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Espace dimensionnel - Space Fictions + Photos
Design, textes et photos eipho

mardi 9 octobre 2007


Le onzième étage en face, trappe dans son ciel le nom d'une marque noire.
En bas, clignote de la fenêtre, l'enseigne d'un sex-shop qui vient flasher les murs insalubres de ce motel miteux, des odeurs d'une cité qui sommeille, bistrots et filles en trottoir, où les derniers soupirs, vont déserter les ruelles peu avant cinq heures.
Dans le vague, quatre feuilles tourbillonnent, je regarde en l'air et contemple les nuages illuminés, déferler et passer sur les grattes ciel jusqu'a en perdre haleine, infliger sur eux, des histoires du temps qui passe en leur offrant, toutes sortes d'intempéries pour existence.
Sur une façade, l'écho d'un train qui freine devant une foule invisible de voyageurs couchette. Pendant ce quart d'heure, deux trois taxis viennent rafler au passage, quelques flaques sur bitume qui paraissaient d'ici, comme des plaques de glace.
Après la sirène d'une voiture police, je me replonge dans mes écrits, sur un bureau tréteaux orné d'une lampe à pendule, mais rien n'y fait, ce soir je n'y arrive vraiment pas.
J'enfile un imper, sors par la cage d'escalier et passe discrètement prés du réceptionniste assoupi à son comptoir, devant un vieux match sur une télé noir et blanc. Mes pas trainent et m'entraînent vers le fleuve, à cette heure, les lampadaires se teintent d'une fameuse couleur bleue adoucissant les flots et ma raison, sensation surnaturelle d'une ville la nuit.
L'envoûtement se prolonge jusqu'au petit matin, l'atmosphère remplit mes sens de perceptions nocturnes et inflige pour mes pensées, de nouvelles méditations. Assis là, l'imagination fabrique une autre vie, ici, tout est différent, j'aime m'y perdre et rêver.
Mais croyez-moi, il faut revenir les soirs de peine lune, parce que nulle part autre, je ne l'ai vu danser ainsi. La dame blanche ne se noie pas et quand elle vient pour la visite, je remplis des pages, écris sur les murs et peins sur du papier de verre, des notes pour constellations.
Personne pour mon regard, pas un chat pour détourner mon attention sur mes fictions et puis, le clapotis de l'eau et quelques rires au loin me suffisent pour descendre dans les abîmes de la génération perdue.


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