5002
Espace dimensionnel - Space Fictions + Photos
Design, textes et photos eipho

vendredi 20 mars 2009


Silence
Le silence
.Un silence

Le moment d'un silence, l'étendue d'un silence
le silence d'un siècle, le silence d'une nuit
un silence éternel, un silence éphémère
Mais aussi, les confidences du silence
dans, le silence du règne humain.

Silence
Le silence s'est imposé
Un silence sur la vie

Qu'est-ce que la vie sans silence
Qu'est-ce qu'un monde de paix, sans la paix de l'âme
.Un silence

Silence, observe en silence, dans le silence
chaos, guerres, luttes, agitations, effervescences, troubles, tempêtes
.Un silence
Le silence s'éteint, reprend et sur lui défile à nouveau
chaos, guerres, luttes, agitations, effervescences, troubles, tempêtes
Silence

Le silence rêve : de plonger dans le Silence
De plonger dans le silence avec lui, la souveraineté du bruit
De faire plonger dans le silence, la masse Humaine
qu'elle s'écoute, qu'elle se voie, qu'elle se parle
dans un silence intérieur, acquérant une perception consciente extérieure
le Silence lucide éclos, de l'âme collective du monde
La dimension d'un silence.

Silence
Le silence efface le silence
En dégradé, un silence absolu

Grande bénédiction que de l'avoir trouvé
sur les routes de tous les remue-ménages
silence de l'air, du vide, de l'infini
S'abonner à lui, se nourrir de lui, se projeter en lui
Dans l'attardement de l'humanité, dans son grincement et sa cacophonie
voici le besoin dont il manquait.

Du silence
Encore plus de silence
Silence
Silence
Silence
Silence


vendredi 13 mars 2009

- Conclusion -
suite de Dénouement


Melted Mantra - Steve Roach


« Non il n'y a pas de Dieu en tant qu'êtres supérieurs car il n'y a pas d'êtres supérieurs, ni d'êtres inférieurs. Nous sommes tous égaux. Mais il y a des consciences supérieures, des forces supérieures, c'est indéniable. »

« Tout le monde ici a rencontré le grand S-Tennh, mais nul ne peut le décrire car il est dans la vision de chacun. »

« Nous n'avons pas le même espace temps, ni la même mesure de celui-ci si nous devions comparer. Mais qu'un jour chez vous corresponde à trois mois chez nous, revient exactement au même si vous prenez en compte le changement de dimension. Et quand il ne nous reste seulement que ce qui est nécessaire, quand la vie nous met face uniquement devant les évènements importants, alors le temps s'évanouit et le futur devient aujourd'hui. Cela explique pourquoi tes épreuves s'enchainent et se déroulent chaque jour, parce que tu ne vis plus que ce qu'il y a d'important pour ta vie. Il te semble que tout est altéré, c'est parce que la vérité des autres s'est altérée dans ta réalité. Mais des semaines entières peuvent s'écouler entre chacune de tes épreuves, seulement tu n'as plus la nécessité de les vivre, et cette forme de temps dans son ensemble n'a plus d'utilité pour toi. Tu as brillamment saboté les premiers murs de la détention humaine. »

« Vous étiez alors renvoyés dans vos vies, le 25 décembre 2012 »

14.4.28 _ Réveil difficile - somnolences – souvenirs éveillés.
Mat s'aperçoit que les prêtres viennent lui parler durant son sommeil.
Il en garde tous les mots parce qu'ils raisonnent d'une sincère vérité.
Aujourd'hui se dit-il, si je suis conscient, c'est que quelque chose m'attend.

14.4.29 _ Tout à un sens.
Muni d'une intuition, avec la clarté d'une évidence, Mat se saisit du bonsaï qu'il place devant lui. Cette fois-ci est peut-être la dernière, alors en le touchant, il se laisse emporter.

14.4.30 _ Les temples de l'ouest – couleur jaune – à travers la Conscience.
Dans la dimension parallèle, un prêtre se trouve devant un portail de nuages plongeant sur l'azur transperçant d'un autre monde. Autour, tout n'est qu'apesanteur dans un brouillard lumineux.

_ Te voilà fin prêt, dit la voix du prêtre. Tu as maintenant la lucidité et la compréhension nécessaires. La capacité de suivre ce qu'il y a au delà de tes rêves. Quand tu seras prêt, tu pourras franchir ce portail et nous en aurons fini avec ces épreuves en ce qui te concerne.
_ Qui y a t-il derrière ?
_ Qu'en penses-tu ?
_ Je n'ai rien à perdre.
_ Parfait. La seule chose que tu puisses perdre est quelque chose que personne ne peut avoir. Ton âme. Derrière il y a le grand S-Tennh. Lui seul pourra t'éclaircir sur ce qui t'attend.
_ Donc j'ai réussi ?
_ Tu as réussi les épreuves, mais il te faut attendre la décision de S-Tennh.
Mat 420000 se dirige vers le portail, reste un moment devant puis il se retourne vers le prêtre et dit :
_ J'y vais. Merci.
Et dans un dernier salut il franchit le mur dimensionnel.

Le voilà qui plane entre des cumulus géants. Un soleil immense et magnifique disperse ses rayons jusqu'aux mille horizons. Les faisceaux de lumière balayent et se courbent autour des nuages et tout le ciel semble vouloir danser avec Mat. Quelque chose le porte. Une force intérieure qui stimule l'univers tout autour et en même temps, ce nouvel univers attise cette énergie intérieure. Un potentiel qui s'élargit sur une prise de conscience plus forte. Le rien infini est un tout absolu.

Mat se souvient alors de cette phrase dans un de ses rêves que les prêtres avaient prononcée : « Tout le monde ici a rencontré le grand S-Tennh, mais nul ne peut le décrire car il est dans la vision de chacun. »

_ Bonjour, dit-il à la Nature qui régnait ici.
Une voix profonde et surnaturelle lui répond :
_ Bonjour.
Un silence s'ensuivit mais Mat resta parfaitement calme et serein car une joie immense étreignait son cœur. Il sentit au plus profond de lui s'être rapproché de la source qu'il laissa couler en lui et celle-ci en retour, le gratifia d'une incroyable vitalité pure et harmonieuse dans ce qui ne faisait plus qu'un, à l'intérieur et autour de lui.
_ J'aimerais connaître la suite de mon chemin.
_ Es-tu pressé ? Ne veux-tu pas discuter avec la conscience suprême, avec ta conscience supérieure ?
_ Êtes-vous le grand S-Tennh ?
_ Eux m'appellent comme ça, les uns comme ci, et d'autres autrement. Quelle importance ?
_ Aucune.
_ Tu n'as pas cherché à me voir, à me représenter, alors je n'ai pas besoin de créer une image, tu me vois tel que je suis, rien et tout à la fois. Ce qui compte est ce qui pense et qui parle, la mécanique qui agit à travers le physique. Je ne suis qu'une conscience supérieure de la vie, cette même vie dans laquelle tu te trouves, ainsi tu peux devenir moi dans un futur et par ce fait je suis toi dans le futur car la conscience évolue.
_ Vous dites que vous êtes moi ?
_ Oui, dans un état spirituel plus avancé.
_ Mais le Dieu des autres n'est quand même pas moi ?
_ Non, chacun est son propre Dieu en devenir. Il n'y a que la Conscience dans laquelle véhicule la vie qui soit identique, une même source avec plusieurs degrés d'élévation. En fait, chacun y rentre quand il le veut et chacun y progresse comme il le veut, tout n'est que question de croyance puis de volonté.
_ Que va t-il m'arriver à présent ?
_ Par le détachement, le lâcher prise, par la croyance en toi-même, ta conscience spirituelle, tu fermes le cycle des réincarnations qui s'abattait sur toi et termine les épreuves dédiées aux simples humains. Quand les 500000 humains auront réussi, alors le monde prendra une autre tournure. Pour l'instant, la mission de la dernière chance suit son cours et toi, tu es admis sur Sorbalchiim. Tu seras un disciple puis un prêtre pour aider les autres humains. Et lorsque ton tour viendra, tu pourras te reposer, car il y a aussi 500000 hommes et femmes sur Sorbalchiim, quand un être éveillé arrive, un autre part rejoindre le silence, le repos de l'âme. Puis enfin, lorsque vous aurez tous œuvré à sauver ce qu'il reste de l'humanité, toutes les âmes et même celles qui étaient dans le silence du Nirvana, iront bâtir de nouveaux mondes, de nouvelles civilisations, avec pour seul pouvoir, leur conscience spirituelle aboutie. Des univers autonomes au travers le vide illimité du Monde du savoir, où la vie accède pas à pas. Donc, tu peux apercevoir que rien n'est jamais fini.
_ Puis-je vous poser une autre question ?
( Silence )
En lui Mat 420000 saisit qu'il peut demander, car c'est la même chose qu'avancer. En effet, S-Tennh sembla capter sa pensée et lui dit :
_ Rappelle-toi, si je suis toi, alors tu ne fais demander qu'à toi. Personne ne connait mieux les réponses que nous-mêmes mais il n'est pas défendu de demander tout haut.
_ Que signifie la date du 25 décembre 2012 ?
_ Après le lever du voile, la Réalité cachée dans la vérité, l'heure du renouveau. Mais le 25 décembre est aussi le retour du soleil, fils de l'Univers, célébré comme une naissance dans vos anciennes religions, alors quoi de mieux que cette date pour un retour de l'humanité dans la partie ? Le temps fut arrêté pour vous mais pas pour les habitants de Sorbalchiim. Sur votre terre, huit siècles s'étaient écoulés entre le 21 et 25 décembre de cette même année. Quand tu mettras pied alors sur Sorbalchiim, ne sois pas effrayé par la date de leur calendrier car le leur n'a pas cessé. Ce temps fut nécessaire pour tout nettoyer, mais je pense que tu comprends désormais. Tes derniers jours sur Terre n'ont pas pris fin le 7 janvier de l'an 2013, mais exactement en l'an 2813. Pour la notation du temps, celui-ci se déchiffre maintenant comme ceci : 14.4.30 signifie que c'est ton 14ème jour dans la 4ème génération d'humains, sur les cycles 28, 29, 30 qui correspondent aux trois dernières activités nécessaires et vitales de l'humain. Au delà, il n'a pas besoin de sa conscience puisqu'il ne s'en sert pas. Seul n'est resté dans votre temps que l'Important, situations et événements. Le reste qui n'a pas d'intérêt a été supprimé, oublié, dématérialisé.
_ Pourquoi le 14ème jour et que veut dire la 4ème génération d'humains ?
_ Avant cela, tu dormais, inconscient dans un sommeil qui aurait pu être sans fin mais ton tour est venu. 14 jours d'éveil équivalent à une période de 10 mois pleins, les 10 mois indispensables aux changements de saison sur Sorbalchiim. Ensuite, il y a eu à travers les âges, quatre grands règnes de l'humanité. Quand une humanité disparaissait, une autre naissait, cela ne te rappelles pas quelque chose ?
( La même chose qu'un prêtre lui avait dit sur les personnes qui réussissaient ou qui échouaient, quand une de ces personnes partait, une autre arrivait et donc ils étaient toujours 500000 ).
_ Dès que tu seras sur Sorlbachiim, tu ne seras plus un numéro mais un disciple. Au fur et à mesure que ton intellect s'imprègnera de ta nouvelle conscience, ta soif de connaissance ne fera que s'accroître, et elle ne sera plus dirigée principalement sur ton monde mais sur toutes ces choses qui composent l'essence de l'Univers et qui deviendront subitement palpables. Voilà, il est temps à présent, rejoins Arkrémnudie, laisse-toi guider.

22 Octobre 2813 _ Arrivée sur Sorbalchiim.

Rappel : À 500000, les humains ont recommencé à vivre dans ce qui avait été la dernière chance, une ultime mission, celle de la compréhension : « À quoi vous sert votre vie ? » ne cessait-on de rappeler. Ce fut, le 25 décembre 2012. Pendant la coupure du 21 au 25, le temps fut arrêté durant huit siècles et reprit avec un tout autre rythme. Seul ce qui avait de l'importance pouvait être vécu.
Sur Terre, Mat acheva sa mission "humaine" en janvier 2013, 14 jours après le réveil du 25 décembre. Quant au Temps, il s'étendrait aussi longtemps que son besoin en nous d'ascension de conscience et de connaissance, et qu'importe sa notion pourvu qu'il puisse nous mener là où il n'est plus d'utilité. C'est la grande marche vers l'immatériel, le règne des grandes possibilités.

Et S-Tennh demanda : « À quoi te sers ta vie ? »
Mat répondit : « À servir pour la vie. Car quoi que l'on fasse et le temps que cela prenne, tout nous ramène uniquement à ça. »



L'Ensemble S-Tennh

FIN


jeudi 12 mars 2009

- Dénouement -
suite de Séquence II


. Pourquoi 420003, 002 et 001 ont-ils disparu ?

. Pourquoi laisse t-on sortir Mat de l'hôpital alors qu'il porte le numéro 420000 ?

. Pourquoi s'était-il retrouvé amnésique à bord du vaisseau ?

Mat ne détenait aucune réponse. Tout cela était bien plus qu'étrange et s'il n'y avait aucun sens, alors il ne servirait à rien de perdre son énergie à essayer d'en trouver un. Si il y avait une explication, elle viendrait d'elle-même.

(( Personne ne sait ce qu'il fait là ))
« on a tous une mission »


12.4.28 _ Réveil – fin d'un rêve – une phrase se répète :
« Personne ne sait ce qu'il fait là » Mat émerge d'un long silence.
Ici, une chambre qu'il connait déjà comme dans le souvenir d'une ancienne vie.
Voici son appartement, 4ème étage, fenêtres grandes ouvertes sur une matinée peuplée d'incertitudes. Les étapes s'enchainent sans liaison, sans aucun pont entre elles, ballotées par l'effluve d'un ordre inconnu, n'en connaissant ni le port d'arrivée, ni son lendemain.

12.4.29 _ Assis au bord du lit, Mat contemple le temps, le ciel, le présent.
Une douche rapide, un café, les nouvelles du jour à la radio.
Puis Mat a une pensée à propos de l'arbre des Transports : « Ici, dans cette ville, ils auront du mal à entrer en contact avec moi. Peut-être est-ce la fin d'un cauchemar, peut-être que je suis maintenant réveillé. »

12.4.30 _ Mat 420000 s'apprête à sortir de chez lui – clefs – lumières fades alentour.
En se retournant c'est la surprise.
_ Louise ? Mais je croyais que …
_ Bonjour, je suis votre voisine !

Ainsi ce n'est pas un rêve, tout cela est bien réel même si tout paraît incompréhensible.
Il n'y a pas de coïncidence, tout est programmé.
Ils avaient dit : « Ceci est une mission » Mais quel en était l'objectif ?

_ Bonjour Louise, est-ce qu'une petite balade vous tenterez ? J'ai besoin de me dégourdir les jambes.
_ Oui pourquoi pas, mais il faudrait que je passe chez un vendeur d'H2o.
_ Très bien, allons-y ensemble.
Plus tard, au coin d'une rue, intrigué par tout un tas de questions n'arrêtant pas de l'assaillir, Mat interroge de nouveau Louise :
_ Dites-moi, vous m'aviez dit que nous étions 500000 sur terre n'est-ce pas ?
_ Moi je vous ai dit ça ?
_ Oui à l'hôpital.
_ L'hôpital ? Je n'ai jamais mis les pieds dans un hôpital. Mais nous sommes bien 500000 en effet.
_ Comment cela est-il possible ?
_ Possible ? Vous m'étonnez Mat ! Nous avons toujours étaient 500000.
_ C'est vraiment incroyable !
_ Pourquoi donc ?
Mat déstabilisé, explique :
_ Et bien parce que j'ai fait un rêve. Nous étions 6,8 milliards d'êtres humains, et juste avant notre extinction, un Dieu est venu sauver 500000 hommes et femmes en leur donnant une ultime chance, une nouvelle mission, car disait-il, la précédente avait échouée.
_ Intéressant, il faudrait l'écrire, en faire une histoire !
_ Mais comment ce fait-il que nous soyons 500000 ? Depuis quand sommes-nous 500000 et pourquoi ce chiffre n'augmente-t-il pas ?
_ Vous êtes bien étrange... Tout le monde sait ça voyons, quand quelqu'un part, quelqu'un d'autre arrive.
_ Part ? Mais part où ? Et qui arrive ?
_ Tout va bien vous êtes sûr ? On dirait que vous sortez d'une autre planète !
_ J'en ai peur.
_ Bon alors je vais vous dire. C'est une logique. Quand quelqu'un part, une autre personne arrive. Nous l'humanité, sommes un chiffre non modifiable. Nous sommes 500000, et 500000 est aussi notre identité. Vous même, vous portez en vous un numéro. Quand une personne meurt, une autre naît.

Ainsi, ils marchent tous deux dans la vague de leur discussion. Mat ne perçoit plus ce qui l'entoure et réfléchit, encore et encore.
« Ce pourrait-il que quand une personne "meurt" cela voudrait dire qu'elle ait fini sa mission ici. Se retrouverait-elle ailleurs ? Comme moi changeant de décors à chaque épreuve ? Il pourrait bien s'agir du jeu d'un Dieu !, apparemment les prêtres disaient vrai. »
_ Venez je vous invite à boire un verre, dit-il à Louise, il me faut un remontant.

Passage sur Sorbalchiim, dans les temples du sud.

_ Nous n'avons pas d'autre choix, nous devons provoquer le contact.
_ Cela est tout à fait contraire à nos principes et vous le savez parfaitement. Nous dérogerions à la règle et cela aurait une conséquence fâcheuse.
_ Mais comment voulez-vous qu'il réussisse dans un endroit où ne pousse aucune végétation ? C'est perdu d'avance !
_ Et bien faites comme nous avons toujours fait dans pareils cas, envoyez lui des intuitions, des signes.
_ Bien, ça sera fait.
_ Nous autres nous nous tiendrons prêts.

Retour dans la vie de Mat.

Sous le bras, Mat 420000 rentre avec un bonsaï. Une idée lumineuse de Louise. Elle l'avait aperçu sur le chemin du retour dans la vitrine d'un fleuriste et tenait absolument à lui en faire cadeau. « Il serait parfait chez toi, avait-elle déclaré avec enthousiasme. » Une drôle de sensation parcourra alors Mat, serrait-elle inclus dans le jeu, ferait-elle partie d'une vérité ? Une vérité qui serait dans la réalité de sa vie ?

Seul chez lui à présent, Mat observe le bonsaï et reconnaît en lui un arbre des Transports. Il se laisse guider et tend la main. Dans l'instant, il se retrouve dans une atmosphère rouge. « Les temples du sud ! » entend-t-il. Les nuages se dissipent et le voici devant l'image d'un prêtre, assis dans la dimension parallèle.

_ Bienvenue étranger.
_ Bonjour.
_ Alors, comprends-tu un peu mieux ce qu'il se passe ?
_ Et bien quelques bribes, juste quelques bribes. Je ne comprends pas tout dans son ensemble.
_ As-tu des questions ? Nous sommes là pour t'aider.
_ Pourquoi 420003, 002 et 001 ont-ils disparu ?
_ Ils n'ont pas disparu, ils ont échoués. Leur "mort" a entrainé leur renaissance.
_ Donc, si j'échoue je serais obligé de refaire ma vie ?
_ Tout à fait. C'est comme ça que cela fonctionne.
_ Si je comprends bien, c'est mon tour de jouer maintenant. Alors le vaisseau, l'hôpital, cet appartement, tout était compris dans les épreuves ?
_ Les épreuves de ta vérité seulement. En réalité, elles œuvrent pour un projet bien plus vaste.
_ Lequel ?
_ Celui qui est à l'origine de ta mission.
_ Pourquoi me suis-je retrouvé amnésique à bord du vaisseau ?
_ Très bonne question. Maintenant que tu es arrivé à la moitié de ton parcours, tu peux en apprendre un peu plus. Un des prêtres a dû t'en avoir un peu parlé déjà. Il y a huit siècles, l'humanité fut sur le point de disparaître à jamais. Le grand S-Tennh décida alors de sauver 500000 hommes et femmes et de leur donner une dernière chance. Il les plaça sur un monde propre, nettoyé de tout leurs passés. Et veux-tu savoir qu'elle était cette date ? Quelle est la date du début de cette dernière chance ? Le 21 décembre 2012. Et ensuite, au renouveau, toutes les personnes sélectionnées devenaient amnésiques de leur passé et du passé en général.
_ Mais alors ? À quelle époque vivons-nous ?
_ Ceci n'a pas la moindre importance. Il faut que tu arrives à trouver le sens profond, à quoi te sers réellement ta vie.
Voilà une question qui revient encore, se dit Mat, à quoi me sert ma vie ?
_ Est-ce croire en la Vérité du monde mais d'y découvrir et d'y vivre sa propre réalité ? Un peu comme accomplir sa Légende personnelle, semblable à ce qu'écrivait si bien un de nos auteurs Paulo Coelho. Est-ce dans le fait de comprendre nos destins et ainsi de mieux en profiter, de mieux profiter de la vie, de l'instant présent ? Si c'est cela ce à quoi pourrait me servir ma vie, je serais heureux car j'aurais trouvé un but valable.
L'énergie du prêtre augmente alors, son aura se fait plus intense, même une lueur se met à briller dans ses yeux.
_ Qu'on ouvre les temples de l'ouest, a t-il prononcé. Tu es sur le point de réussir. La dernière épreuve t'attend.
Évaporation.

13.4.28 _ Réveil – L'existence prend un nouveau sens.
La pièce est dans l'obscurité mais tout est clair.
Mat 420000 se sent dégagé d'un poids. Maintenant, il a la certitude que le monde détient un sens caché parce qu'il serait trop simple d'agir comme il le faudrait si tout était su à l'avance par le monde entier. Et ce sens caché parvenait à qui le suivrait, à qui le chercherait, le menant ainsi à la Réalité voilée, dans sa nouvelle vérité personnelle. Aussi, des choses et des événements autour de nous prendraient peu à peu moins d'importance, moins de place, parce qu'ils ne seraient pas inclus dans un processus d'élévation, de réussite, qui nous est propre. Alors nous étions confrontés directement au véritable, sans plus aucunes issues de secours pour nous en détourner.

13.4.29 _ Les volets sont ouverts – il fait beau – le soleil brille.
Est-ce le même qu'autrefois ?

13.4.30 _ Tout va bien – rien à signaler.
La vie suit son fil, avec ou sans nous.
Mais aujourd'hui, commence une nouvelle journée pour sauver sa peau.


L'appartement

à suivre ici


mercredi 11 mars 2009

- Séquence II -
suite de Illusionptique

_ Pardon ? Comment m'avez-vous appelé ?
_ Rôlignoble, Matthieu Rôlignoble, c'est bien votre nom ?
_ Non moi c'est Mat.
_ Oui Matthieu.
_ Non Mat.
_ Très bien, Mat Rôlignoble si vous préférez.
_ Non Mat tout court je vous dis.
_ Bien, quoi qu'il en soit voici votre nouveau nom : 420000.
_ C..co...comment ???

« Puisque je vous dis que c'est Mat ! »
Une phrase emportée comme une illusion dans la brume.

9.4.28 _ Phase de réveil – lumière intense et aveuglante – sensation de pureté.
Mat revient à lui. Chambre blanche. Hôpital de Lom ä Friius, 4ème étage.
Un membre du personnel se trouve devant la fenêtre, sa silhouette est trouble, opaque, et ses paroles raisonnent dans un brouhaha étourdissant. Puis petit à petit, les mots s'atténuent pour former une phrase distincte : « À quoi vous sert votre vie ? »
Mat se redresse et plonge dans la confusion, la stupéfaction et la crainte l'envahissent. Est-ce une coïncidence ? Pourquoi cette même question ? Alors il répond : « À vivre »
L'aide soignant s'avance vers lui et demande : « Pardon, vous avez parlé ? »

9.4.29 _ Toilette – petit déjeuner.
9.4.30 _ Sortie dans le parc.
Une femme s'avance. « Voici Lom ä Friius. Construit à la fin du XIXe siècle puis rénové dans les années 80, il accueille jusqu'à 500 patients. Enchantée je suis Louise. »
_ Moi c'est Mat.
_ Savez-vous que cet hôpital a fait l'objet de trois enquêtes policières ?
_ Je l'ignorai.
_ Dans les années 90, trois patients ont mystérieusement disparu les uns après les autres, à quelques mois d'intervalle. Étrangement, ces trois personnes portaient respectivement les numéros 420003, 420002 et 420001, mais ce qu'il y a de plus troublant, est dans le fait qu'elles affirmaient toutes s'appeler Mat.
Vertige. Effondrement.
Même pas une rampe où se retenir, même pas le plus maigre des repères à l'horizon.

On a beau vouloir sortir de ce que l'on croyait jusqu'alors être comme une réalité suprême pour se laisser lentement imprégner de la réalité du monde, les anciennes mesures se confondent encore et la véritable démarcation laisse place à des troubles encore plus visibles. Où alors, Mat est-il le seul à voir ce qui existe vraiment, et la réalité du monde le traite de fou parce qu'elle affirme être l'unique détentrice de ce qui est réel et de ce qui ne l'est pas. La vérité collective, où Mat ne se retrouve pas.

Passage sur Sorbalchiim, royaume de S-Tennh.

_ La saison est bientôt finie, il ne reste que peu de temps mais, gardons confiance. Il doute et c'est bon signe, cela veut dire qu'il n'a pas encore abandonné.
_ Il doute beaucoup trop, il ne sera pas prêt lui non plus, il va se faire manipuler comme les autres.
_ Laissez-lui le temps. Nous avons jusqu'au premier solstice et s'il ne s'est pas manifesté dans les temples de l'est, nous pourrons alors définir ceci comme un échec mais nullement avant.

Les prêtres et disciples se tiennent prêts autour des temples de l'est. La Salle de liaison est occupée par des médiateurs se relayant jour et nuit. Puis soudain.

_ Nous avons un signal, nous avons un signal !
Alors l'un des prêtres en position se décorpore, et envoie son énergie subtile dans la dimension parallèle. Jardin secret de tous les échanges.

Retour à Lom ä Friius.

Dehors, dans le parc, près du grand cerisier, il y a un homme évanoui.
Cet homme c'est Mat 420000.
Deux jours après le premier incident, Mat éprouva une étrange attirance pour l'arbre. N'ayant pas encore perdu ses souvenirs du « coup monté » ni d'une réalité qu'on s'obstinait à faire passer comme fausse, Mat déclara en son for intérieur vouloir connaître la vérité par lui-même. Que cet hôpital était borné dans ses croyances et que sa vision du monde n'était vu qu'avec des œillères. Mat d'un coup ne s'était plus senti perdu et avait surmonté ses premières faiblesses.
La réalité n'appartient qu'à soi-même, la vérité n'appartient qu'aux mêmes.

Dans un coin de l'espace, immatérielle, la dimension parallèle accueille deux entités.
_ Bienvenue étranger, comment se passe ta mission ?
_ Ma mission ? Vous voulez parler de ce fiasco ?
_ Non détrompes-toi, tu as réussi la première épreuve.
_ La première épreuve ? C'est une blague, j'ai failli devenir fou ! Allez-vous me dire une fois pour toute si tout ceci est bien réel ?
_ Qu'en penses-tu ?
_ Et bien je ne dors pas, il ne me semble pas halluciner et je crois être dans une parfaite lucidité.
_ Alors tu viens de donner toi-même la réponse. Aie confiance en toi, aie confiance en ce que tu vois, en ce que tu ressens.
_ Je peux sortir de cet hôpital ?
_ Bien sûr, il n'est qu'illusion. Tu te crées ce monde alors d'autres le bâtissent. Tu rends de ce fait une image de tes pensées réelle. Et celle-ci était une pensée de peur car tu t'es senti submergé par quelque chose qui t'effrayait, alors voilà pourquoi ces murs rassurants avec ces gens pour t'aider. Ils sont là seulement parce que tu les as matérialisés. Eux existent grâce à toi, et toi tu existes grâce à eux.
_ Bon sang, deux minutes, je ne comprends plus très bien là. Vous voulez dire que le monde dans lequel je vis est ma propre réalité de ce monde ? Et que d'autres y vivent avec leur réalité qui n'est pas forcément la mienne ?
_ Tout à fait. Le point le plus important est de toujours garder la foi. Croire comme vérité ce que l'on voit en sachant que ce n'est que Sa propre vérité. La réalité, c'est celle qui englobe toutes les vérités.
_ Attendez, expliquez-moi comment les autres peuvent bâtir le monde autour de moi par mes simples pensées ?
( Le prêtre sourit )
_ Les dimensions. C'est un peu compliqué mais je vais faire simple. Les idées des hommes, qu'elles soient émises ou non, silencieuses, intérieures, extérieures, peu importe, se retrouvent toutes dans un courant qui plane sans fin au dessus du monde depuis lequel elles émergent. Elles peuvent sillonner l'éther pendant des siècles avant que quelqu'un ne tombe dessus, mais elles peuvent aussi se disloquer dans une dimension parallèle, où elles auront comme plusieurs vies en même temps. Tu penses à un lieu où tu seras en sécurité, alors cette pensée est attrapée par d'autres qui réaliseront ton projet en pensant que c'est le leur puisqu'ils ont eux aussi pioché cette idée. Au final, tu te retrouves exactement là où tu t'envoies. Cela s'appelle la projection.
_ Excusez-moi mais je reviens à l'arbre, comment cela est-il possible ?
_ Le vaisseau était une première épreuve, l'arbre qui s'y trouve est bien réel et y demeure continuellement. Celui du parc à l'hôpital a été comment dire, modifié par nos soins quand nous avons su où te trouver. Il ne nous restait plus qu'à voir, si tu croyais encore ou pas. Mais maintenant il est l'heure, tu résistes déjà beaucoup mieux à la décorporation. Au revoir.
_ Attendez ! …

10.4.28 _ Réveil – incroyable luminosité – sensation d'apaisement.
Les choses commencent à devenir un peu plus claires, si ces choses sont bien réelles... Et les coïncidences, les signes, tout ça se répète.

10.4.29 _ Toilette – petit déjeuner.
Mat retrouve Louise dans le parc. Ils échangent deux trois phrases puis se souvenant de ce que lui avait dit le premier prêtre, il l'interroge :
_ Dites-moi, une question toute bête... combien sommes-nous sur terre ?
( Rires communicatifs )
_ Aux dernières nouvelles, 500000 je crois. Nous avons toujours été 500000 !

10.4.30 _ Mat quitte l'hôpital.
Avant de partir, un gardien lui lance : « À quoi vous sert votre vie ? »
Mat 420000 le regarde, il semble occupé avec la serrure de l'entrée. Pas d'importance.

Un bus l'attend, retour au pays.
« À quoi me sert ma vie ? À comprendre. Et puis peut-être, à trouver ma véritable réalité. »

Sur Sorbalchiim, dans tous les temples du sud, les prêtres se préparent pour le prochain contact. Couleur rouge, épreuve de la saison été.



L'arbre des transports

à suivre ici


mardi 10 mars 2009

- Illusionptique -

3.4.28 _ Phase de déclenchement – lumière rouge – écran de contrôle.
Mat 420000 ouvre les yeux depuis le réservoir du somme d'où il sort d'un repos à la verticale. Le réservoir se dépressurise, l'ouverture se rabat sur le côté et par un mécanisme de piston, Mat se fait transporter en arrière dans un recoin de la pièce où l'attend son uniforme. Après deux clics, Mat est en position. La cabine se retire, balance à l'horizontal, et s'enfonce dans le plancher qui se referme sur elle. En même temps, le costume s'enveloppe sur Mat comme un organisme vivant, comme une seconde peau résistante et thermorégulatrice.
Mat 420000 est équipé, il aurait aimé dire : « Je souhaite le faire moi-même ! », mais il s'aperçoit que cette pensée lui est venue trop tard, comme hier, comme avant-hier. C'est l'amnésie totale.

3.4.29 _ Nouvelle alarme – la lumière rouge fait place à une atmosphère bleue – une trappe s'ouvre devant l'entrée, avec un paquet, pâte à mâcher énergétique.
Mat 420000 se saisit du paquet, fait un pas de plus vers l'entrée, la porte se débloque et glisse dans le mur. Le long couloir qui se dessine alors est recouvert de grilles sous lesquelles les tuyauteries de maintenance et d'alimentation se chevauchent, le tout sous un faible éclairage bleuâtre disposé à intervalle régulier sur la paroi gauche.
Mat se retourne et regarde à nouveau, inquiet, ce numéro devant sa cellule, 420000.
Le long du couloir, trois autres cellules, une pharmacie, et une pièce dans laquelle un arbre s'étire sous une étrange source lumineuse, toutes vides. Toujours pas l'ombre de la moindre présence. Au bout, un sas conduit à ce que Mat a appelé, la Place de navigation.

3.4.30 _ Un système se met en marche – le vaisseau s'illumine et reprend vie – la porte du sas s'ouvre et une voix l'accueille :
« À quoi vous sert votre vie ? » demande l'ordinateur de bord.
La même question, encore et encore. Mais Mat reste là, suspendu comme chaque matin quand il pénètre ici, devant lui, l'Univers défile comme sur un écran géant. Alors quelque chose d'immense le prend jusqu'à la gorge, jusqu'au plus profond des yeux, il est ébloui et en même temps paralysé : « Mais qu'est-ce que je fais là ? » répète-t-il.

Mat 420000 ne sait plus qui il est. Ne sait pas pourquoi il se retrouve ici, seul dans ce vaisseau qui semble avoir au delà de la machine, une conscience. Il s'installe dans le poste d'observation et tente une nouvelle communication avec l'ordinateur.

_ À quoi me sert ma vie, demandes-tu ? À vivre ?
_ Voici VADROUP, soleil de Sorbalchiim, planète accueillant la vie.
_ Quoi ??? accueillant la vie dis-tu, et bien allons-y, cap sur Sorbalchiim !
_ Ne voulez-vous pas étudier la planète avant tout ?
_ ... Bonne remarque. Oui quelles sont les caractéristiques de cette planète ?
( Passons ces détails )
_ Est-il possible d'aller faire un tour à la surface ?
_ Non. Il vous est impossible de côtoyer la vie sous une forme évoluée comme celle-ci.
_ Comment ça, je ne suis qu'en même pas prisonnier ! Mais enfin quelle est cette mise en scène ? Et pourquoi je ne peux approcher cette civilisation ? Quand le pourrais-je ?
_ Je n'ai pas encore la réponse dans mes programmes.
_ Que veux-tu dire par pas encore ? Pourquoi alors m'avoir parlé de cette planète si je ne peux m'y rendre ?
_ J'informe sur toutes nouvelles données.
Tout ça est stupéfiant mais Mat ne se décourage pas.
_ Et à quoi sert cette pièce vide avec pour seul locataire cet arbre éclairé, que fait-il là ?
_ Ceci est la chambre des transports.

Passage sur Sorbalchiim, à Akrémnudie, royaume des sanctuaires de S-Tennh.

Il y a 4 temples.
Un à l'est, l'autre à l'ouest, et les deux derniers au nord et au sud.
Ces temples sont situés à la lisière d'une grande forêt, précieuse. Au milieu de cette forêt, une fontaine en cascades. Derrière les temples, les habitations se confondant au sol laiteux sont séparées par de grandes allées. Plus loin, une nouvelle couche de végétation où circule la grande rivière de S-Tennh, divisée par un large système d'irrigation, aménagé à travers champs. Puis un pont et au delà, on retrouve exactement la même structure, la même architecture, les mêmes allées, les mêmes temples, mais une autre forêt, une autre ambiance, une autre couleur, d'autres gens. Bleu désigne le nord.
À chaque saison, les gens changent de temple. Du nord, à l'est, puis au sud et enfin à l'ouest, et chaque année, ils changent de système où des prêtres font leur enseignement.
Quatre temples dans chacun des quatre systèmes, c'est le royaume de S-Tennh.
L'étranger pourra dire que ceux-ci vont dans ces temples pour rechercher S-Tennh.
Le prêtre dira, non, ils y vont pour recevoir un apprentissage, S-Tennh se trouvant partout.
Mais des étrangers, il n'y en a pas, à part Mat 420000 là-haut.

Ce jour-là, les prêtres et les disciples se réunissent dans la Salle de liaison de tous les temples du nord. L'étranger est là, un médiateur doit être choisi pour le contact dans la dimension parallèle.

Retour à bord.

_ Vas-tu me dire quel est but de tout ça ?
_ Ceci est une mission qui devient votre mission. Le seul contact que vous pourrez avoir avec Sorbalchiim se trouve dans la chambre des transports.
_ L'arbre ?
_ L'arbre.
_ Quelle est la signification de ce Mat 420000 et quelle est sa fonction ?
_ Mat 420000 est un matricule. Vous êtes le premier dans la remise en route d'une longue série. Mat 420003, Mat 420002 et Mat 420001 ont successivement échoué. Ils étaient vos compagnons de bord, résidents des cellules juxtaposées à la votre. Maintenant qu'ils ne sont plus, vous vous réveillez, votre tour est venu.
_ Mais alors c'est un jeu ? Suis-je mort ou en train de dormir ?
_ Ceci est une mission.

Mat perçoit que sa seule chance de savoir, de comprendre quelque chose est dans un contact, une communication, une approche extérieure. Ayant fouillé le vaisseau trois jours durant depuis son réveil, il n'avait trouvé pour tous renseignements, que son identification gravée le long de son index.
Il se lève et se dirige vers la chambre des transports.

_ Un des prêtres de S-Tennh est prêt pour un contact, lance la voix du vaisseau.
_ Un contact ? Mais quoi faire ? Je croyais que je ne devais pas rentrer en contact avec cette civilisation ?
_ Dans la dimension physique non, ceci est interdit. Dans la dimension immatérielle, rien n'est impossible.
_ Comment faire ?
_ Il vous faut vous immerger dans l'arbre, il est un réceptacle, un transmetteur d'énergie, un transporteur de votre fluide subtil. Touchez-le.
À cet instant, toute l'énergie de Mat s'engouffre dans l'arbre qui se met à rayonner. Une lumière intérieure fait percevoir des fibres tordues à travers l'écorce. La lumière grimpe jusqu'à disparaître à l'extrémité d'une des branches. La conscience de Mat est partie sur la dimension parallèle du contact, un des mondes de la Liaison. Ici, son corps s'est évanoui.

Sensation de bien être. Sortant du brouillard, l'énergie d'un prêtre dessine un vieil homme en toge blanche, assis dans la position du lotus, radieux. Faisant mine à Mat de s'assoir, celui-ci commence à parler :
_ Bienvenue étranger, toi pour qui le grand S-Tennh a changé la mission.
_ Euh bonjour oui... changé la mission, je ne comprends pas !
_ Te rappelles-tu des mots Terre, Humanité, ou bien encore Gaïa.
_ Non, je ne crois pas en avoir entendu parlé et pourtant, maintenant ils sonnent en moi avec une incroyable familiarité. Est-ce là d'où je viens ?
_ Exactement.
_ Qui est ce grand S-Tennh ?
_ Celui qui chevauche l'Univers.
_ Et pouvez-vous expliquer ma mission ?
_ Oui. Il y a huit siècles, les dernières civilisations de ta planète se sont entretuées avec des armes qu'elles ne savaient à peine maitriser, entrainant ce qu'il restait de l'humanité à vivre dans de profonds bunkers souterrains, puis à périr lentement. Le grand S-Tennh furieux, déclencha le retour de l'ordre des Temps. De violentes tempêtes et cataclysmes surgirent un peu partout, pour tout détruire et tout nettoyer de ce que vos civilisations avaient bâti. Puisque, l'humain n'avait pas réussi sa mission sur Terre, le grand S-Tennh sauva 500000 hommes et femmes et leur trouva une nouvelle mission. Voici pour le moment ce que tu peux savoir. Chacun trouve sa propre mission, à toi de trouver la tienne. Au revoir Mat 420000, tu ne peux rester ici, ta force vitale s'affaiblit. Bascule en arrière, bascule en arrière ! ...

4.4.28 _ Phase de déclenchement – lumière rouge – écran de contrôle.
Mat 420000 se réveille, même processus, l'impression de n'être qu'une marionnette dans une pièce déjà montée. Mat se souvient peu à peu mais ignore comment il s'est retrouvé dans sa cellule, à dormir tranquillement dans le réservoir cylindrique.

4.4.30 _ Le vaisseau se rallume, comme s'il s'éveillait à chaque fois avec Mat et qu'il demeurait dans une autonomie minimale le reste du temps.

« À quoi vous sert votre vie ? » lance à nouveau la voix.
_ Quel est l'ordre du jour ?
_ Le temple de l'est, couleur verte. Un contact est déjà prêt.

Mat à peur de comprendre à présent, que son terrible sort ne finira probablement jamais. Chaque nouveau jour amène avec lui un nouveau point cardinal, un nouveau temple, un nouveau système et le temps tourne sans cesse, comme une mécanique bien huilée avec pour seuls intermédiaires, des ectoplasmes complétement illuminés porteurs d'énigmes incompréhensibles.

Soudain, les rideaux tombent, une porte dissimulée sur le côté latéral s'ouvre sur une foule de gens qui applaudissent, caméras, micros et journalistes, tout l'arsenal est là. C'était donc une grosse plaisanterie. Quatre jours plus tard, « Mat » se fait interner.

_ Mais comment avez-vous tout manigancé, avait-il demandé.
_ C'est simple, l'écran géant projetait de réelles images du cosmos retravaillées avec les toutes dernières technologies en images de synthèse et la voix était celle d'un des réalisateurs du projet.
_ Mais enfin et pour l'arbre, comment avez-vous fait pour l'arbre ?
_ L'arbre ? Quel arbre ?



Royaume de S-Tennh

à suivre ici


lundi 9 mars 2009




photo eipho




dimanche 8 mars 2009

ou " Quand on arrive à dépasser l'agitation "

Blade Runner Blues - Vangelis




À ce stade, on visionne quelques photos de villes futuristes aux gratte-ciels surdimensionnés. Des villes de nuit éclairant le regard sur un rêve opaque étourdissant, horizon enivrant où l'on reste scotché tellement elles nous rappellent d'étranges sensations, comme du déjà vécu et puis, on se souvient.

La première douleur survient dans les mollets. Surtout penser à ne pas s'étirer et se le rappeler sans cesse. Mais par certains moments, ils se contractent d'eux-mêmes comme une boule prête à exploser. Alors le seul moyen de les voir se relâcher et de taper dessus pour que les muscles se détendent. Il n'y a pas d'autre alternative ou alors, il faut arriver à supporter une souffrance intenable.
Une atrophie éprouvante se fait ressentir petit à petit dans tout le corps. Là où le cerveau s'échappe dans les plus agréables sensations, le corps lui, affirme qu'il est encore le plus fort et retient l'esprit sur Terre comme s'il voulait en faire son prisonnier. « Ne pars pas sans moi, tente t-il à dire. »
Mais la décision est unanime, la voiture doit s'écraser pour arriver à la fourrière et le corps est également un véhicule. Seulement dans ce cas, c'est le temps lui-même qui se charge de pressurer l'inertie. Alors la souffrance projette plus loin et on rêve d'en finir au plus vite avec le propre carambolage de son ancienne route.

Ainsi le plafond devient peu à peu ces villes futuristes. On les regarde, on s'y perd. Et on s'imagine, comment on y était avant. Avant de s'égarer ici et tout recommencer. On a essayé de vivre, de réaliser une œuvre, de créer quelque chose et puis allonger sur le dos, on lève un bras dans le vide, vers un rêve que l'on aimerait enfin atteindre. Un rêve, un rêve qui n'est pas d'ici, pas de cette époque, un rêve d'ailleurs qui échappe presque à notre compréhension.
Le corps se crispe encore une fois, ça broie et ça déchire, le calvaire est la seule épreuve au passage. Et dans les moments d'un sommeil reposant, on se voit là debout, haut perché au milieu d'une immense mégalopole, la véranda grande ouverte, apportant toutes les effluves de cet avenir que l'on éprouve déjà, à l'intérieur de soi, dans les nuits mystérieuses de notre destinée.

Certaines villes futuristes pourraient être recouvertes de dômes de verre régulant le climat, se protégeant d'émanations toxiques rejetées à l'extérieur et des radiations du soleil à cause d'une dégradation quasi-complète de la couche d'ozone, mais cela serait alors comme d'abandonner ses rêves de liberté. Il faut voir plus grand et c'est justement vers cette amplitude que la rampe de lancement est dirigée.
Et puis il y a des visions qui ne trompent pas.

Il y a aussi cette drôle de sensation. L'impression que la vieillesse est un retour à l'enfance. Que plus le corps se meurt plus il adopte une position de fœtus, il se recroqueville comme pour se relancer, prêt à redémarrer. Mais quel tragique constat que de découvrir qu'attendre la mort, fait plus de mal encore que bon nombre de maladies et puis de toute façon, la mort n'existe pas vraiment. Seul se laisser emporter est une mort, abandonner. Or ici, on parle de toute autre chose. Atteindre l'au-delà, atteindre nos véritables visions, aspirations, ce vers quoi nous allons inexorablement et quel mal il y a t-il à vouloir y parvenir plus vite que son propre corps de mortel. L'esprit est le seul roi, il contrôle tout... sauf dans la dislocation d'avec son seul vrai véhicule, la division d'avec son dimensionnel transport d'ici-bas, le manque de synchronicité avec son enveloppe extérieure.

Le corps devient comme une pierre. Une pierre alors, ça a longtemps souffert avant de devenir ainsi. Plus elle est dure, plus son esprit est parti loin, très loin. Il vole probablement dans l'avenir entre des grattte-ciels illuminés d'une nuit cosmique éblouissante à jamais.


samedi 7 mars 2009



photo eipho

photo eipho

Le fondement - l'étrange couloir - l'origine des savoirs
la première galaxie - une déchirure sur le Monde extérieur

La Consciencieuse, décorporation, bilocation et concentration
Vision complète de l'Énergie, des grands mystères, le Tout dans l'évolution

Derrière le premier mur intérieur, les couloirs de nos doubles, plus jeunes
l'éclosion d'énigmes, l'apparition des problèmes, du temps décoloré

Le visage de la sagesse observe dans le fond, indiquant la marche
le sens profond, la bonne manière, la façon de circuler
comment et pourquoi, nettoyer les couloirs et libérer les accès.


photo eipho

photo eipho