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Espace dimensionnel - Space Fictions + Photos
Design, textes et photos eipho

mercredi 28 janvier 2009

The lonely shepard - Gheorghe Zamfir


En perdre un bout, hier

La pluie marche devant, l'ombre suit
sans soleil déplaçant, hagard
l'étirement effacé, l'éternité annulée

en perdre un bout, hier
céder une (la) partie, à deux valises mieux remplies
Une graine larme, une perle sang, mélangeons
glissant depuis le pont sous un monde
le filet vide, quittant, de l'œil à l'oreille

adieu soucis, dans le courant n'être plus mourant
y laisser tout, d'un bout, hier perdu
Ivresse pour courage, l'ailleurs onduleux attendant
lame sur poignet, tombeau pour damné

En perdre un bout, hier
chère existence, laisse guère de chance.
La voix d'un ange : « Rentre chez toi »
lui raconter
Égaré, vue troublée, ne plus être ni savoir
de poussière recouvert

douce folie, revoir les échos, sans se rappeler
fredonnant sans fin : « om mami pémé hung »
paumé dans sa propre ville
fixant le vide, inlassable marcheur
disparaissant hier, d'un bout

Lointain raté, aveuglé
intérieur froid comme glace
regard sans mémoire, errant
somnambule, plus d'importance...
un bout, chaque jour perdu, et la pluie

en morceaux, elle aussi, battements sourds
quittant son cœur, cessant d'être tourmentée
depuis l'hier insensible
au dessus du pont sans nom des eaux réservées
renfermant la plainte du monde retenu
la déposant dans l'histoire qu'une ombre ne veut plus voir_

-

Plus tard, en regardant les eaux, les cieux de nos vœux
apercevant là où la peine s'est déversée
l'abstinence d'y boire sera préférable
tant que le courant n'aura pas tout emporté.


dimanche 25 janvier 2009


L'homme à la crinière philosophique, sous le soleil d'Ophiucus
allonge ses pas à la faible vitesse de 17000 km/h
à quelque chose près, vers la Chevelure de Bérénice
donnant satisfaction à son flair, sentant là-bas l'appel familier
la localisation de l'Arbre du Dedans, également appelé le Bulbe Intérieur.

Le balayage du temps apporte avec lui le son de l'effacement
les arbres déracinés, la main de l'homme crinière parle d'un geste
sur les plaines des mondes. Il faut refaire ou reconstruire
Anéantir, Rebâtir - Mourir puis Vivre
Une observation, un test, une grande étude.

Redonner un monde frais à de nouveaux hommes
une armada de jeunes âmes en formation
qui sont comme les étoiles, la pluie, la poussière
ne cessant d'évoluer chacune à son rythme
leur Terre étant conçue pour vivre plus longtemps
un berceau, puis, une école.

Le cœur de la Terre était déjà prêt
prêt à leur enseigner, mais surtout à les aider.
Ainsi la conscience arriva.

L'homme à la crinière philosophique, sous le soleil d'Ophiucus
sourit de leurs efforts constants. Leurs derniers vrais problèmes :
les guerres, les désaccords spirituels, l'économie, l'écologie.

Après cela, le pas de l'évolution sera capital, aussi grand qu'un pas de 17000 km/h
l'âme de cette zone aura franchi pour de bon son stade animal
et viendra faire grossir un Soleil galactique, le centre du Tout
rejoignant la grande âme de l'Arbre du Dedans, contenant tout l'Extérieur.
Et puis... la fécondation éternelle.


mardi 20 janvier 2009


J'aime mon idée sur la branche, la température d'une idée-nuit
j'aime savoir mon idée là-haut, le compte à rebours chaque minuit
dans mon rêve, le fleuve ne coule que la nuit, à l'aube, un pari pour la vie.

_ Elle est belle cette photo, tu l'as prise où ?
_ Je ne sais plus, dans le ciel, enfin..., c'est pas moi qui était dans le ciel, moi j'étais sur terre. C'est de là d'ailleurs, que j'ai vu l'aiguilleur.
_ L'aiguilleur ?
_ Oui, l'aiguilleur du ciel.

L'aiguilleur du ciel pose alors un défi, il demande:
_ L'idée, elle, ou le ciel, à toi de choisir.
_ Y a t-il des carambolages là-haut ? Mon idée se heurtera t-elle à l'irrégularité, ou gardera t-elle une cohérence de rythme, et si je prends "elle", je refuse le ciel ?

Le monde est une ombre qu'il faut éclairer
mais la nuit, les idées sont claires, la température fraîche
et mon idée est partie faire un tour avec le vent.
Les empreintes sur la branche, comme chaque minuit
le fleuve ne coule que pour un pari pour la vie.



Un jour, j'ai lu dans la biosphère, une idée d'elle dans mon ciel.
Elle y est arrivée avant moi, alors je cessai de respirer
le temps d'un pari, retrouver sur terre l'idée pour ma paix
puis la rejoindre, quelque part, demandant grâce à l'aiguilleur.

Les idées d'un fleuve de l'aube
la température garde sa constance pour un rêve coulant
en flux continu d'un fou pari pour la vie.
L'image dans mon cerveau, le monde de l'aiguilleur
qui attend, qui attend, attend... juste un mot, la réponse.

Elle m'a quitté, mon idée d'elle dans le ciel
elle m'a quitté, mon idée, elle, et le ciel _ indifféren(ce)t
Une main tendue, pose l'idée sur la branche, dans la nuit du grand fleuve
prêt du vent, une idée emportée pour le ciel d'elle.

Espérant qu'elle ne se nourrisse pas de l'idée des autres
et qu'elle ait reconnu la mienne, je sautai loin de la terre
au delà du fleuve qui ne coulerait plus jamais
plus jamais pour une idée d'elle sans l'aube de mes nuits.

Prenant un bout de la terre avec moi
je soufflai sur la branche.



samedi 17 janvier 2009

.. du spectre ancien -

Electro erotic - Steve Roach






Happé à la verticale dans un réservoir cylindrique, un silo à maïs par exemple fera très bien l'affaire pour peu que l'on considère la chose comme une cabine d'essayage, mais aussi comme un ascenseur tridimensionnel vous télétransportant, une fois l'uniforme revêtu (d'un bleu olympique) dans une parallèle du temps que vous aurez au préalable visionné par la pensée.
Vous voici donc, écartant toute notion du temps, sur une plage infinie, au bord de l'océan d'une planète éloignée. Un endroit que vous connaissez déjà, en rêve, mais que vous découvrez aujourd'hui, contemplant également l'atmosphère sombre teintée de couleurs rouges et mauves se déplaçant à une vitesse vertigineuse sans toutefois faire ressentir le moindre vent.
Vous ne bougez pas, il y a tant à voir de là où vous êtes. À l'autre bout de la plage, sur votre gauche, il y a les falaises, elles aussi vous rappellent quelque chose, mais ce souvenir est vague et il vous faut remonter loin dans votre mémoire, trop loin pour l'instant, or vous savez déjà qu'elles regorgent nombre de cavités et de grottes.
À vos pieds, des os de seiches, vous levez la tête, la vitesse prodigieuse de ce ciel couvert vous paralyse par sa beauté, vous vous trouvez étrangement bien et au bout d'un instant, vous sentez quelque chose, une présence, à l'extérieur tout comme à l'intérieur de vous. Alors au loin, quelques formes apparaissent, sans aspect précis, fluides et transparentes, volant vers vous.
Ayant nettement l'impression qu'il s'agit de formes humaines, vous restez là sans bouger, peut-être vous ne le pouvez pas et vous voyez ces êtres maintenant de plus près, lumineux, cristallins, s'adressant à vous dans un langage que vous ignorez.
Ils sont là sur cette plage mystérieuse, autour de vous, vous parlant par télépathie et quelque chose vous fait dire que vous pouvez comprendre ce qu'ils disent, quelque chose vous donne cette nette sensation que vous pouvez vous aussi leur parler, mais vous avez oublié la façon de faire, vous en êtes certain.
Cela devait remonter à très loin, dans une autre existence, une autre dimension, et ce paysage, ces êtres sont venus pour vous le faire rappeler, que vous connaissiez déjà toutes ces choses.
Ainsi vous êtes renvoyé dans votre monde avec ce quelque chose en plus, de nouveau, ou de très ancien à vous souvenir, à réapprendre, à rechercher. Telle était cette étrange vision. Un jour, peut-être beaucoup plus tard, vous y retournerez.


vendredi 16 janvier 2009

photo eipho


La chanson du vent est une œuvre qui médite avec grâce
elle fait du temps, un rayon dans l'espace
une boucle dans les cheveux du songe délicat.
Imperceptible, souriant d'un mutisme aussi froid qu'un rocher
l'allure d'un visage de pierre, sous une nappe d'eau bohème
entrainant le voilier dans les marges insensibles de la Créature Humaine.

Le vent fredonne une œuvre sur nos mains et nos joues froides de l'hiver
le vent murmure entre les branchages des constellations
tout ce qui ne peut être dit sur les échanges authentiques du monde
le regard sincère de la franchise, les précipices aveugles de la spontanéité
sont comme des notes amorphes, mesures ternes et assourdies dans le vieux reflet d'une mélodie d'hier ; l'œuvre n'est que le principe d'un refrain et la complainte du vent, se met à changer.

Faisant danser ses doigts agiles sous le sapin, narrant les exploits d'un homme-oiseau, tout en s'amusant à voir les formes de la buée provoquée, par des paroles vides de l'extérieur, elles chantent en dedans et cela amuse les cervidés sortant de troncs d'arbres creux et lumineux.

La chanson du vent est une œuvre qui médite avec grâce
elle s'aperçoit des instants ratés, en change les propos, la cadence, la dimension.
Elle suggère une meilleure combinaison pour qui tend une oreille sensible
à travers l'échelle de la précaution, par delà la prudence du volume de la vie
sur les sentiers des regards perdus des voiliers, leur retirant le poids de l'importance
de la suffisance, de la vanité, en les faisant rire d'eux-mêmes, en leur montrant le ridicule du pouvoir, manifesté par l'arrogance ou l'orgueil.

La chanson du vent est une œuvre qui médite avec grâce
les navires baissent les voiles ou les gonflent d'un nouvel élan
suivant leur point d'écoute, la tonalité de leur cœur, la sonorité de la perception.
Les flots sont plus limpides, et le vent se tait car il a dit
leur a avoué ce qu'ils n'osaient croire ou penser, du monde, d'eux-mêmes.


jeudi 1 janvier 2009


- Trois pavés de 68 discutent, assis sur un trottoir, regardant arriver 2009 tout plein d'aucune nouvelle idée, pour faire éclore correctement l'enfant d'une bonne révolution -


_ Quelle heure il laid ?
_ Quelle heure il beau ?
_ Quelle heure il a beau faire n'a pas d'importance, c'est qu'elle heure il n'est pas qui a de la portée !
_ Ah bon, et qu'elle est cette heure qui a tant d'influence ?
_ Oui, laquelle il n'est pas, qui serait beau ou laid ?
_ Quoi ?

Gonzag réfléchit, sort une idée d'une chaussette, tire dessus comme avec un élastique et se l'envoie dans le cerveau en visant bien le centre de l'oreille.

_ Un master mind ne se boit pas. Non, parce que je vous ai vu l'autre jour en demander un pour étancher votre soif. Or, c'est un minute maid qu'il fallait demander, et cette minute aurait pu vous désaltérer, cette minute aurait pu être belle !
_ Ou moche...
_ Tout dépend du temps mis à boire ce breuvage...
_ Donc, alors, c'est quand on y pense pas que cela devient meilleur ?
_ Exactement. L'heure ou la minute avalée dans votre esprit est belle ou moche suivant l'importance que vous ne lui accordez pas.
_ Hein ?
_ De quoi ?
_ Mais qui a parlé ?
_ C'est vous.
_ Ah non, c'est vous à la minute.
_ Et dans votre esprit.
_ Ainsi soit-il... laid ou beau.
_ Quoi donc ?
_ L'heure qu'il n'est pas.
_ Vous voulez dire... que 2009 ne sera jamais cette heure ?
_ Ou que si nous n'y pensons pas, elle devient laid ou beau ?
_ Vous me fatiguez.. regardez, simplement regardez. C'est comme la météo, le mieux étant de regarder le matin par sa fenêtre.
_ Une fenêtre du temps donc ? où la trouver ?
_ Dans l'heure peut-être ?
_ Regardez, simplement regardez dans votre esprit, dans la minute d'une boisson cortex.