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samedi 22 mars 2008

La voiture démarre, ce n’est pas une course, l’homme conduit simplement cette femme à l’adresse voulue.
Cette femme est une connaissance faite sur Internet, une connaissance qui n’a pas était sans risque pour l’homme.
Cette femme ne parle pas, jamais, il le sait, mais cette femme sait écrire et elle le fait très bien. D’ailleurs elle ne lui a plus écrit pendant des mois et voilà qu’un beau jour, elle refait surface sous couvert d'anonymat et entre de nouveau dans son univers.
Celui-ci devine petit à petit qui se cache derrière ce pseudonyme et la femme est vite démasquée, c’est vraisemblablement ce qu’elle espérait.
Des souvenirs reviennent alors dans la mémoire de l’homme, des agréables comme des moins bons, mais nous voilà arrivés au 42 boulevard Marx Flower et la femme écrivait déjà sur un bout de papier : Monte avec moi.

Après quelques instants, les voilà qui grimpent les trois étages d’un immeuble assez récent. Il y a bien un ascenseur, mais l’un comme l’autre préfèrent faire le peu d’effort physique qui les sépare de l’appartement.
L’homme suit la femme et il se retrouve malgré lui avec son postérieur devant le nez. Cela le gène et il se demande si la femme le fait exprès ou si cela appartient simplement à la situation dans laquelle, il monte les escaliers juste derrière elle.
Nous sommes devant le palier et la femme se retourne, fait tomber le grand manteau à ses pieds, saute sur l’homme en glissant ses jambes autour de sa taille et ils font l’amour, là, ici, maintenant, dans la cage d’escalier.

Pendant ce temps, l’homme pense qu’il est du thé, que cette femme lui fait l’amour mais qu’elle n’aura pas le sien. Alors il se voit tourner dans les rues de la ville en attendant que ça se finisse.
L’homme récupère son manteau, rentre chez lui et éteint son ordinateur pendant plusieurs semaines. Il pense à cette femme et se dit que c’est dommage, tout est dommage.
Cette femme est belle, intéressante mais il y a une chose qu’il n’a pas apprécié et qui ne passera plus, c’est l’hypocrisie. Faire semblant d’être quelqu’un d’autre, jouer un rôle, montrer de faux sentiments aux gens et puis du jour ou lendemain plus rien, plus aucune nouvelle, les laisser tomber.
L’homme lui ne joue pas avec ce genre de sentiments, alors des sentiments pour elle, lui n’en a plus. Il souhaitait juste voir en vrai, de près, qui elle était vraiment.
Et maintenant, c’est elle qui essayerait de le contacter et ne comprendrait pas. Peut-être que comme lui, elle s’en prendrait à elle-même, se disant qu’elle n’était pas assez bien.

L’homme rêve de thé vert, revoit son ex-femme et des tasses se cogner contre sa tête.
_ C’est de la menthe qu’il me faut, suggère t-il.
Il se dirige alors vers le couloir, ouvre une porte et se saisit d’un carton abandonné là.
A l’intérieur, ses vielles notes, des taches de thé renversées sur ses écrits et puis une page particulière qu’il recherche en faisant défiler toutes les feuilles entre ses doigts.
Ici, « emia’t ej » écrit en lettres capitales. C’est bien le code qu’il cherchait, E étant le cinq, ces chiffres additionnés donnent le numéro d’un casier dont la clef est quelque part, toujours bien enfouie dans un tiroir de ses souvenirs.
Et quelqu'un, ailleurs, tape un message.

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