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Espace dimensionnel - Space Fictions + Photos
Design, textes et photos eipho

jeudi 17 janvier 2008


Très belle robe grenat noire profond aux reflets mauves.
Nez concentré. Un peu cassis, mûre, fumée.
Très belle saveur fruitée. Tanin fondu. Bonne mâche. Belle matière.
Plats : Viandes rouges rôties ou grillées.
A déguster dans les plus brefs délais.


Un pomerol 1999 serait parfait pour cette soirée. L’homme s’accapoulpe du centre commercial, deux sacs de provisions dans les mains, une démarche mi-pendule, mi-balance et ses jambes, tellement longues qu’on aurait pu croire à l’ombre d’un autre au coucher du soleil.

Les sacs à poulpe se gonflaient et se mettaient à se soulever aux bouts de ses bras, des bras tellement maigres qu’on aurait pu croire ce qu’on voudra excepté des membres à pieuvre, on y voyait plutôt des lianes molles, pourtant cet homme était le bras droit de son patron, travaillant de bon comme de jour dans une entreprise pour plâtres, vendus à tour de bras dans toute la région Dépliée.

Les sacs comme deux bonbonnes se soulevèrent donc, étirant sur plus de 6 mètres ses bras jusqu’à n’avoir plus aucune élasticité et faisant alors décoller l’homme dans une lenteur si étonnante, qu’aucune personne se trouvant là ne pensa sur l’instant, à le rattraper, le lester ou bien même s’arrêter.
L’homme baissa la tête, regarda ses pieds quitter le sol sans un mot, sans un appel, comme si tout ça fut extraordinairement normal puis ferma les yeux.
Ainsi il arriva devant chez lui, sortit les clefs de son sac et ouvrit la porte de son nuage.

Il y eut un silence de plus d’une longueur de bras et le cumulus se peignit peu à peu d’une belle couleur mauve, aussi mauve qu’un taxi des champs dans la rosée d'un matin sphèrique.
Les freux, les choucas et quelques airs de musique tournoyèrent dans le ciel et alors le nuage s’en alla à contre sens du vent, diffusant une traînée rose pâle derrière lui comme s’il s’agissait d’un combustible cotonneux.

Je pensai à un homme à moitié ange ou esprit, venu acheter du bon vin et conduire un nuage dans le ciel d’un bon rêve. C’est donc ça… il s’accapoulpe avec, il s’accapoulpe de quelque chose ou de quelqu’un et c’est bien.

3 Comments:

  1. Flynn a écrit...
    Faut-il un permis particulier pour conduire un nuage?

    En faut-il un autre pour oser rêver et croire encore?
    eipho a écrit...
    Oula chère amie,
    il faudrait pour cela aller sur la planète "Sac à poulpe" et pour y aller il vous faut déjà un autre permis mais,
    je peux arranger ça ;)
    Flynn a écrit...
    Tu peux donc m'envoyer ce fameux permis, tu connais désormais mon adresse.

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