et leurs rêves, eux portes-feuille tombés d'arbre tirelire percée
avant la neige, avant déluge et fort grabuge
et ils s'étonnent, sont expirés, le nez collé aux vitrines éclatées, dévalisées
pliant comme le pilier solide du passé, du grand pouvoir des ainés
le monde d'une poignée noircissant le monde de l'humanité
ouvrant la brèche, que se dépêchent, les vieilles calèches
les troubadours et caravanes en exile, entassant nourriture
échangeant dernières monnaies contre armes à balancier
faisant balance d'un pays à un autre, anciennes frontières oubliées
anciennes rancunes effacées, là où les peuples ensemble tentent la survie
contre un seul et même ennemi, le noir du ciel et la terre rougeâtre de leurs crimes
de leurs erreurs jamais réparées, s'en sont allés, rêves d'obésité, rêves de conquête
et avenir pour enfants joyeux, ici en bas, ils ne mettent plus les yeux
la dernière chance venant d'en haut, les seuls ils gardent, la lumière dans leurs mains
et sur les places, et sur les vies, et sur le monde, les poumons gonflés
bras étirés, appelant suppliant, la dernière chance
inversement des pôles, contraction musculaire, la déchirure devient ouragan
balayant le superficiel de leurs vies, se remettant alors à chercher le raisonnable.
N'as-tu vu, aperçu comme le miroir, le reflet des actes manqués
n'as-tu cru qu'un jour, tout ne serait inversé
as-tu pensé toujours, qu'injustice triompherait ?
Et moi je plonge dans mes pieds, sous-vague froide à l'instant brûlant
bombes nucléaires je balaye, sous leurs yeux détraqués de gouverneurs du monde
gouverneurs de rien, gouverneurs du vent à qui nous avons fait confiance
les sales religions de pouvoir, les morbides colonisateurs et l'histoire se répétant.
Les morts reviennent armés de bon sens, les animaux se soulèvent avec fougue et nature, nous balancer dans la nouvelle ère comme des fétus de paille
des moins que rien, ayant obtenu ce que nous méritions pour enfin voir
derrière le grand voile, derrières les ruines de nos cités
derrière le sol entrouvert de la terre, nous serons nus, tous égaux
nous aurons les ailes même sous l'eau, végétaux, animaux
la grande force enfin réveillée et nos yeux s'ouvriront
et nos mains se tendront vers les connexions futures
la galaxie alors révélée, ainsi que ceux, qui nous observent en silence
le libre arbitre avaient-ils dit, le libre arbitre...
Putain d'planète, où il faut faire maintes erreurs pour avancer.
Putain de vies et de karmas, putain de cause à effet.
Et un jour, épuisés, se réveillant.... tout sera fini
gardant cette trace en nous incrustée, d'un sordide passé dont nous aurons honte
le jour où, nous irons franchir le cap et ne serons plus, de simples humains.


vendredi 3 octobre 2008


J'ignorai qui était Péa, jusqu'à ce jour.
Mère protectrice je rentrai en elle, à la recherche d'un compagnon
d'un ami pour toujours, d'un camarade de route, d'un soutien par mauvais temps.

De loin, on entend gémir et sangloter.
Dire: Puis-je voir vos chiens ?
Péa les nourrit, les soigne, les garde en vie, mais ne peut leur apporter plus
et ce plus là, pince à l'intérieur, comme une tenaille indifférente aux peines
quand il vient à manquer, quand il n'a plus sa place ou qu'il s'est enfui
laissant des bêtes à leurs tristes sorts... voilà aussi une triste vision pour les yeux,
les oreilles et le milieu de son corps qui se broie.

Entendre: Adopte-moi, prends-moi, viens jouer avec moi, aide-moi, sors-moi de là,
dans tous ces yeux larmoyants, dans tous ces clébards qui veulent vous aimer
et ne pas savoir finalement, si il faut choisir le plus beau ou le plus triste...
Dire: Avez-vous un chien qui a été battu ?
Puis découvrir, au fond d'une cage, le seul qui ne se manifestait pas
la tête sous les pattes, mais les yeux en l'air, des yeux si... grands
grands comme le monde des hommes
où des bêtes ne causent plus, abandonnant l'idée... d'être sauver.

Dire: C'est lui que je veux.


jeudi 2 octobre 2008




C'est, quand le Cri Noir du Jars résonna trois fois sur la Plaine Accidentée
que l'Oublié des Mondes rencontra le grand Marcheur de l'Au-delà.

Jamais de mémoire d'ancien, il n'y eut ici pareille rencontre car
le temps lui-même s'arrêta pour observer.
On aurait pu croire aux duels futurs de ces étranges visions western.
Mais il n'en fut rien.

L'Oublié des Mondes s'avança et porta à son front sa main endolorie pour
en faire jaillir une pensée lointaine de paix, des mondes dont il venait.
Le Marcheur de l'Au-delà surplombant la colline, lança quant à lui
une poignée de graines mystiques entre eux deux.
Aussitôt, une route bordée d'arbramain s'élança de la terre
et permit la fameuse rencontre, sur un continent de lave et de haine
où les guerriers d'autrefois, y détruisirent leurs deux civilisations dans un bain de sang.

« Voici celle qui est » déclara le Marcheur de l'Au-delà.
« Et voici celle que j'arpente à présent » continua l'Oublié des Mondes.
Les deux hommes s'assirent et contemplèrent ce monde perdu.
« J'en ai vu d'autres » confessa l'Oublié des Mondes.
« Je le sais, et nous sommes de nouveau réunis »
Ensemble, ils ressentirent et virent la légende de cette Terre.

Le procédé obligatoire pour tout changement, ils le savaient, et ils devaient à chaque fois répéter l'opération. Un processus destiné à voir, sentir, comprendre, apprendre et évoluer. Tout cela était ancré en eux, comme une machinale opération mathématique, ils en avaient le devoir. Aussi se rencontraient-ils dans les temps différents, sous les ponts de trou noir sempiternel et quand le Cri Noir du Jars, résonnait à l'unisson.

« Voilà un monde qui s'est tu, dit l'Oublié des Mondes, mais à l'écouter, l'on entend encore ses lamentations »
« Oui, délivrons-le, il est grand temps » ajouta le Marcheur de l'Au-delà.

Ils préparèrent alors une cérémonie leur étant transmise par les Dieux eux-mêmes
et les éléments commencèrent à se métamorphoser tout autour des deux hommes.
Des lueurs rouges et bleues apparurent au dessus de leur tête, allèrent et vinrent puis s'amplifièrent, rentrèrent en eux pour en ressortir en plus grand nombre, changèrent d'allure et de forme, et la terre se mit a vibrer.

« Je suis celui qui a vu » clama de toutes ses forces l'Oublié des Mondes.
En effet, qui d'autre que lui, vieux de plusieurs milliers d'années et connaissant l'histoire de centaines et de centaines de mondes meurtris, qui d'autre que lui n'a autant vu. Qui d'autre que lui, chassé par l'injustice des hommes de pouvoir, s'emparant du trône lui étant destiné, jusqu'à même falsifier ses propres idées pour les mondes justes, qui d'autre que lui n'a autant vu.

« Je suis celui qui sait » tonna le Marcheur de l'Au-delà.
Et la foudre frappa la terre, faisant trembler le monde de l'enfer.
Un éclair venant du fin fond de l'univers, s'écrasa brutalement en un vacarme assourdissant.
« Je suis celui qui sait » gronda t-il encore les bras déployés.
Il savait. Voilà une chose importante. Il ne connaissait pas tout, mais il savait. Et qui d'autre que lui, grand marcheur du cosmos, en savait autant à part les Dieux.
Il savait car il avait foulé les Terres et les Dimensions. Il savait parce qu'il avait ressenti, toutes les énergies et bien plus encore. Il savait parce qu'il connaissait les formules des astres et galaxies.

Et l'Oublié des Mondes répéta « Je suis celui qui a vu »

Là, ils sentirent l'animosité, l'aversion d'une âme immense que les habitants d'ici avaient réussie à corrompre. De par leur haine et leur plaisir à s'entretuer, ils abimèrent et blessèrent l'âme de leur Terre. Celle-ci perdit alors le goût de vivre et commença à s'éteindre, à brûler, comme brûla autrefois, l'âme de ses millions d'habitants dans un irrécupérable manque de sagesse. La lumière s'étant éteinte dans leur cœur, ils commencèrent à propager les ondes noires de la vengeance, du massacre et de la mort.

Les phrases répétées des deux hommes sonnèrent dans la galaxie comme en une seule:
- Je suis celui qui a vu - et - je suis celui qui sait - se traduisit en:
" je suis celui qui sait voir "
La beauté de leur être apparut alors dans les entrailles des règnes célestes jusqu'à l'infini. A l'extrême opposition, l'âme de la Terre saccagée sur laquelle ils se trouvèrent forma une spirale d'ondes négatives. Nous avions là, le Yin et le Yang réunis.
La vie explosa, rien ne fut détruit hormis le mal passé, qui mourut sur-le-champ.
La lave se dématérialisa, devint une incroyable lumière aveuglante qui engloba tout, puis s'estompa peu à peu sur, un incroyable et magnifique nouveau monde.

Quand le Cri Noir du Jars résonna trois fois_
de nouveau, l'Oublié des Mondes et le Marcheur de l'Au-delà
furent dispersés dans l'insondable, les colossaux Big-Bang.


mercredi 1 octobre 2008



Se sont épuisés, leurs regards comme leurs temps
se sont effacées, leurs croyances comme leurs vies
un monde qu'on ne comprend plus, comme un livre jamais lu.
Ôte-moi ces pensées mon ami, ôte-moi leurs souffrances
dans leurs yeux, cœur carton fragile, barricadé de peurs et d'angoisses
ils ne me voient, même si je pleure, même si je saigne
même si devant leurs écrans, ils font la guerre un spectacle
ils pensent à eux, à leurs retards et s'en vont, pressés
sans se retourner, ..tends-moi la main je t'en prie.
J'ai peur, partout, de ce monde détraqué qui s'épuise
j'ai peur, de vous, de ces gens qui enduisent
la terre de fric enfumé, la terre de morts calcinés
et prient pour un Dieu, l'arme à la main.
Mais je vous souris voyez-vous, et je vous aime savez-vous
mon ventre ne se fermera plus, parce que je sais
que les montagnes sont aussi belles que vous
que les océans sont vos larmes, les nuages, vos pensées éphémères
et l'esprit Nature, en vous, reste votre seul espoir.
J'attends, les années, sortant d'un trou profondément noir
où j'ai été voir, vos tristesses, vos âmes blessées
ayant même eu du mal à remonter, c'est la lumière, que j'ai aperçu
vos lumières qui brillent encore, derrière le grisâtre de votre monde
elles percent ma biosphère, et rayonnent de plus en plus
si nombreux, sortant des trous que vous avez creusés.
Alors, gardant la main tendue, nous irons tous vers l'Euphrate
abandonner ces anciennes vies, qui nous ont détruit.



lundi 29 septembre 2008

ou
- Philoplantes -


Comme tous les ans, Mich-mich partait rendre visite à son vieil ami et maître penseur, le professeur Bicartomate de Potagium, habitant dans une des profondes galeries du monde espacé.
Bicartomate s'admettait vieux mais gardait une parfaite santé et tout son esprit, qui celui-ci, faisait son incroyable réputation.
Mich-mich, après lui avoir expédié un recommandé sonore, vint le voir dans l'espoir de soigner un mal du pays, déclenché après son retour d'un long séjour dans le royaume d'Hadès. Le philosophe, étant parti étudier les mœurs et coutumes des habitants du royaume, afin de faire partager son savoir et sa pensée sur ces différents mondes parallèles.

_ Professeur ! Soulevez votre barbe, me voyez-vous ?
_ Non, mais je vous ai senti !
_ Professeur, je viens...
_ N'en dites pas plus, j'ai quelque chose à vous dire avant que vous ne compreniez être déjà arrivé ici.
(Silence imperturbable de plusieurs secondes)
_ Et bien ?
_ N'avez-vous point entendu ? ..ah j'oubliai, les gens d'en haut sont sourds. Mon pauvre ami, voyez ce qu'ils ont fait de vous. Bien, alors je formulerai ma pensée par des sons. Je vous expliquai que ceux d'en haut ne savent se soigner. On leur dit de s'enfermer, rester au chaud et prendre des médicaments, moi je dis, de sortir, bouger le plus possible et de ne prendre AUCUN médicament. Il y a une différence entre, se soigner par soi-même ou, se laisser soigner par d'autres, de plus, les gens confondent plaisir et poison, voilà pourquoi ils fument et boivent autant, en faisant cela, ils enferment leurs esprits dans une nébuleuse infectieuse. Les médicaments apportent l'effet en surface c'est certain, mais à l'intérieur, ils détraquent et modifient l'organisme. Pensez à rester sain pour mieux voir et vivre, c'est aussi donner l'exemple, car en restant malade, vous n'attirerez que malades et maladies autour de vous. Aussi, j'ai quelque chose pour vous, mais d'abord, avez-vous maintenant conscience d'être ici ?
_ Incroyable professeur ! Je viens tout juste d'arriver et j'ai entendu votre voix résonner depuis le fin fond de la galerie !
_ C'est ce qui s'appelle la télépathie mon cher, vous avez donc encore des chances de vous en sortir, ce qui m'étonne c'est que vous êtes arrivé sans bouger les jambes !
_ La lévitation professeur. Alors les médicaments sont un poison ?
_ Tout à fait, voilà pourquoi j'ai choisi ce monde, la médecine moderne de votre monde m'aurait jeté en prison. Ici, nous avons toutes les plantes nécessaires à tous les maux, aussi, les albinos développent mieux leurs dons, sachez-le.
_ Et pour mon mal professeur, mon mal du pays, que faire ?
_ Apprenez à vous divertir, à rire et à voir dans ce qui vous gêne, que ce qu'il vous conviendra de voir pour rester serein, oubliez le reste, cela n'existe que parce que les gens savent que cela existe, en y formulant une pensée collective d'oubli et d'abandon, cela n'existera plus, dites-le aux autres.
_ Puis-je vous poser une dernière question, vous avez 115 ans, quel est le secret ?
_ Vivez sainement, oubliez ce que votre société veut bien vous faire croire, que vous n'êtes pas grand chose, vous êtes plus que cela, dépassez-vous, illimitez-vous.

Mich-mich, rédigea les mémoires de nombreux personnages.
L'œuvre de Bicartomate fut celle qui eut le plus de succès
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Le "fil aux plantes" est un organisme vivant, utilisé pour les recommandés sousterrains s'enfouissant et se faufilant dans le sol jusqu'à arriver à destination.

vendredi 26 septembre 2008

Suite et fin


Dehors, derrière chez vous, sur un grand parking, il y a un homme qui marche.
Dedans, devant vous, traversant le centre commercial, il y a un homme qui marche.
Cet homme, ne prend ni escalator, ni ascenseur. Il n'est pas claustro, mais tient à conserver ses jambes.
Les marches, deux par deux, la marche, mains hors des poches, la face pas rasée et la vue, sur building noir et blanc, plante aux seins nus sur balcon verdoyant, un interphone, une porte s'ouvre.

Plus haut, loin de chez vous, une femme fume et attend sur un palier.
A mi-chemin, proche du rendez-vous, un homme en avance, vient pour le thé.
L'homme s'arrête, la femme sourit, et sans la quitter des yeux, il se saisit de sa cigarette puis la jette d'un revers de main, dans la cage de l'escalier.
La vue se déplace et plonge à pic. La fumée tourbillonne, descend lentement les étages et s'écrase, comme un champignon de nuage vaporeux, autour de la dernière, immobilisée, inerte, devant le vieil ascenseur.
Pendant ce temps, on se dévisage, on se sent, on se rapproche, attirance alchimique, parfums légers mais intenses d'une peau, grain de sable et paupières battant la mesure des souffles. Narines palpitantes, envies saisissantes, attractions poignantes, boutons chemise ouverte, doigts croisés de deux mains sur les corps, disparaissant. Une porte se ferme, du seul mouvement d'un pied.

14H02, un homme et une femme prennent le thé, nus, sur un lit baldaquin.
Lumières tamisées, bleu intense, mélange des sens, bleu intense, ça tourne, bascule et se bouscule, alors l'homme se souvient, les paroles de Chun Mee.

Flash-back c'est un, à présent.
L'homme après quelques temps, ayant recontacté la femme, avait stipulé un voyage imprévu à l'étranger pour justifier, cette trop longue absence.
42 boulevard Marx Flower, monte avec moi, lui avait-elle demandé, c'était il y a six mois, six mois pendant lesquels, la femme avait travaillé dans la rue, se faisant ramener par les taxis de nuit ou bien, marchand pieds nus, les talons à la main, sous la pluie de ces étranges ciels à l'écho, solitairement vide.

L'un comme l'autre ne parlait plus.
À la lumière bleue, l'homme s'est rappelé et l'homme s'est cramponné.

Au bas de l'immeuble, le feu avait pris.
Vieilles fondations, rez-de-chaussée enflammé, extase d'un rêve de thé.
L'homme et la femme ne sont plus qu'un.
Leur chambre décolle, le septième ciel atteint, l'homme se retient, saisissant les draps, plus rien en pesanteur, tout se détache, tout s'éloigne, tout se défait, les murs s'écroulent, quittant la terre.

L'homme et la femme sont du thé, programme 360 degrés.
L'homme reconnaît alors sa femme, son ex-femme, l'homme se souvient et se rappelle aussi avoir oublié, avoir inventé. Sa femme n'est ni décédée, ni disparue, c'est elle, là, elle devant ses yeux, l'autre, celle qu'il croyait être une autre.
Le déclic, l'homme retrouve la mémoire. Mais la femme ayant cessé d'espérer, s'évanouit à l'instant comme une tasse de thé planante et plonge par une des fenêtres, une de celles, qui sont dans les pensées enfouies de l'homme.

La femme est dans l'homme, à ce moment, l'homme n'existe plus.
La femme venant d'achever, son premier roman.


dimanche 21 septembre 2008


_ On se connaît ?
_ On se connait.
_ D'où ?
_ On se connaît d'où.
_ Où d'où ?
_ De la Terre, d'ici, chez nous.

On a demandé: Quel est ce pays, où frappe la nuit, la loi du plus fort ?
Un autre a dit: Le pays de Gall_

Vous remarquerez votre disparition, le jour où, ouvrant votre boîte aux lettres, vous recevrez de vous-même une étrange carte postale. Alors vous vous dîtes: ce moi me connaît d'où ? il se connecte d'où ? ou, observant sa connexion douce, vous vous étonnez à penser: je m'écris de la Terre, je m'écris de chez moi, dans un endroit où je n'ai jamais mis les pieds, à 1500 kilomètres de là.
Alors bien sûr, n'écoutant que votre courage, vous partez à la recherche de votre corps évadé et sur une plage du sud vous trouvez un indice: vos empreintes s'élançant vers la mer.
Suivant les traces, c'est au moment où l'eau vous touche que vous vous endormez, dans un léger sommeil congelé, vous êtes un glaçon et partez flottant vers le pays de Gall.
Arrivé au pays, vous n'observez plus aucun reflet de vous-même dans les miroirs, pourtant vous êtes cette vue qui va et vient, cette vue qui voyage et vous voilà dans la peau d'une aérienne caméra. Votre corps ailleurs, n'ayant plus de mémoire, se fera un plaisir de la retrouver avec vous.
Vous voici enfin, vous vous voyez, admirant une grande fresque du monde de l'homme oiseau, vous êtes là depuis 3 jours et vous remarquez que vous vous étiez oublié.
Il y a quelque chose qui coince, impossible de rentrer dans votre corps, alors avec toute votre audace, vous prenez suffisamment d'élan et foncez à toute allure contre votre boite crânienne. Ça y est, vous voici enfin au chaud et vous pouvez de nouveau contrôler votre corps. Mais celui-ci, après le mauvais traitement que vous lui avez fait subir, a décidé de vous mener la vie dure, le corps contrôlant l'esprit. Un jour, vous serez assez fort, pour le retenir, ne plus qu'il s'échappe et lui ordonner ce que vous, aurez décidé.


mercredi 17 septembre 2008

..il y a le vent_

Glow - Unkle

Au dessus du grand océan, posant les pieds sur le pont ondulant
ils étaient assis là où leurs yeux, devinrent le grand tourbillon.
Venus pour la fin été, en chemise grise et chapeau paille
des pieds d'eau sur le monde tiède, leurs compagnies et leurs chemins.

Heures matinales, les nouveaux jours, visages en voyage où les rivières coulent
dans les regards des gens légers, des marchands d'une vie, inlassables troubadours
leurs valises véhiculent leurs malles autocars, leurs lettres aviatrices
sur leurs peaux leurs histoires, et leurs automnes, se penchant sur eux
finissant par faire tomber leurs fenêtres, jaunir les ardoises de leurs maisons
rougir leurs routes si confuses et leurs villes, se revêtant alors du plumage orangé
de leurs peurs anciennes, glissant sur leurs corps de cœur émeraude.

Pour nager sur le cours du prochain hiver, nus, ils avaient choisi d'être.
Comme un automne pèlerinage, ils abandonnèrent tout sur ce pont.
Une pluie délivrance, c'est un volcan qui respire, un vol quand qui aspire
sans besoin, rien d'autre, qu'une chaleur à suivre, sans autre effort que l'envie.

Déplacement d'air, hauteur formidable, le ciel leurs renvoyant ses profonds échos
des vents guidés de leurs phrases, pollinisées en grandioses saveurs vivre.
Au dessus la grande bleue, respirer puis se sentir être enfin, et s'envoler comme les tuiles, de leurs anciennes maisons, les carapaces, s'étant dispersées.

C'est comme:
Comme le fil d'un long murmure descendant sur les épaules, sur des ailes invisibles
comme la plume éperdue, tombée d'un imperceptible oiseau cassé.
La longue descente l'abandonne de ses souffrances
ressentie le long du corps, ils n'ont plus peur, plus peur du vide silencieux qui les entoure.
En plongée confiante dans les vieux abysses, c'est leurs sens qu'ils retrouvent
courants sous-marin, anciens royaumes, voler comme un poisson dans le fluide automne.
C'est comme les couleurs de la terre, les couleurs de leurs vies
dirigeables et baies sauvages, citadelle aux prairies millénaires
dolmens de nuage, voie aux chants porteurs, nature légendaire.
C'est comme vers ce grand pont, où l'automne avant son départ, les ramènent dans une toupie du temps, saluer de loin l'hiver, et se préparer, au prochain changement de l'axe polaire.

Un nouveau printemps a suivi l'hiver sur la route, et toutes saisons auto-stoppeuses
suivront, la dernière passée leurs attrapant la main, comme ces gens sur le grand pont.
C'est ainsi que leurs histoires, se marquent, ici, sur cette route solstice équinoxe
là où il n'y a, ni barrage ni péage, ni contrôle ni checkpoint, juste
le grand soulagement d'être libre, de se laisser porter au rythme tranquille et apaisant
des quatre saisons, les faisant tourbillonner avec elles, comme ces gens déracinés mais heureux, heureux de n'être plus portés, que par le vent libérateur des grands espaces neutres et invaincus.




samedi 13 septembre 2008


Dans un reportage, l'homme a froid.
L'homme se reporte alors à un autre âge et change le climat. Il sent un appel et rentre dans un couloir. Ceci est une ligne téléphonique et l'homme devient une communication en partance. Au bout, un ascenseur s'immobilise et l'homme rentrant à l'intérieur se saisit du combiné. À l'autre bout, une femme tend en l'air un autre combiné dans une pièce, l'homme apparaît.
_ Ça n'a pas été trop pénible, demande la femme.
_ Non, répond l'homme.
_ Croyez-vous avoir fini ?
_ Oui.
Alors, à l'extérieur, en regardant par les fenêtres, nous voyons la voie lactée et la terre s'éloigner. Quelques temps plus tard, la maison dans laquelle ils sont, se pose sur une autre terre, dans une ville où elle retrouve son emplacement exact.
_ Avez-vous ce que nous voulions ?
_ Oui.
À deux pas, un laboratoire, dans un microscope ils examinent la ville de Chicago.
À l'aide d'une seringue, ils injectent un sérum sous la ville.
_ Voilà qui est fait, la prochaine expédition ira remettre ce bout de terre en place.
Êtes-vous toujours sûr de vouloir continuer ?
_ Oui.
Ainsi devant lui, un autre couloir apparaît, un nouvel appel, et au bout, une cabine téléphonique. L'homme appuie sur le dernier étage et le voilà dans une maison vide. Les toilettes sont un télétransporteur, la douche vitale à la survie et les appareils de cuisine sont les commandes de bord.

Arrivé à destination, on lui pose une dernière question:
_ Souhaitez-vous rejoindre ces âmes ?
_ Oui, avait t-il répondu.

L'homme est né dans une maison vide, à Chicago, ayant demandé sa mutation au "Producteur d'âmes", pour tester ce que vivaient les Terriens au cours de leurs existences. Et ceux qui apprennent alors comment de nouvelles âmes arrivent et agrandissent les populations, s'interrogent désormais sur l'utilité du sérum injecté.
Mais de très loin quelqu'un répond, qu'un homme venu des étoiles même après une incarnation, reste trop fixé sur le ciel, la tête dans les nuages. Une once de terre à terre, un pied sur terre et prendre racine quelque part, tout ça a son importance. Ainsi, les deux réunis forment un parfait équilibre profitant également à d'autres.

_ Faites-lui croire qu'il a tout oublié dans son esprit d'humain, avaient-ils ensuite dit en refermant une porte, et observons comment il s'en sort.
Ceux qui réussissaient, car tous réussissent un jour ou l'autre, pourront placer leur maison dans n'importe quel paradis de leur choix dans l'univers et auront une connexion automatique et instantanée avec tout, ou plus précisément, le grand Tout, la liaison parfaite.


vendredi 12 septembre 2008


Je prends une personne, que je mijote à feu doux.
Je prends une autre personne, que je laisse dorer le mois d'août au soleil.
Soudain monsieur Per sonne à ma porte.
_ Que fait cette personne dans cette casserole ?
_ Elle mijote à feu doux.
_ Et celle-ci, nue dans votre jardin ?
_ Elle dore au soleil.
_ Que comptez-vous en faire ?
_ Les rendre moins fades, voir celle qui aura le meilleur tempérament.
_ La meilleure cuisson ?
_ Non oui, celle qui aura la meilleure humeur saveur.
_ La meilleure couleur ?
_ C'est un travail de longue haleine, il faut les retourner quotidiennement.
Monsieur Per se gratte l'oreille gauche et contemple.
_ Celle-ci marque des signes de fatigue, vous les arrosez à quoi ?
_ Je pensai que du Mozart ferait l'affaire, mais des touches de piano seraient plus idéales tout compte fait. Les touches blanches en journée et les noires par mauvais temps ou la nuit.
_ Ce procédé m'a l'air adapté, puis-je revenir à la fin août ?
_ Mais bien entendu, ne désirez-vous pas participer ?
_ Si cela vous fait avancer dans vos recherches, pourquoi pas, mais quelle place pourrais-je prendre ?
_ Il reste ma machine d'ultra-violet. Le prix est habituellement de 42 shillings mais pour vous et pour ce service échangé, cela sera comme un cadeau.
_ Très bien alors je prends place dès à présent.
Monsieur Per perd sa peau claire et revêt sa peau de personnage.
_ Ai-je le choix ?
_ Affirmatif, le personnage que vous choisirez n'aura aucune influence sur les effets de cette expérience. Seul votre confort est primordial.
_ Parfait, alors me voici dans la peau de la panthère rose.
_ Pourquoi ce choix ?
_ Je l'ignore, mais je me fie toujours à mon intuition première.
_ Bon alors dans ce cas, j'accepte. Désirez-vous cependant que je vienne vous retourner ou le ferez-vous vous même ?
_ Ne vous inquiétez pas, je le ferai de moi-même sans broncher.
_ Je vous félicite à l'avance, rendez-vous donc dans un mois et peut-être rentrerez-vous dans le livre des corps.
_ Des quoi ?
_ Des records.

Pour aller plus vite, nous effectuerons un saut dans le temps de 30 jours, en faisant tourner la petite aiguille de la grande comtoise d'un tour complet, à chaque rotation des deux personnes se trouvant, et dans le jardin, et dans la casserole. Un bip se trouvant également dans la machine à UV, se déclenchera à chaque passage de cette même aiguille, à midi.
Ce laps de temps écoulé, la première personne à sortir est celle de la casserole, la deuxième celle du jardin et enfin, la personne ou plutôt le personnage de monsieur Per.

Nous voici donc avec ces trois personnes côte à côte.
Celle de la casserole s'est ratatinée. Devenue bien plus petite que les autres, elle démontre un caractère grognon, agité et totalement stressé, même si sa couleur de peau, en est des plus parfaite dans l'attente du résultat voulu et obtenu. C'est à dire, d'un noir parfait.
Celle du jardin, à l'air beaucoup plus radieuse. On remarque cependant, des nuances et teintes invariablement différentes tout le long de son corps. Il me semble que celle-ci, s'est allongée ou, liquéfiée.
Quand à monsieur Per, lui, à forcément triché.
_ Et bien, c'est à dire que, la chaleur étant, j'ai préféré à mi-chemin, revêtir un personnage à peau d'iguane. Mais l'action des ultra-violet n'a peut-être pas eu l'effet désiré. Est-ce que cette couleur bleue est normale dites-moi ?
_ Je l'ignore, mais voila qui est remarquable, puis-je prendre une photo ?
_ Faites, faites, ceci est votre expérience.
_ Mais dans la peau de votre personnage réel, je veux dire par là, sur la teinte de votre personne originelle, y a t-il eu quelques modifications ?
_ Je crois bien que cette peau d'iguane et sous l'effet de la température, se soit littéralement collée à moi.
_ C'est fort étrange, or au contraire, votre caractère lui, n'a pas changé et je me dois d'en prendre des notes.
_ Et pour les autres ?
_ Je pense que le soleil, est le meilleur feu dont nous puissions disposer. Entendre dans ceci, qu'il n'affecte en rien le comportement. Par contre pour la première personne, j'ai bien peur qu'il n'y ait aucun retour en arrière possible et dans ce cas, comme je pense qu'après un mois, nous avons tous bien faim, je vous propose donc de passer à table.


mercredi 10 septembre 2008





Mardi soir au cinéma... non au restaurant, oui c'est bien ça, au rest-au-rant.
Il y avait une table nappée claire et lumineuse, près d'une piscine allumée de bleu onduleux. Contraste enivré entre les couverts bougie et le ciel noir traversant la grande véranda.
Dans ses yeux et ses lèvres champagne, un clin d'œil son sourire, ensorcelant l'endroit. Subjugués qu'ils sont, les murs et portraits, charmés devant la vision ici contée, à cette table, pile en face d'un moi passionné, un peu bafouillant:
« T'es quoi comme signe astrochimique ? »

Bon sang, cette femme est belle de l'intérieur, elle rit. Nous avons ri et nous avons mangé dans nos yeux scintillants, des mots coureurs et attachés, des mots mordus, prétendants, aspirants d'une soirée envolée loin d'un monde, dont on aurait oublié le reste.
« Mangez la biosphère », telle était la carte d'un menu électrique d'ondes gustativement physiques.
Un dessert, nous avons souhaité dans une chambre du grand hôtel, à minuit, après un dernier verre au beau milieu de la piscine.
Apnée étoilée et ses reflets, ses longs cheveux, ses bras, ses mains.
Inspiration aux saveurs goûtées, le parfum dans son cou, les mots liés
enchainés sur un lit plat dessert, chocolat chaud sur glace vanille
fenêtres grandes ouvertes, chaleur d'un soir septembre
sur la lune, l'orange épluchée.

Sa peau sablée dansant derrière les rideaux soufflés
les palais salivent au spectacle de l'exquis dîner
profitant des yeux tournés ou dormants, pour ne perdre aucune miette
pour se rassasier vue nourricière.
Les lumières tamisées ont fait place à un nouveau jour, son lever.
Et plus tard, à l'arrivée du soleil nous avions faim.


samedi 6 septembre 2008


Derrière l'arbre les murs bleus.
Le cadran solaire pointe son ombre dans la nuit.
Les herbes rases rasant l'entrée, porte de bois
manteau retiré, une bougie allumée
deux chaises, table marronnier sur laquelle
nous posons les mains, nos pensées.


En laissant entrer les sons, odeurs d'une forêt
en laissant voir formes et couleurs, nos yeux fermés
se développe la vibration, onde résonnante
dans et hors de nous, dérive d'esprit voyageur
dans la détente, des ciels inconnus, nature sauvage.

Tel un serpent de fumée formes bleutées
dans les champs et montagnes
déserts et vallées, gouffres sans fond elles vont chercher
les oubliés, ceux qui s'oublient, les éblouis des oubliettes.

Celle qui fait courir sa pensée à travers le(s) monde(s)
touche les pieds de fleurs empoisonnées
marche dans les rues de cités condamnées
croise le chemin d'âmes large errance
or au fond, le cristal s'intensifie malgré...

Y a rien qui bouge pourtant on les entend
ces sons sortant, d'enceintes majuscules_
Et le théatre de la vie nous mène
à travers des portes d'autre(s) nature(s).

- Deux vents, d'air hier -

lundi 1 septembre 2008

Monsieur Sezz est un génie, il campe pas loin de Miami
et un jour comme c'est pas permis, il vit une bagnole débouler
pleine de pistolets avec des voyous dans leurs mains.
Les voyous étaient remplis de balles à mauvaise éducation,
celles qu'on trouve aisément dans n'importe qu'elle bijouterie de famille mal élevée.

Le premier des pistolets sortit de la voiture, faisant rouler sa mécanique bien huilée, suivi du deuxième, puis d'un troisième un peu plus gros, tous avec silencieux sur la tête.
Monsieur Sezz habitué à ce genre de situation avait pris la forme d'un rhododendron et observait les agissements des bougres dans le plus grand anonymat.

Se dirigeant vers la banque à recharge, les armes à feu tremblaient comme des novices, la gâchette complètement stressée et là, Monsieur Sezz eut l'extrême intelligence d'esprit, d'imiter le bruit d'une balle de bonne éducation avec sommations.
Les trois pistolets pris de panique, se dissimulèrent derrière un gros paquebot, plein d'appareils photo avec des chinois dans leurs mains.
Les chinois étaient remplis de pellicules à délivrement instantané
celles qu'on trouve aisément dans n'importe qu'elle armurerie de jouets jetables.
Les premiers appareils prirent les trois compères du premier plan en première page et monsieur Sezz n'avait plus qu'à s'essuyer les pieds et ramasser les clichés.

_ Bien alors qu'avons-nous là, un Beretta, un Smith et Wesson et un Sauer Mosquito, ah ah vous êtes faits mes gaillards ! rendez-vous vous êtes flashés !, rhododendrona monsieur Sezz.
_ Jamais de la vie, plutôt se faire démonter que finir en vitrine, lança l'un des pistolets.

Soudain dans le feu de l'action, le quatrième pistolet qui était resté dans la voiture, fit feu et arrosa la scène de mauvaise éducation à n'en plus finir.
Quelques uns moururent sur le coup, plombés par quelques insultes perdues.
Alors comme un énième tour de magie, monsieur Sezz passa du rhododendron en mur de spaghettis. et ainsi transformé il entreprit de créer un périmètre de sécurité et encercler les lascars.
Voyant l'affaire impossible, la voiture prit la fuite, laissant là nos trois pistolets effrayés.

_ Dernière sommation, jetez vos éducations, spaghettina monsieur Sezz.
_ Que brûle nos canons si jamais nous sommes pris, envoya Beretta
et dans un incroyable retournement de situation, les trois pistolets sautèrent très haut et prirent en otage les machines du paquebot.
Alors juste avant que le navire décolle, monsieur Sezz eut l'extraordinaire idée de se transformer cette fois-ci en ancre géante et retenir de ses bras le vaisseau.

Opération réussie, monsieur Sezz est un héros aux yeux des appareils photos
et l'arrivée d'un fourgon plein de bonnes intentions avec des agents dans leurs mains compléta de satisfaire tous les parapluies venus assister au spectacle avec des sortes de gens dans leurs bras.

dimanche 31 août 2008


Mégot était le nom d'un chat, je dis ici "était" car mégot, après avoir fumé sa vie assez convenablement, a préféré ne pas mourir.
Je me rappelle de ce chat à poil rouge et langue noire, qui après avoir léché ses lettres, y déposait soigneusement une de ses moustaches qui repoussait inexorablement le soir tombé.
En effet, ses conquêtes étaient multiples, qu'il s'agisse d'un coup de foudre pour une fleur, d'une arête de poséidon ou même d'une petite vague qu'il n'avait vue qu'une seule fois.
Mégot tombait amoureux dès qu'il se levait, en voyant une mouche qu'il pouvait suivre sur des centaines de lieues, et jamais il ne se perdait pas, car partout chez lui il était.
Dormant sur une jolie toile d'araignée, ses hamacs préférés ou bien dans la brouette d'un joyeux maçon, dans les paniers d'un poli facteur.
Mégot parcourait le monde à l'initiative de ses battements de cœur.
Rouge était sa couleur au soleil, indiennes devaient sûrement être ses origines et puis après ses neuf vies, il finit comme tout en chacun, par se faire vieux.
Alors à toutes ses rencontres un jour il écrivait, de lui faire un totem qu'il devait retrouver par son flair inchangé.
_ Miaoum miaw, ma bonne amie, avant de vous laisser, laissez moi me recueillir sur un endroit que vous aurez choisi et fait pour moi. A votre bonne grâce, plantez donc un bâton, une plume ou un asticot rosé, dessinez un cercle et gravez-y votre nom.
Mégot refermait ses lettres et les jetait du haut d'une tour céleste, les jours de grand vent.
Une de ses moustaches à l'intérieur, guiderait alors celle-ci aux quatre coins du monde de l'eau, de par ses passions tendres et sincères rencontrées ici ou là, mais surtout partout.
Ce jour, il ne lui restait plus une seule moustache, bien incapable alors de se diriger convenablement, il attendait la nuit entière à gémir devant la lune qui n'avait pas d'autre choix, que de lui sourire pour l'apaiser un peu.
Mégot lui, tombait amoureux une fois de plus, mais comment envoyer une lettre à la lune.
Le lendemain, ses bacchantes repoussées, il se sentait attiré à droite à gauche, au nord et au sud et tout en même temps, la lune elle, avait disparu.
Alors c'est au centre, de tous les endroits ressentis, qu'il construit son propre totem, représentant tous les autres et même ceux, qui avaient été oubliés.
Mégot se dressait sur les pattes arrières et en levant la tête, c'est bien la lune et le soleil qui étaient là à le regarder, ensemble.
_ Miaoum miaw, je préfère ne pas finir ma vie, je n'ai pas fini d'aimer et je souhaite aimer davantage encore, leur dit-il.
A ces paroles, la lune, le soleil, n'ont fait plus qu'un.
A ces paroles, mégot est devenu un homme. Un homme ni jeune ni vieux.
Un homme sans moustache mais aux cheveux longs et la peau rouge.
Sa langue n'était pas noire mais tous ceux et tout ce qu'il avait aimé avant, étaient là, à ses pieds et autour de lui.
Ainsi, partout où il allait, ils le suivaient.
Ainsi, partout où il se sentait heureux, ils se sentaient heureux.
Et le monde de l'eau est devenu, un monde de là-haut où mégot,
déposait un de ses cheveux dans une enveloppe d'eau brillante.
Une enveloppe aquatique capable de suivre, le grand fil de la vie.


mercredi 27 août 2008



Quand je pourrai, quand.

_ Quand tu pourras, quand ? (elle)
_ Un jour où les mots disparaitront, le jour où, l'on aura plus besoin
de se lire, de se dire, ces choses avec nos yeux, à les entendre de si loin. Tu vois parfois, le vent les porte jusqu'à chez moi, les dépose ici dans un coin, en sureté je les y garde, parce que c'est tout ce qu'il me reste, de toi.
Quand je voudrai, quand.

_ Quand tu voudras, quand ? (elle)
_ Une saison entière, longue comme une vie qui fleurie, une de ces toiles dans laquelle on s'est croisée, sur le bord d'une année, ensoleillée, tu m'as souris, alors, je n'ai rien su faire d'autre que de te dire: ça y est, je vis. Et j'ai cherché à me dire " où es..tu ? "
" avec qui, es...tu ? " mais je n'ai pas trouvé, ne trouverai jamais, alors ma main s'est détachée, tu vois, le point d'encrage. C'était un vide en lequel je tenais, parce que je l'avais rempli... alors, je ne sais plus, désormais, j'oublie... j'oublie tout sauf, toi...

Quand tu me demandes, quand.

_ Quand je te demande... quand ? (elle)
_ Ce que j'aimerai t'entendre dire, même tout bas, dans l'autre monde... ne sont pas des choses pour moi, même si.. même si tu serais celle-là, celle pour combler le royaume de mes pensées, étancher la soif de mes rêves en démesure, compléter le côté manquant en la divine nature, je couronnerai ta tête à l'instant, déesse mystique d'une contrée sans fin, te protégeant, comme l'exquise et la plus délicate des fleurs sauvages, unique, l'unique. Tes racines s'enfouiront dans ma chair, partageant le sang, de tout ce qui nous fera vibrer, mais.. mais, je ne peux à présent en dire davantage, sur ces choses qui bouillonnent si, dangereusement.

Quand, un pourquoi dis-moi.

_ Quand, un pourquoi te dis-je ? (elle)
_ Dans les grandes prairies, les plus immenses forêts, dans les grands déserts ressemblant au néant, dans les nuits les plus noires, jusqu'au plus grand silence, quand tu auras froid, je serai là.
Dans ces instants de solitude, à réfléchir sur le sens d'une existence, tu pourras au détour d'un sentier, compter sur une âme bienveillante. Quelque part où d'autres ne vont, les endroits oubliés, même dans ces moments gris du passé, il y aura une épaule sur laquelle te reposer. Si jamais un jour, chose que je n'espère pour rien au monde, tu te retrouves seule ou isolée, désespérée ou quelque peu, inconsolable, tu pourras, en dernier recours, compter sur moi, même si il me faut pour cela, marcher pendant cent lunes, je viendrai. Quelque soit le temps, la forme des obstacles, c'est ici une promesse dans laquelle je m'engage et honorerai le jour où, j'entendrai l'appel, espérant que cela soit celui d'un chant et non d'un profond chagrin, quoi qu'il en soit, il me transportera.

Où est.

_ Où es.. toi ? (elle)
_ J'étais, je suis et serai, là_


dimanche 24 août 2008


Forêt Bastard, chouettes, ombre feuille
discuter, avenir hommes bûcheron, tirer cartes.
Forêt six allées, garde hérisson maison châtaigne
biches gué pour coureur, pommes tombé.
Lucioles feu-follets apparaître nuit, vielles énergies
entre, bruyères pleine lune, pistes feuillues menues
caresse verdure inspirée, racines élevées, politesse.
Foulée branches craquements, invisibles
nature vie effort, nuage terre et les chevaux
soleil scie rayons cache-cache, les petits pas
sabots griffes des bois et ponts, évacuation
rythme séquence et souffle, intense
corps libre, pensées légères.
Fruit vert, terre frite.


samedi 16 août 2008


Tout ce que nous avons retrouvé sous les débris furent, un pistolet à lettres, un passeport tout neuf et un billet pour Paris 1957. Elle désirait plus que tout, assister à la naissance de sa mère.

Les voisins sont arrivés par eux-même nous prêter main-forte, il faut dire que cette vieille bâtisse datait de plus de trois siècles et les murs ainsi que la charpente étaient d'une épaisseur remarquable.
Nous continuons les recherches même par ces nuits glaciales, Marie Trente-deux doit-être retrouvée coûte que coûte.
Elle, c'est la nièce du vieux roi Chakri-kra ou quelque chose comme ça, qui règne sur le royaume de Num Éros. Étant devin, il aura vite fait d'apprendre la nouvelle et nous devons impérativement retrouver au moins, un pistil de Marie Trente-deux.

Marie Trente-deux est une tulipe qui fait des bons. Elle replie ses pétales comme le nez d'une fusée et par un magnifique mouvement d'impulsion, elle se projette dans les airs telle une tige filante et n'a plus qu'à rouvrir ses pétales pour s'en servir comme d'un parachute.
Marie Trente-deux ne peut faire qu'un saut tous les trente-deux jours.
(Elle en profita sûrement, le jour de l'effondrement, pour se faire la belle).
Seulement voilà, Marie Trente-deux a atterri sur le museau d'un ruminant de Num Éros.

Le ruminant: Eh bien en voilà une surprise !
Marie T: Vite la vache, direction le couvent des Marilettres !
La vache donc: Diable ! Mais d'où puises-tu cette force, ne me tire pas comme ça !
Marie T: Il faut récupérer à tout prix mes papiers, la navette part dans trente-deux jours exactement.
La vache: Quelle navette ?
Marie T: Celle pour Paris 1957.
La vache: ah !?

Arrivée au couvent_

Marie T: Fichtre diantre, tout le beau monde qui est là. Trouvons une solution pour qu'ils ne me voient, je suis tellement précieuse à leurs yeux qu'ils risqueraient de me renfermer à nouveau.
La vache: ah !?
Marie T: Oui, il n'y a que Trente-huit tulipes au couvent des Marilettres. Pour elles, les prières sont des contes et elles purifient par l'action de leurs pollens et parfums, tout ce qui se trouve alentour, ainsi qu'une nouvelle spécialisation dans la diffusion de lettres éclairées après les plus anciennes et mieux connues, lettres éveillées. Heureusement, toutes les autres Marilettres se trouvaient au séminaire, à Paris 1983.
La vache: Alors que fait-on ?
Marie T: Cherchons ensemble, remue-moi tout ça, pendant ce temps, je me cache dans une de tes narines.

Ainsi la vache remue les détritus et autres gravats avec ses sabots, son museau ou à coup de corne et de glace. Les habitants stupéfaits se demandent si ils ne rêvent pas. Une vache les aide aux recherches !
L'un d'eux s'approche d'elle et celle-ci, visiblement, est prise d'une violente crise d'éternuements.

L'homme s'écarte après l'avoir, ô combien ! dévisagé et Marie Trente-deux indique alors à la vache où creuser.
Le temps d'une page de réclame plus tard, la vache repart en sautillant avec son butin, passeport et billet entre les dents et pour la protection, le pistole à pistils ou, le fameux pistolet à lettres.
Marie Trente-deux toute fripée sort de la narine, elle se secoue et la vache éternue de nouveau, manquant de la décoller de son museau.

La vache a donc vingt-neuf jours à compter d'aujourd'hui, pour se rendre à l'aérotif des Lettres planantes. Elle en profite alors pour butiner les herbes des régions locales, regarder ses feuilletons favoris et entretenir des discussions savantes avec Marie Trente-deux.

Le jour de la lettre J est enfin arrivé.
Marie Trente-deux est prête à bondir au moindre choc.
Ses racines sont tendues comme un string ou plutôt, comme un ressort prêt à lâcher. La navette est là, à cinquante-deux mètres exactement. Marie Trente-deux calcule la bonne trajectoire, le bon angle, son inclinaison, la force du vent et dit adieu à la vache, se replie, se contracte et ppppffffiiiuuuu, décolle comme une mini fusée Austin Powers.
L'atterrissage se passe parfaitement. Un passager, la voyant tomber lentement, ouvrit la main.

Voici donc le nouveau moyen de transport de Marie Trente-deux pour les trente-deux jours qui suivent, la conduisant évidement, au centre hospitaliéné des Ver Binfinis, voir sa pauvre mère, Lucilétroi Fonsun, naître.






- Le couvent des Marilettres -
Ici on appelle ça, des Tul hype hype hype ! hourra !!!