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samedi 29 novembre 2008




Combien d'orage orange nous aurions dû avaler, pour nous sentir comme le papier gelé.
Elle aurait d'abord écrit sur nos phalanges, trois mots par doigt et crocheté le verrou de nos poignets, à moi et mon reflet dans le miroir de la fébrilité.
J'aurais pu apercevoir alors, les formules à double sens, de ses phrases voilées, pour libérer mon corps de l'emprise immortelle, l'électrique distance de ses envies lunatiques et émouvantes.

Les marées de ses pensées, subliment les miennes, inondent les jours à ne savoir si, la foudre de ses yeux s'abattra sur moi ou, sur mon insomniaque reflet argenté. Lui qui pense deux fois, oublie d'être à moitié, et se perd tragiquement dans un effacement du temps, se heurtant aux obstacles sans plus aucune importance ni attention.

13H30, le pouls qui sonne, se libérer d'un comatique parfum planant, rêverie de jour, à contre sens, sortir de l'hibernation du néant. Palper les contrefaçons de l'inconscient, deviner les phrases célestes avant qu'elles ne tombent du firmament de mes songes dérivés. Essayer de dormir sans faire un seul rêve de sa gamme d'elle, brûler mes ailes à l'envers, et plonger du grand canyon en jurant de devenir une flaque d'eau cosmique. Atteignant alors son but, le Colorado se changerait ainsi en fleuve de larmes épicées, puis s'évaporant, il retomberait sur l'humanité en étoiles cérébrales révélatrices, de ce qui est le vrai sens d'aimer.

J'aurais les chevilles liées, que mon reflet galoperait toujours plus fort.
J'aurais les yeux attachés, que mon regard transpercerait toujours plus loin.
Et une mouche est sortie de ma tête, y laissant son bourdonnement paralysant, une drogue hallucinogène venant éclairer les passages invisibles, les routes stupéfiantes de sa danse hypnotique, les frissons de ses rires et la courbe de ses mots, dans mon dos, sont autant de poignards sculptant dans ma roche, un cœur tout neuf. Taillant les défauts au marteau, retirant l'inutile de la vie dans une machine à nuage, et glisser sur un toboggan de chamallow, directement sur son corps abricot.

J'ai attrapé l'heure en face, lui ai dit de nous laisser seuls, de ne plus nous déranger et de faire croire aux arbres que leurs ombres ne bougeaient pas. Ils s'endormiraient alors, paisibles de nous voir branche dans la branche, moi et la douce fée des temps modernes, capturée dans le filet de mes doigts néptuniens. Et même le soleil, obligé de venir nous assister dans la balade des pas légers, les passagers d'un grand aller, vers une éclipse mouvementée en aurores australes interminables et, saupoudrées de regards charmés.
J'ai mis, trois cailloux sonores de sa voix dans mon oreille interne, un coquillage et une pierre de son corps dans mon crânamain-baladeur, un filtre enivrant de son arôme directement dans ma truffe et tous nos souvenirs, dans le registre de mes yeux cinéma à lecture sensationnelle.

Mon reflet est tombé sous terre, là où les nuages semblent se noyer sous une mer arc-en-ciel, à deux pas d'une asphyxie brûlante et sexuelle. Se cramponnant de toutes ses forces, pour résister à l'appel du siphon, les eaux s'évacuant créent le tourbillon, mais mon reflet transpire et en rajoute, des gouttes d'envies à n'en plus finir, et moi je le regarde, ne sachant lui dire: «Vas-y fonce !» ou «Résiste mon gars, tu y es presque !» Et puis, malgré toute sa force, il se laisse happer, comme dans un éclair, un orage orange me faisant avaler, animant alors une vibration dans toute mon échine, dressant tous les poils de mon pelage hivernal, crachant la maladie frustration tel le volcan...
ça y est... je suis, le Nouvel homme.


1 Comment:

  1. Anonymous a écrit...
    hum,hum....
    Belle inspiration....

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