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mercredi 17 septembre 2008

..il y a le vent_

Glow - Unkle

Au dessus du grand océan, posant les pieds sur le pont ondulant
ils étaient assis là où leurs yeux, devinrent le grand tourbillon.
Venus pour la fin été, en chemise grise et chapeau paille
des pieds d'eau sur le monde tiède, leurs compagnies et leurs chemins.

Heures matinales, les nouveaux jours, visages en voyage où les rivières coulent
dans les regards des gens légers, des marchands d'une vie, inlassables troubadours
leurs valises véhiculent leurs malles autocars, leurs lettres aviatrices
sur leurs peaux leurs histoires, et leurs automnes, se penchant sur eux
finissant par faire tomber leurs fenêtres, jaunir les ardoises de leurs maisons
rougir leurs routes si confuses et leurs villes, se revêtant alors du plumage orangé
de leurs peurs anciennes, glissant sur leurs corps de cœur émeraude.

Pour nager sur le cours du prochain hiver, nus, ils avaient choisi d'être.
Comme un automne pèlerinage, ils abandonnèrent tout sur ce pont.
Une pluie délivrance, c'est un volcan qui respire, un vol quand qui aspire
sans besoin, rien d'autre, qu'une chaleur à suivre, sans autre effort que l'envie.

Déplacement d'air, hauteur formidable, le ciel leurs renvoyant ses profonds échos
des vents guidés de leurs phrases, pollinisées en grandioses saveurs vivre.
Au dessus la grande bleue, respirer puis se sentir être enfin, et s'envoler comme les tuiles, de leurs anciennes maisons, les carapaces, s'étant dispersées.

C'est comme:
Comme le fil d'un long murmure descendant sur les épaules, sur des ailes invisibles
comme la plume éperdue, tombée d'un imperceptible oiseau cassé.
La longue descente l'abandonne de ses souffrances
ressentie le long du corps, ils n'ont plus peur, plus peur du vide silencieux qui les entoure.
En plongée confiante dans les vieux abysses, c'est leurs sens qu'ils retrouvent
courants sous-marin, anciens royaumes, voler comme un poisson dans le fluide automne.
C'est comme les couleurs de la terre, les couleurs de leurs vies
dirigeables et baies sauvages, citadelle aux prairies millénaires
dolmens de nuage, voie aux chants porteurs, nature légendaire.
C'est comme vers ce grand pont, où l'automne avant son départ, les ramènent dans une toupie du temps, saluer de loin l'hiver, et se préparer, au prochain changement de l'axe polaire.

Un nouveau printemps a suivi l'hiver sur la route, et toutes saisons auto-stoppeuses
suivront, la dernière passée leurs attrapant la main, comme ces gens sur le grand pont.
C'est ainsi que leurs histoires, se marquent, ici, sur cette route solstice équinoxe
là où il n'y a, ni barrage ni péage, ni contrôle ni checkpoint, juste
le grand soulagement d'être libre, de se laisser porter au rythme tranquille et apaisant
des quatre saisons, les faisant tourbillonner avec elles, comme ces gens déracinés mais heureux, heureux de n'être plus portés, que par le vent libérateur des grands espaces neutres et invaincus.




3 Comments:

  1. Ariaga a écrit...
    Original, bien écrit, poétique, que demander de plus ? voilà un blog qui m'intéresse.
    Michel P a écrit...
    J'aime les sons, les sens et l'essence de ses visions un peu étranges, de ses emplois de mots et de leurs associations stupéfiantes.
    J'avais du retard dans mes lectures...
    Perséphone a écrit...
    Que dire...
    En cette journée de ma nouvelle année, quel cadeau de vous lire! Un présent qu'il me tardait d'investir; l'attente bien sûr, y donna raison. Merci!

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