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samedi 16 août 2008


Tout ce que nous avons retrouvé sous les débris furent, un pistolet à lettres, un passeport tout neuf et un billet pour Paris 1957. Elle désirait plus que tout, assister à la naissance de sa mère.

Les voisins sont arrivés par eux-même nous prêter main-forte, il faut dire que cette vieille bâtisse datait de plus de trois siècles et les murs ainsi que la charpente étaient d'une épaisseur remarquable.
Nous continuons les recherches même par ces nuits glaciales, Marie Trente-deux doit-être retrouvée coûte que coûte.
Elle, c'est la nièce du vieux roi Chakri-kra ou quelque chose comme ça, qui règne sur le royaume de Num Éros. Étant devin, il aura vite fait d'apprendre la nouvelle et nous devons impérativement retrouver au moins, un pistil de Marie Trente-deux.

Marie Trente-deux est une tulipe qui fait des bons. Elle replie ses pétales comme le nez d'une fusée et par un magnifique mouvement d'impulsion, elle se projette dans les airs telle une tige filante et n'a plus qu'à rouvrir ses pétales pour s'en servir comme d'un parachute.
Marie Trente-deux ne peut faire qu'un saut tous les trente-deux jours.
(Elle en profita sûrement, le jour de l'effondrement, pour se faire la belle).
Seulement voilà, Marie Trente-deux a atterri sur le museau d'un ruminant de Num Éros.

Le ruminant: Eh bien en voilà une surprise !
Marie T: Vite la vache, direction le couvent des Marilettres !
La vache donc: Diable ! Mais d'où puises-tu cette force, ne me tire pas comme ça !
Marie T: Il faut récupérer à tout prix mes papiers, la navette part dans trente-deux jours exactement.
La vache: Quelle navette ?
Marie T: Celle pour Paris 1957.
La vache: ah !?

Arrivée au couvent_

Marie T: Fichtre diantre, tout le beau monde qui est là. Trouvons une solution pour qu'ils ne me voient, je suis tellement précieuse à leurs yeux qu'ils risqueraient de me renfermer à nouveau.
La vache: ah !?
Marie T: Oui, il n'y a que Trente-huit tulipes au couvent des Marilettres. Pour elles, les prières sont des contes et elles purifient par l'action de leurs pollens et parfums, tout ce qui se trouve alentour, ainsi qu'une nouvelle spécialisation dans la diffusion de lettres éclairées après les plus anciennes et mieux connues, lettres éveillées. Heureusement, toutes les autres Marilettres se trouvaient au séminaire, à Paris 1983.
La vache: Alors que fait-on ?
Marie T: Cherchons ensemble, remue-moi tout ça, pendant ce temps, je me cache dans une de tes narines.

Ainsi la vache remue les détritus et autres gravats avec ses sabots, son museau ou à coup de corne et de glace. Les habitants stupéfaits se demandent si ils ne rêvent pas. Une vache les aide aux recherches !
L'un d'eux s'approche d'elle et celle-ci, visiblement, est prise d'une violente crise d'éternuements.

L'homme s'écarte après l'avoir, ô combien ! dévisagé et Marie Trente-deux indique alors à la vache où creuser.
Le temps d'une page de réclame plus tard, la vache repart en sautillant avec son butin, passeport et billet entre les dents et pour la protection, le pistole à pistils ou, le fameux pistolet à lettres.
Marie Trente-deux toute fripée sort de la narine, elle se secoue et la vache éternue de nouveau, manquant de la décoller de son museau.

La vache a donc vingt-neuf jours à compter d'aujourd'hui, pour se rendre à l'aérotif des Lettres planantes. Elle en profite alors pour butiner les herbes des régions locales, regarder ses feuilletons favoris et entretenir des discussions savantes avec Marie Trente-deux.

Le jour de la lettre J est enfin arrivé.
Marie Trente-deux est prête à bondir au moindre choc.
Ses racines sont tendues comme un string ou plutôt, comme un ressort prêt à lâcher. La navette est là, à cinquante-deux mètres exactement. Marie Trente-deux calcule la bonne trajectoire, le bon angle, son inclinaison, la force du vent et dit adieu à la vache, se replie, se contracte et ppppffffiiiuuuu, décolle comme une mini fusée Austin Powers.
L'atterrissage se passe parfaitement. Un passager, la voyant tomber lentement, ouvrit la main.

Voici donc le nouveau moyen de transport de Marie Trente-deux pour les trente-deux jours qui suivent, la conduisant évidement, au centre hospitaliéné des Ver Binfinis, voir sa pauvre mère, Lucilétroi Fonsun, naître.






- Le couvent des Marilettres -
Ici on appelle ça, des Tul hype hype hype ! hourra !!!

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